mercredi 22 juin 2016

Aéroport ND-des-Landes, le Conseil d’Etat dit oui au référendum

Aéroport ND-des-Landes, le Conseil d’Etat dit oui au référendum

Daniel Roucous
Mercredi, 22 Juin, 2016

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FR3 Pays-de-Loire avec AFP
Le Conseil d’Etat a validé le référendum organisé dimanche par le gouvernement sur l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes.
La consultation des électeurs sur le projet de construire un aéroport à Notre-Dame-des-Landes aura bien lieu dimanche 26 juin sur les bases du
Sont concernés les seuls électeurs des communes de Loire-Atlantique qui devront se déplacer dans les bureaux de vote habituels (entre 8 et 18 heures) pour répondre à la question : «Etes-vous favorable au projet de transfert de l’aéroport de Nantes-Atlantique sur la commune de Notre-Dame- des-Landes?»
Le Conseil d’Etat dont on peut lire la décision ici a jugé « sans fondement » les arguments des associations qui lui avaient demandé de suspendre provisoirement l’exécution du décret ci-dessus.
Le Conseil d’Etat considère que « la loi permet à l’Etat de procéder à la consultation alors même qu’aucune autorisation administrative  n’est plus nécessaire au projet et que celui-ci a déjà été déclaré d’utilité publique (DUP). »
Il précise que « la consultation porte sur le principe de la mise en œuvre du projet que l’Etat peut donc confirmer ou arrêter. »
Si c’est non, l’Etat en tiendra-t-il compte ?
Sur la question dont auront à répondre les électeurs : « Etes-vous favorable au projet de transfert de l’aéroport de Nantes-Atlantique sur la commune de Notre-Dame- des-Landes?», le Conseil d’Etat estime qu’elle « n’est pas ambiguë » et donc ne remet pas en cause la sincérité du scrutin de dimanche.
Quant au projet pour lequel les électeurs de Loire-Atlantique voteront, il est clair pour le Conseil d’Etat qu’il s’agit bien de celui déclaré d’utilité publique (DUP) en 2008 et que l’on peut consulter sur le site Internet de la Commission nationale du débat public ici  
La réponse du Conseil d’Etat à la question pourquoi seuls les électeurs de Loire-Atlantique sont consultés est la suivante : « en application du code de l’environnement, l’aire couverte par la consultation correspond au seul département de Loire-Atlantique et non à la région, lorsque, c’est le cas, la préfecture du département avait été désignée, en cette qualité, comme lieu d’enquête. »
Cependant rien n’est juridiquement réglé puisque le Conseil d’Etat doit se prononcer, ce mercredi 22 juin, sur la validité de l’ordonnance organisant les référendums locaux. Vous pouvez en prendre connaissance ainsi que son décret d’application ici
A suivre... car vous l'avez remarqué, la décision ci-dessus s'intitule "CE, 20 juin, Association citoyenne intercommunale des populations concernées par le projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes et autres"...

INFOS +

- document de la Commission nationale sur le débat public
- réaction de la (fédération nationale des usagers des transports)
- CEDPA (collectif d’élu(e)s doutant du projet d’aéroport)

Brexit : quels enjeux pour les Britanniques et pour les autres peuples européens ?

Brexit : quels enjeux pour les Britanniques et pour les autres peuples européens ?

Mardi, 21 Juin, 2016
L'Humanité

Avec John McDonnell, député Labour; Anne Sabourin, représentante du PCF au sein du PGE; Aaron Bastani, signataire d’un appel de gauche pro-Brexit et Philippe Marlière, professeur de sciences politiques à l'University College London.
Sortons le débat européen du caniveau  par John McDonnell Député Labour, chancelier de l’Échiquier dans le cabinet fantôme de Jeremy Corbyn
Rien ne va plus. Nous ne pouvons pas permettre aux conservateurs et au reste de la droite de traîner le débat en vue du référendum sur l’Union européenne dans le caniveau intellectuel. Notre pays, notre peuple méritent mieux que ça. On ne doit pas laisser la décision sur le futur rôle du Royaume-Uni en Europe être détournée dans un débat sur le prochain dirigeant du Parti conservateur… Ou être le prétexte à l’exploitation de toutes les peurs par l’extrême droite.
Nous ne laisserons pas les tories faire de l’immigration l’écran de fumée dissimulant les coupes budgétaires qu’ils multiplient au nom de l’austérité. Mais nous avons aussi le devoir d’affronter les questions liées à l’immigration d’une manière autrement plus positive. Nous savons les bénéfices que la communauté peut retirer de l’immigration et nous savons également que nous pouvons dépasser les quelques problèmes immédiats… Les Britanniques ont été, et vont certainement rester, parmi les plus grands bénéficiaires de la liberté de circulation en Europe. Il en est ainsi pour ceux d’entre nous qui partent prendre leur retraite au soleil ou dans un coin tranquille de la France rurale, ou sur les plages de la Grèce. Cela vaut également pour tous nos jeunes qui étudient aux quatre coins de l’Europe ou tous ces travailleurs qui partent ailleurs quand notre économie ralentit. Ce sont les Britanniques qui récoltent les fruits de la liberté de mouvement et d’installation qui nous est accordée par l’Union européenne.
L’immigration a souvent maintenu notre économie à flot, et cela fait plus d’un siècle que cela dure. Je le rappelle en tant que petit-fils d’un immigré irlandais. Je suis fier que beaucoup d’Irlandais aient construit les infrastructures que nous utilisons tous les jours, les bâtiments où nous travaillons. Que de nombreuses Irlandaises aient bâti notre système de santé national, qu’elles aient pris soin de nos anciens, enseigné dans nos écoles, trimé dans nos usines pour relancer l’économie après la Seconde Guerre mondiale…
En fait, la question pour la gauche est de déterminer comment changer l’Union européenne. La même question se pose à gauche pour les institutions à chaque échelon, qu’il s’agisse du conseil municipal, du gouvernement national ou de toutes les institutions transnationales… Par le passé comme aujourd’hui, la stratégie que nous poursuivons à gauche a été traditionnellement décrite comme étant « dans et contre l’État ». L’État n’est pas juste un conglomérat d’institutions, c’est une relation. D’habitude, c’est une relation de domination exercée par l’institution sur l’individu. Les socialistes et les progressistes vont dans ces institutions pour tenter de transformer cette relation. C’est-à-dire la transformer en une relation démocratique, où ce sont les exigences démocratiques du peuple qui dominent, et non pas la bureaucratie ou les puissants intérêts économiques que cette bureaucratie représente.
Voilà donc la question décisive qui est posée à la gauche moderne. Pouvons-nous, et comment pouvons-nous, transformer démocratiquement les institutions européennes ? Mon optimisme se base sur un fait : pour la première fois depuis des lustres, il y a des mouvements, des forces politiques mobilisées d’un bout à l’autre de l’Europe pour répondre ensemble à ce défi. Il y a une opportunité à présent de dévier le débat référendaire par rapport au Brexit des conservateurs et de le faire bifurquer vers un débat autour du futur démocratique de l’Europe, d’une autre Europe qui non seulement est possible, mais qui est surtout, c’est vital, absolument indispensable.
That is not the question par Anne Sabourin Représentante du PCF au sein du Parti de la gauche européenne
Le référendum du 23 juin au Royaume-Uni sera un événement politique majeur, quel que soit le résultat final. C’est la première fois que la question de la sortie de l’Union européenne est posée comme telle, de manière directe et sans équivoque, à un peuple. Que cela se passe chez nos voisins outre-Manche n’est pas surprenant, vu l’histoire du pays, qui a toujours entretenu un rapport disons « distancié » à la construction européenne, tout en en étant partie prenante pour pousser les feux du néolibéralisme.
On pourrait penser qu’il s’agit d’une réelle avancée. Après tout, quoi de plus démocratique que de solliciter le peuple par référendum ? Nous-mêmes en avons réclamé un au moment du traité de Lisbonne, après le « non » au TCE. Ce qui est pervers, c’est que la question « Brexit ou non », dans le rapport des forces politiques au Royaume-Uni et en Europe, est un piège qui se referme sur les classes populaires. Que le rejet de l’UE et de ses politiques soit grand est tout à fait légitime. Il n’y a pas grand-chose à garder de cette UE, si nous voulons du progrès social dans nos pays. C’est un constat et une colère partagés largement en Europe. Personne ne défend l’UE telle qu’elle est parmi les forces de progrès. C’est vrai au Royaume-Uni, comme les immenses manifestations anti-austérité de ces dernières années l’ont prouvé.
Mais est-ce cela le sujet dans la question posée aux Britanniques ? Non. On parle d’un gouvernement sous pression des souverainistes conservateurs et qui cherche à faire d’une pierre, deux coups : occulter sa responsabilité dans la crise sociale en reportant la responsabilité sur l’UE et négocier avec cette dernière un nouveau « traitement de faveur ». Pari réussi pour Cameron ? Pas sûr. Ses négociations « fructueuses » pour un durcissement des conditions d’entrée et d’accès à la protection sociale pour les travailleurs immigrés (dont beaucoup sont des ressortissants des pays de l’UE) semblent bien avoir renforcé non seulement l’aile souverainiste de son parti, mais aussi Ukip, les forces xénophobes et les courants nationalistes. Leçon n° 1 : aller sur les terres de l’extrême droite renforce l’extrême droite.
Le référendum, en réalité, ne laisse que deux options au peuple : rester dans l’UE néolibérale, ou sortir par la droite, pour une politique néolibérale dans leur pays. Là est le piège. Si la question est « rester ou sortir », personne ne parle du « pour quoi faire ? ». Ce cadre empêche tout débat sur une alternative solidaire et démocratique, mettant en cause les pouvoirs cédés au capital et permettant le progrès social pour tous. Aucune des options ne défend la sortie de l’austérité, la mise en cause des privatisations et un droit du travail protecteur qui empêche la mise en concurrence et le dumping social. Dans ces termes, rien ne correspond aux intérêts des travailleurs, des jeunes, des plus précaires.
D’où la très grande difficulté des forces de gauche, obligées de jouer au « ni oui ni non » pour se faire entendre sur leur position très bien résumée par Ken Loach, à Cannes : « Nous allons voter pour rester, mais en ayant une attitude très critique vis-à-vis de l’UE parce que nous voulons une autre Europe. » Leçon n° 2 : si nous ne voulons plus que les peuples soient pris dans le dilemme entre eurolibéralisme et national-libéralisme, nous devons être millefois plus offensifs sur le projet alternatif pour l’Europe et nous affairer à construire des batailles communes, une alliance des peuples européens pour la solidarité etla démocratie.
Pour la France, posons-nous la bonne question : quelle est la politique offensive que devrait mener un gouvernement de gauche en Europe ? Rendez-vous le 30 juin, à Paris, pour un premier débat sur cette thématique cruciale.
 Le pire scénario à éviter par Aaron Bastani Signataire d’un appel de gauche pro-Brexit, cofondateur de Novara Media
Il y a une quinzaine de jours, je me suis rendu dans ma ville natale de Bournemouth. Je m’attendais à un cocktail de sentiments pro-Brexit et de conservatisme ouvrier, mais pas à un tel niveau… En quelques années, à peine, l’indicible est devenu explicite. Ces gens sont furieux, en colère devant l’effacement de « l’Angleterre » – comprenez la fin de l’empire. Ils sont désespérés par la baisse du niveau de vie. Et ils ne sont pas satisfaits du Parti conservateur, qu’ils voient comme totalement coupé des citoyens ordinaires. Le problème, jusqu’ici, pour le Labour de Jeremy Corbyn, c’est que beaucoup ne le discernent pas comme une alternative, à la différence de Ukip (la formation ultralibérale et xénophobe de Nigel Farage – NDLR).
La dynamique à l’œuvre derrière la montée de la xénophobie et du racisme dépasse la question de l’Union européenne. En vérité, l’UE est devenue le mot de passe d’un mécontentement beaucoup plus large qui est à la fois économique et idéologique. Économique dans cette mondialisation contemporaine qui, en dehors des vacances annuelles, n’est pas perçue comme un bénéfice net par de nombreux Britanniques. L’euroscepticisme a tendance à être corrélé avec l’isolement économique. Les nombreux gains attendus pour Ukip se concentrent dans des zones exclues de toute la prospérité que le Royaume-Uni produit. En plus, il y a encore le facteur idéologique : même si le calendrier grégorien nous situe aujourd’hui en 2016, pour des générations de Britanniques, nous resterons toujours en 1945.
En cas de Brexit, l’UE n’aura pas d’autre choix que de faire un exemple avec le Royaume-Uni, comme elle l’a fait avec la Grèce, l’été dernier. Et cela fournira à la droite plus de raisons encore de soutenir l’austérité. Une récession significative, doublée de l’hystérie antimigrants actuelle, avec en plus une cible évidente à blâmer– Bruxelles –, octroierait un terreau fertile aux ultranationalistes et à l’extrême droite. À un moment où la gauche est plus forte qu’elle ne l’a jamais été, elle manque tout de même de ressources et de figures suffisamment puissantes pour défaire de tels arguments avec la seule position qui fasse sens : le point de vue anti-austérité et internationaliste.
Le Parti conservateur, sur fond de poussée de Ukip, veut la fin de la liberté de circulation pour les migrants européens, quel que soit le résultat du 23 juin. Cela rend nécessaire la construction d’un mouvement pour les droits des migrants couvrant les Européens et tous ceux qui ne le sont pas. Le résultat ne donnera aucune garantie d’aucune sorte, et les mesures les plus réactionnaires pourront être prises, que nous sortions ou que nous restions.
Je reste en accord complet avec toutes les critiques que j’ai pu faire sur l’Union européenne. Et vu la situation politique en Allemagne, sans même parler de la montée de l’extrême droite aux Pays-Bas et en Autriche, je n’arrive pas à croire à une perspective de démocratisation à moyen terme. Toutefois, d’un point de vue britannique, de nombreuses tendances de plus long terme poussent à croire à la possibilité d’une autre politique. La situation actuelle exige dès lors que nous évitions le pire scénario. Voter pour rester dans l’UE est une option défensive, une option pour déjouer le plus gros risque. Nous devons le faire en sachant juste que les véritables défis nous attendent derrière, et qu’ils réclament de nouvelles formes de pensée et d’action.
 Brexit, une sortie à droite toute ! par Philippe Marlière Professeur de sciences politiques à l'University College London
À quelques heures du référendum sur le maintien ou non de la Grande-Bretagne dans l’Union européenne (UE), les intentions du vote en faveur du Brexit (sortie) devancent celles des partisans du statu quo (Remain). L’hypothèse de la sortie est donc à prendre très au sérieux.
Les principaux partis (Labour – excepté quelques défections –, Libdem, SNP et Plaid Cymru) sont pour le maintien. Le Parti conservateur au pouvoir est divisé : David Cameron, le premier ministre, et son cabinet prônent le statu quo. Ses principaux opposants sont sur sa droite : Boris Johnson, l’ex-maire de Londres, Michael Gove, le ministre de la Justice, et Nigel Farage, leader de Ukip. Le débat s’est concentré sur deux thèmes : la « reprise de la souveraineté », confisquée par une Eurocratie « bureaucratique » et « totalitaire », et l’immigration communautaire. La thématique souverainiste est d’une double nature. Un premier courant, incarné par Nigel Farage et l’aile droite du Parti conservateur, est réactionnaire-nationaliste : il fantasme sur une Grande-Bretagne impériale, libérée des étrangers. Un deuxième, néo-thatchérien, est moderne et ultralibéral. Ses tenants voient dans l’UE une forme avancée de bureaucratie soviétique qui décourage l’esprit d’entreprise.
L’immigration, thème relayé par les conservateurs, Ukip et la presse de droite, est devenue le sujet majeur de la campagne. Le marché unique aurait imposé une population de travailleurs communautaires peu qualifiés qui serait responsable du dumping salarial et du chômage de la classe ouvrière. Dans certaines localités, l’arrivée massive d’immigrés des pays de l’Est, mal négociée par les pouvoirs publics, a effectivement été la source de tensions entre communautés. Mais, de manière générale, ce sont les politiques d’austérité, non les migrants, qui sont la cause de la pauvreté et du chômage. Si le Brexit l’emporte, ce sera le triomphe de l’Angleterre insulaire et xénophobe de Nigel Farage.
Contre l’Europe de l’austérité, du traité transatlantique, des sanctions infligées à la Grèce ou du traitement inhumain des réfugiés, la gauche britannique avait, en théorie, de bonnes raisons de prôner la sortie. À de rares exceptions près, il n’en a rien été : Jeremy Corbyn, les Verts, le SNP, Plaid Cymru, Left Unity (gauche radicale), le mouvement social Momentum (proche de Corbyn), les syndicats du TUC et des personnalités comme Ken Loach font, sans états d’âme, campagne pour le maintien dans l’UE. Tous ont compris qu’une victoire du Brexit sur une ligne néo-thatchérienne xénophobe amènerait à un tournant à droite et une attaque en règle contre les quelques droits sociaux protégés par l’UE (congés payés, de maternité ou durée maximale du travail hebdomadaire).
Le Lexit (sortie à gauche) est, de fait, introuvable. La gauche sait que le gouvernement et Westminster n’ont pas besoin de la Commission européenne pour imposer une austérité virulente (le pays n’est pas dans la zone euro et n’est donc pas soumis aux contraintes du pacte de stabilité) ou mener des politiques tatillonnes en matière d’immigration (la Grande-Bretagne n’appartient pas à la zone de Schengen). Cette gauche sait que l’Europe est intergouvernementale et que les grandes décisions qui engagent les peuples sont décidées, non par la Commission, mais par les gouvernements des pays les plus influents (Allemagne, France et Grande-Bretagne). Sortir de l’UE, ce serait objectivement renforcer le camp antisocial, populiste et raciste, en Grande-Bretagne et en Europe.
Sondages invertains dans un Royaume-Uni en deuil
Rappelé en session extraordinaire, le Parlement britannique a rendu lundi un hommage national à Jo Cox. Après plusieurs jours de deuil suite au meurtre de la députée travailliste, la campagne pour le référendum a repris au Royaume-Uni, où les sondages semblent enregistrer un glissement en faveur d’un maintien dans l’Union européenne. Les analystes préfèrent toutefois rester prudents quant à l’impact du meurtre de Jo Cox sur l’issue du référendum. Le premier sondage réalisé dans son intégralité après le drame, par l’institut Survation, place, lui, le maintien dans l’UE en tête à 45 %, devant une sortie de l’UE à 42 %, alors que leur précédente enquête concluait à l’exact résultat inverse.

Les ressources des 18-24 ans viennent surtout de leurs parents

Les ressources des 18-24 ans viennent surtout de leurs parents

gérard le puil
Mardi, 21 Juin, 2016
Humanite.fr

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Selon l'Insee « l’aide au loyer et l’aide alimentaire représentent les montants les plus élevés ».
Selon l'Insee « l’aide au loyer et l’aide alimentaire représentent les montants les plus élevés ».
Photo : AFP
Argent de poche, permis de conduire, inscription à la faculté, ce sont les parents qui paient pour leurs grands enfants. Les jeunes en cours d’études perçoivent aussi 510€ d’aide parentale par mois en moyenne. Mais beaucoup dépend aussi de ressources des parents. L’aide versée aux enfants de cadres atteint 2,5 fois celles donnée aux enfants d’ouvriers par leurs parents. Sans compter que l’enquête de l’INSEE et de la Drees a oublié l’apport souvent décisif des grands parents.
Une enquête a été réalisée entre octobre et décembre 2014 par l’INSEE et la Drees sur les ressources dont disposent les jeunes âgés de 18 à 24 ans. Elle a permis d’interroger 5 800 jeunes et 6 300 parents. Environ 1 000 jeunes   ont également été interrogés dans des lieux de vie en communauté (cité universitaire, foyers de jeunes travailleurs…). L’enquête a été menée en France métropolitaine, à la Réunion et en Guadeloupe, ces deux territoires ayant été également considérés comme représentatifs  de la Guyane et de la Martinique. Environ 70% des jeunes recevaient une aide régulière de leurs parents au moment de l’enquête en 2014. Ces aides sont parfois des frais de communication et de transports dans bien des cas, que les jeunes en question habitent, ou pas, chez leurs parents. « L’aide au loyer et l’aide alimentaire, qui bénéficient à la moitié des semi-cohabitants, représentent les montants les plus élevés », selon l’étude.
90% des jeunes en cours d’études reçoivent une aide régulière de leurs parents et cette aide était de 330€ par mois en moyenne en 2014. Mais cette moyenne s’élevait à 510€ par mois pour les enfants n’habitant plus chez leurs parents contre 160€ pour ceux qui habitent au domicile parental. Six jeunes sur dix recevaient de leurs parents un « versement monétaire non affecté à une dépense spécifique ». Pour les jeunes sortis du système éducatif, le versement moyen des parents était de 110€ par mois en 2014 pour ceux qui travaillaient et de 130€ pour les jeunes en chômage ou inactifs.
Le niveau de l’aide parentale dépend aussi du niveau de vie des parents. Elle est plus fréquente et plus élevée chez les cadres que chez les ouvriers. Selon l’étude « 88% des jeunes adultes dont le père est cadre ou profession libérale reçoivent un soutien financier contre 61% des enfants d’ouvriers. Ils perçoivent alors en moyenne 400€ par mois contre 160€ pour les seconds. Ce constat persiste quelque que soit la situation d’activité du jeune. Lorsqu’ils sont en cours d’études, 96% des enfants de cadres ou de professions libérales  reçoivent en moyenne 450€ par mois de leurs parents. L’aide parentale concerne 83% des enfants d’ouvriers en cours d’études, pour un montant moyen de 220€. Qu’ils soient enfants de cadres ou d’ouvriers, les jeunes sortis du système éducatif sont 65% à recevoir une aide mensuelle moyenne de 190€ de leurs parents dans le premier cas et 48% à percevoir 100€ dans le second cas.

Le rôle souvent déterminant joué par les grands-parents

Les parents paient aussi 84%  des dépenses liées à l’obtention du permis de conduire par les jeunes, lesquels sont aussi 50% à bénéficier de l’aide parentale pour couvrir les frais d’inscription dans les établissements scolaires. Durant les trois mois d’enquête de l’automne 2014, 42% des jeunes adultes rencontrés avaient travaillé durant la semaine précédant la rencontre avec un enquêteur. Les 30% qui déclaraient occuper un emploi régulier gagnaient en moyenne 1 250€ net par mois. Lorsqu’ils disposaient d’un logement, 61% des locataires recevaient une allocation de logement tandis que 33% des étudiants recevaient une bourse de 290€ par mois en moyenne.
Ainsi, qu’ils soient étudiants, demandeurs d’emploi, ou salariés, l’aide parentale demeure très importante pour des millions de jeunes en France. L’enquête n’évoque à aucun moment le rôle souvent déterminant joué par les grands-parents dans ce domaine. Or il ne cesse de s’accroître du fait de la précarité qui touche aussi l’emploi de nombreux parents  faisant de certains couples  de retraités aux pensions encore correctes un stabilisateur des revenus pour deux à trois générations. C’est ce qu’ont montré de manière cruciale et cruelle les retraités grecs en faisant manger leurs enfants et petits enfants qui perdaient emplois et ressources avant d’être frappés à leur tour par une baisse sensible des pensions.
C’est aussi  un processus en marche dans notre pays ou le niveau des retraites est bloqué depuis trois ans. La loi El Khomri ne manquerait pas de l’accentuer dans les prochaines  années si elle était votée dans les prochaines semaines.    

RSA : les départements toujours plus durement mis à contribution financière

RSA : les départements toujours plus durement mis à contribution financière

Gérald Rossi
Mardi, 21 Juin, 2016

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En 2015 l’Etat a déboursé 5,6 milliards, ce qui couvre 61,3% des dépenses de RSA alors qu’au début il assurait  90,4% de ces dépenses...
En 2015 l’Etat a déboursé 5,6 milliards, ce qui couvre 61,3% des dépenses de RSA alors qu’au début il assurait 90,4% de ces dépenses...
Photo : AFP
L’observatoire national de l’action sociale a confirmé mardi matin que la dette de l’Etat s’élève désormais à 13 milliards d’euros. La recentralisation du RSA « est une question déterminante » estime Christian Favier, président du conseil départemental du Val-de-Marne
C’est une confirmation. Et un réquisitoire. L’observatoire national de l’action sociale (Odas) en présentant mardi matin à Paris son rapport annuel sur « les dépenses départementales d’action sociale »a confirmé à la fois ses alertes des années passées, et les inquiétudes manifestées par ces collectivités locales.
« Pour compenser pleinement les dépenses de RSA (anciennement RMI) depuis la création de ce revenu de solidarité créé en 2009, l’Etat devrait verser aux collectivités départementales 13 milliard d’euros » explique Jean-Louis Sanchez, délégué général de l’association qui depuis 25 ans décortique les financements publics et leurs incidences sur le quotidien des administrés.
« Ces milliards, ils ne les percevront jamais » admet Claudine Padieu, directrice scientifique de l’Ondas. En 2015 l’Etat a déboursé 5,6 milliards, ce qui couvre 61,3% des dépenses de RSA alors qu’au début il assurait 90,4% de ces dépenses. Une situation qui a mis nombre de départements dans des situations financières précaires, même si tous ne sont pas logés à la même enseigne avec des participations financières d’Etat s’échelonnant de 43 à 83 % « ce qui est complètement absurde » pointe Jean-Louis Sanchez, pour qui « la seule solution sera de tout remettre à plat ».
Dans cet esprit, l’Assemblée des départements de France (ADF), qui regroupe des élus de toutes les sensibilités politiques, doit débattre cette semaine des discussions avec le gouvernement dans le cadre des propositions de ce dernier pour une recentralisation du RSA (qui au final est payé aux allocataires par les CAF, ce qui ne devrait pas changer).

Les départements ont un autre rôle à jouer

 « Le gouvernement s’est engagé à inscrire cette recentralisation dans le projet de loi de finances 2017, mais les conditions qu’il propose aux départements sont (actuellement) inacceptables » a pointé dès lundi le sénateur communiste Christian Favier, président du conseil départemental du Val-de-Marne. Parlant d’une « question déterminante », il explique que « les crédits qui seront prélevés aux départements prendront comme référence le dernier compte administratif adopté » en l’occurrence celui de l’année 2015. Il argument alors que pour son département du sud francilien, « c’est un enjeu qui s’élève à 20 millions d’euros pour l’équilibre du budget 2017, qui s’ajoutent aux 114 millions de ponction injuste de l’état, sur la dotation globale de fonctionnement (DGF) au titre du financement du CICE ».
Au fil des années, la charge de plus en plus lourde pour les départements les a contraints à réduire à la portion congrue les actions d’insertion/formation, « ce qui contribue au climat de défiance entourant cette allocation » déplore Jean-Louis Sanchez, « alors que les départements sont des instances de proximité, qui ont un rôle essentiel à jouer dans la solidarité, mais pas en étant des redistributeurs d’allocations... »

Aléas climatiques extrêmes et souveraineté alimentaire

Aléas climatiques extrêmes et souveraineté alimentaire

Gérard le Puill
Mercredi, 22 Juin, 2016

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Photo AP
Sécheresse prolongée en Inde, chaleur extrême et incendies aux Etats Unis, inondations en France, en Chine au Japon et dans certains pays d’Afrique. Six mois après la Cop 21à Paris, les aléas climatiques extrêmes menacent la souveraineté alimentaire des peuples tandis que les Bourses spéculent sur le grain. Notre maison commune brûle et les chefs d’Etat regardent ailleurs. 
L’année 2016 sera-t-elle marquée par une multiplication de phénomènes climatique extrêmes ? S’il est un peu tôt pour l’affirmer à la fin du premier semestre, force et de constater six mois après la conférence de Paris sur le climat, les catastrophes naturelles se multiplient. Depuis le début de l’année, l’Inde à connu dans plusieurs de ses provinces une sécheresse qui a gravement affecté les conditions de vie de 380 millions de personnes. On annonce désormais des pluies de mousson très abondantes avec les risques d’inondations que cela comporte. 
La sécheresse a aussi affecté d’autres pays en Asie, en Océanie, en Afrique et sur le continent américain. Aux Etats Unis, la vague de chaleur de ces derniers jours a fait monter la température entre 48 et 50°C dans certains états du sud, tandis que des incendies, non maîtrisables des jours durant, provoquaient de gros dégâts. Chacun se souvient aussi des feux de forêt qui ont fait fuir au milieu du printemps les habitants de Fort Mc Murray, dans l’Alberta au Canada.
En France, les inondations qui ont touché plusieurs communes d’Ile-de-France voilà quatre semaines n’avaient pas connu une telle ampleur depuis 1910. La situation aurait pu être pire qu’au début du siècle dernier si les grands barrages en amont de Paris n’avaient pas été là pour écrêter les volumes d’eau apportés par plusieurs affluents de la Seine dont l’Aube, la Marne et l’Yonne. Dans de nombreux départements métropolitains, des orages violents ont provoqué de gros dégâts sur les terres agricoles comme dans les habitations. S’y ajoutent les gelées tardives et la grêle sur de nombreux vignobles avec des pertes de rendements cette année et l’année prochaine. Les pluies exceptionnelles ont aussi touché de nombreux pays dans le monde ces dernières semaine, qu’il s’agisse de la Chine, du Japon, d’Amérique du sud, du Niger et d’autres pays africains.
Ces phénomènes climatiques extrêmes devraient interroger des décideurs politiques normalement constitués. Ils devraient les inciter à réfléchir sur l’urgence climatique, la nécessité impérative de réduire les émissions de gaz à effet de serre dans toutes les activités économiques. Ce qui suppose de rompre avec la mondialisation libérale, gaspilleuse de capital productif, destructrice des écosystèmes à travers la course au profit. Mais il n’en est rien en France et en Europe.
Nos décideurs politiques occultent le fait que les destructions de récoltes induites par des phénomènes climatiques extrêmes appellent la mise en place de stocks de sécurité alimentaire gérés par les Etats de manière à lutter en amont contre les pénuries. Ces dernières semaines, il a suffit que les conditions de récolte du soja en Argentine soient rendues difficiles par la pluie pour que le prix de la tonne de tourteaux de soja importé arrivant dans les ports français augmente d’une centaine d’euros, soit environ 25% de hausse d’un coup.
Il faut ici savoir que l’Europe est le second importateur de soja dans le monde, juste après la Chine. Parce que leurs dirigeants n’ont pas voulu, à travers les différentes réformes de la Politique agricole commune (PAC), mettre en place une politique européenne de production de protéines végétales destinés aux bovins aux cochons comme aux volailles, les éleveurs européens se trouvent aujourd’hui pris en étau entre la hausse des coûts de production et la baisse des prix de marché pour le lait et la viande.
Cette hausse du soja va augmenter le prix de revient de chaque litre de lait, de chaque kilo de viande bovine, porcine et de volaille à un moment où, du fait de la sortie des quotas en avril 2015, un excédent de production laitière a fait baisser le prix du lait de 20% en deux ans. Comme si cela ne suffisait pas, l’Europe vient de reconduire pour six mois les sanctions économiques prises contre la Russie voilà deux ans. Cette sanction prolongée aura pour conséquence de fermer le marché russe aux exportations de viande porcine et de produits laitiers des pays membres de l’Union vers la Russie. Ce qui pèsera sur les cours à la production sur le marché intérieur européen. Dans le même temps, les chefs d’Etat, dont François Hollande, autorisent la Commission européenne à poursuivre les négociations commerciales de libre échange avec les Etats Unis d’un côté et avec les pays du Mercosur de l’autre. Or tous ces pays veulent vendre plus de viandes, plus de produits laitiers pour certains, plus de sucre de canne, plus de soja, plus de diester et d’éthanol en Europe. Si l’objectif premier de François Hollande et des ses homologues était de ruiner nos paysans et de remettre en cause la souveraineté alimentaire des peuples européens, ils ne s’y prendraient pas autrement!
« Notre maison brûle et nous regardons ailleurs», avait déclaré Jacques Chirac le 2 septembre 2002 au Sommet de la Terre de Johannesburg, reprenant une phrase soufflée par Nicolas Hulot. Hélas, rien n’a changé depuis chez les décideurs politiques français et européens.

"Pour sortir du cercle de la peur"*

"Pour sortir du cercle de la peur"*

Aline Pailler
Mercredi, 22 Juin, 2016
Humanite.fr

Par Aline Pailler, journaliste.
La France est à un tournant, si elle le manque c'est un ciel gris, un ciel de plomb qui va la recouvrir.
Les manifestations ont été nombreuses depuis 1995 ( je ne veux pas remonter trop loin dans l'histoire car c'est le présent et l'avenir qu'il est urgent d'analyser et de construire), mais les pouvoirs sont restés sourds à nos revendications.
Les dernières manifestations, nombreuses, contre la loi El Khomeri ont été instrumentalisées par  le pouvoir pour décrédibiliser toute contestation sociale ( forces de l'ordre au milieu des cortèges, "nassages" systématiques, utilisation de grenades et autres camion à eau, lacrymogènes à outrance sans compter les menaces avec arme de poing par des policiers en civils et autres infiltrations de "casseurs".).
Mais les manifestations ne sont, même lorsqu'elles réunissent des milliers de personnes ( jusqu'à un million le 14), que le fait d'une minorité agissante de la population. Cela ne veut pas dire que ceux qui ne défilent pas sont en accord avec la politique que nous contestons.
Les manifestations sont une des figures, tolérées et cadrées, de l'expression de la contestation par  la démocratie représentative.
Je les fais presque toutes mais sans beaucoup de conviction car j'ai conscience de cette tolérance du pouvoir pour ce qui, pour lui, n'est qu'un exutoire.
Alors j'aimerais m'adresser aujourd'hui à la "majorité silencieuse" qui regarde par les fenêtres les manifestants défiler.
Avec l'interdiction de la manifestation intersyndicale et interprofessionnelle le pouvoir fait tomber sur la France un couvercle de plomb, un silence plus sinistre que le bruit des lacrymos et des matraques.
Pour ne pas dire "oui" en ne disant pas "non" au virage autoritaire, pour ne pas museler pour longtemps le peuple et le faire vivre dans un repli dépressif, je propose une action sans risque.
 
Demain partout en France, et particulièrement à Paris où la manifestation est interdite, que tout le monde descende de son appartement, sorte sur le pas de sa porte, de celle du magasin, descende sur le trottoir en bas de son bureau, se retrouve devant l'entrée de l'usine, du dépôt, du Lycee, de la fac, de l'hôpital, du theatre, du bar, ou de la maison de retraite ou de la crèche. Sortons tous dans la rue en bas de chez nous et parlons-nous.
Si nous sommes nombreux dans la rue allons jusqu'à la place la plus proche ou le jardin ou le square d'à côté. Restons dehors visibles et fiers, sans peur car sans faute et pourquoi pas si le cœur nous en dit en chantant ou en faisant du bruit sur des objets du quotidien. Ou bien dans un silence de recueillement pour la liberté piétinée par le pouvoir marchons vers le cœur des villes.
Sortons montrer à la face du pouvoir et du monde que nous n'avons pas peur et que personne ne mettra un bâillon sur nos bouches.
Sortons pour être fiers et soulagés d'avoir osé braver l'arrogance musclée d'un gouvernement sourd au peuple et agenouillé devant les puissances de l'argent.
Sortons pour ne pas regretter demain d'avoir laissé seuls, nos enfants, nos amis, nos collègues, nos voisins, sortir pour nous tous mais massacrés,  car trop peu nombreux.
Sortons pour regarder en face notre voisin de bus ou de métro.
Sortons pour regarder en face notre avenir.
Ne baissons plus les yeux, ne courbons plus le dos, n'ayons plus peur de ce qui pourrait nous arriver car c'est déjà là ( les dettes, le chômage, la misère, la précarité, la solitude, la violence d'Etat...).
Sortons, osons, persistons, si nous sommes nombreux leurs griffes ne seront plus des armes.
On est  tellement heureux quand on est courageux et nombreux: ça ne s'oublie jamais cette joie profonde, proche des jubilations de l'enfance, de marcher au milieu de la rue avec des gens qui vous parlent et vous sourient.
Soyons nombreux et heureux demain 23 juin!

Loi «travail». Les syndicats obtiennent finalement l'autorisation de manifester demain à Paris


Loi «travail». Les syndicats obtiennent finalement l'autorisation de manifester demain à Paris

Les syndicats opposés à la loi travail ont finalement "obtenu le droit" de manifester jeudi à Paris sur un parcours défini avec le ministre de l'Intérieur. Ils demandent à François Hollande de les recevoir "très rapidement".
Les sept syndicats mobilisés contre le projet de projet de loi «Travail» ont obtenu l'autorisation de manifester jeudi à Paris, épilogue d'une matinée confuse qui a débuté avec un communiqué de la préfecture de police annonçant une interdiction. Les opposants au projet de loi pourront défiler sur un parcours plus court qu'habituellement, une boucle partant et arrivant place de la Bastille, dans l'est de la capitale.
 
 
La CGT et Force ouvrière (FO), qui souhaitaient à l'origine aboutir place de la Nation, environ deux kilomètres plus loin, sont parvenus à ce compromis avec le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, qui semble ainsi désavouer la préfecture. "Le gouvernement avait franchi un nouveau cap dans sa volonté de bâillonner le mouvement social, en interdisant la manifestation parisienne du 23 juin", a déclaré le Secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, lors d'une conférence de presse. "Cette décision représentait une remise en cause grave d'une liberté fondamentale garantie par la constitution : le droit à manifester", a-t-il ajouté, aux côtés de représentants des six autres organisations coalisées contre le projet gouvernemental.
 
"Le service d'ordre sera renforcé" a insisté Philippe martinez
 
La poussée de fièvre a été déclenchée tôt dans la matinée matin par un communiqué de la préfecture de police annonçant la signature, qui devait intervenir dans la journée, d'un arrété d'interdiction de tout cortège à Paris.
La préfecture expliquait alors ne pas avoir "d'autre choix", compte tenu des difficultés à assurer la sécurité du cortège, après les violences qui ont éclaté en marge de précédentes manifestations, et de l'état de fatigue des policiers. Devant le refus des centrales syndicales d'organiser un rassemblement statique comme elle le proposait, des tractations se sont engagées mais, selon la préfecture, elles ont échoué parce que les conditions de sécurité n'étaient pas réunies.
 
Une telle interdiction aurait été une première depuis 1962.
 
"C'est une déclaration de guerre, bien sûr qu'on ira manifester demain", avait aussitôt réagi sur BFM TV Benjamin Amar, un responsable de la CGT Val-de-Marne. Le député Christian Paul, l'un des chefs de file des "frondeurs" socialistes, avait dénoncé une "faute historique" et jugé que le chef du gouvernement, Manuel Valls, prenait là une "lourde responsabilité". "On sent bien qu'il y a depuis huit jours de la part du Premier ministre une volonté de durcissement. Et c'est d'autant plus paradoxal qu'on est à un moment où un compromis pourrait être trouvé sur la loi Travail", avait-il dit sur BFM TV.
 
Saluant "une victoire de la démocratie", le Secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez,  a appelé les salariés "à manifester massivement". Selon lui, "le président n'a d'autre issue que de réunir les organisations syndicales et de jeunesse très rapidement" pour trouver une sortie de crise. Le cortège partira de la place de Bastille, puis fera le tour du bassin de l'Arsenal, avant de retourner à Bastille, a précisé Jean-Claude Mailly (FO), tout en annonçant qu'une "réunion" se tiendrait mercredi "après-midi à la préfecture sur toutes les modalités pratiques de la manifestation".
Selon M. Mailly, le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve a jugé que ce parcours, d'une longueur de 1,6 kilomètre, était "plus sécurisé". Tous les leaders syndicaux de l'intersyndicale (CGT, FO, FSU, Solidaires, Unef, Fidl et UNL) seront présents, ont-ils indiqué, y compris Philippe Martinez, initialement attendu à Bordeaux. "Le principal, c'est qu'il y a le respect de la liberté de manifester, c'est un point clef", a estimé Jean-Claude Mailly.
 
Eliane Assassi, présidente du groupe des sénateurs communistes et Pierre Laurent, sénateur, secrétaire national du PCF ont annoncé leur présence aux côtés des manifestants demain. 

 
La manif officiellement interdite est officiellement autorisée à tourner en rond de façon statique. Valls obtus et confus. #manif23juin", a tweeté M. Mélenchon.
 
 
"Menacer d'interdire, exiger un rassemblement statique, interdire, et finalement autoriser... Vous suivez? Ca, c'est #gouvernerselonValls", a de son côté tweeté la sénatrice EELV Esther Benbassa.

lundi 20 juin 2016

États-Unis. L'opinion fait bouger les lignes sur l'accès aux guns

États-Unis. L'opinion fait bouger les lignes sur l'accès aux guns

Vendredi, 17 Juin, 2016
L'Humanité

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Photo Brendan Smialowski/AFP
Après la tuerie d'Orlando, une majorité de citoyens penchent pour un contrôle des ventes d'armes. Au point de contraindre Donald Trump et les dirigeants républicains à ajuster... leurs discours.
Faut-il y voir une simple manoeuvre en recul ou une plus subtile contre-offensive ? Après le massacre d'Orlando, nombre de républicains et Donald Trump, leur candidat à la Maison-Blanche pour l'élection présidentielle de novembre, se prononcent en faveur d'une certaine limitation des ventes d'armes. Ils y étaient jusqu'alors violemment opposés, Trump osant même affirmer, après les attentats du 13 novembre à Paris, qu'il faudrait « armer davantage » les citoyens pour faire face aux attaques terroristes. Seulement entre-temps, après le carnage commis dans la boîte de nuit gay de Floride (49 victimes), plusieurs sondages indiquent qu'une nette majorité de citoyens des États-Unis penchent au moins désormais en faveur d'une réglementation plus stricte du marché des « guns ».
Le Sénat devrait examiner prochainement une proposition de loi issue de la minorité démocrate, interdisant l'achat d'armes par des personnes fichées pour activité terroriste ou interdite d'accès à bord d'un avion. L'avancée paraît minimale et aller presque de soi après les premiers éléments de l'enquête révélant la facilité avec laquelle Omar Mateen, le tueur d'Orlando, a pu faire l'achat de deux engins dignes d'utilisation sur les théâtres de guerre, quelques jours avant de commettre son forfait. Pour autant le sénateur démocrate Chris Murphy, à l'origine de cette initiative, a dû batailler pendant quatorze heures devant ses collègues pour négocier un compromis et obtenir l'examen du texte par la Chambre haute du Congrès. « Je suis à bout », a déclaré, à l'issue de cette épreuve, l'élu du Connecticut, un État où un déséquilibré avait tué 20 enfants dans une école en 2012.

LA CONTRE-OFFENSIVE DE TRUMP

Il n'empêche, si le Congrès devait voter in fine une mesure de restriction des ventes des armes à feu, il s'agirait d'une première depuis vingt ans. Une interdiction de vente libre des armes semiautomatiques, comme celles utilisées à Orlando, avait été adoptée en 1994. Mais venue à expiration en 2004, elle n'a jamais été renouvelée.
Le « bougé » d'aujourd'hui est donc loin d'être négligeable. Les ultras du « libre marché » des armes, fortement subventionnés par la NRA (National Rifle Association), sont très nombreux au Congrès. Selon une enquête réalisée par le Washington Post, lors du scrutin de 2012, quelque 261 candidats au Congrès (dont 25 démocrates et 236 républicains) avaient reçu un total de 650000 dollars (590000 euros) en « dons » de la NRA pour mener campagne. Et « 80 % d'entre eux ont remporté les élections », souligne le quotidien. Ces bataillons d'élus « proguns » justifiaient systématiquement leur position en brandissant un second amendement de la Constitution, adopté à une époque lointaine où la possession d'une arme pouvait sans doute être ressentie comme une sorte d'assurance vie. Sans plus aucune légitimité dans le monde moderne.
Si Donald Trump, qui a créé la surprise en affirmant la nécessité de légiférer, manoeuvre en recul face à des vents contraires dans l'opinion, on peut aussi voir dans son attitude le moyen d'amorcer une subtile contre-offensive. Il lâche du lest en allant au devant d'une demande de réglementation de l'accès aux armes à feu, tout en réduisant l'interdiction pure et simple du marché aux personnes fichées. La réaction favorable de la NRA, partisane inflexible de la vente libre, qui a reçu hier en grande pompe le magnat de l'immobilier et affirmait « comprendre » cette tentative de réglementation, confirme, à sa manière, un choix politique stratégique, destiné à contrer la candidate démocrate Hillary Clinton, qui s'était prononcée très vite pour davantage de contrôle des armes.

Le Medef sabote la négociation sur l’indemnisation du chômage

Le Medef sabote la négociation sur l’indemnisation du chômage

Unedic
Cécile Rousseau
Vendredi, 17 Juin, 2016

Jeudi, syndicats et patronat ont acté le naufrage de la négociation Unedic et du paritarisme, passant la main à l’étatpour prolonger la convention actuelle. L’attitude de blocage du Medef depuis des mois est unanimement dénoncée.
 
Un échec cuisant. Une faillite quasi inédite du dialogue social. Syndicats et patronat, réunis hier au siège du Medef, sont arrivés à un constat de désaccord dans les négociations sur l’assurance chômage à l’issue de huit séances qui ont mené droit dans le mur, laissant de fait l’État aux commandes sur ce dossier épineux. Depuis le refus du conseil exécutif du Medef, lundi dernier, de donner mandat à son négociateur pour une hausse des cotisations patronales, condition sine qua non pour les syndicats, toute perspective d’aboutir s’était éloignée. Une faillite totalement assumée par son négociateur Jean Cerutti : « Nous n’avons pas eu de mandat sur l’évolution des cotisations, c’est resté vrai jusqu’à la fin. » Dans son communiqué, le Medef sort son bazooka, jugeant que cette situation est due à « l’incapacité de nos partenaires syndicaux à dépasser des postures dogmatiques visant à “punir” les entreprises ».
Un comble quand on sait que le patronat n’a cessé de parasiter les discussions depuis des mois. Pierre Gattaz menaçant même, un temps, de jouer la politique de la chaise vide contre une réécriture de la loi El Khomri, avant de se raviser.
 
Pour Éric Aubin, chargé des questions d’emploi à la CGT, « le patronat est entièrement responsable de cet échec, on ne s’est pas retrouvé dans cette situation depuis 1982 ! ».
 
Un constat partagé par l’ensemble des syndicats. Véronique Descacq, représentante de la CFDT, estime qu’« il n’y a jamais eu de négociation ». Sur la même longueur d’onde, Éric Courpotin, représentant de la CFTC, déplore « beaucoup de mois de travaux pour rien, le Medef joue avec les demandeurs d’emploi ».
 
« Il ne faut plus que les négociations se passent au Medef »
 
De son côté, Jean-François Foucard, de la CFE-CGC, se dit aussi « inquiet sur le paritarisme. Ça fait deux ans qu’on demande une nouvelle façon de négocier, c’est un problème quand celui qui tient la plume (le Medef) est autiste à tout ce que les autres proposent ». Michel Beaugas, de FO, est, lui, excédé : « Il ne faut plus que les négociations se passent au Medef. Son président a une position plus politique que paritaire. »
 
Un communiqué du ministère du Travail a donc annoncé, hier après-midi, que l’État reprenait la main par décret pour prolonger l’actuelle convention au-delà du 30 juin, soulignant que « l’attitude du patronat a conduit au blocage ».
 
Reste à savoir dans quelles conditions ces règles d’assurance chômage vont être rallongées, sachant que l’État s’était engagé à réaliser 800 millions d’euros d’économies dans la loi de finances pour 2016.
 
Pour Éric Aubin, cette prolongation ne doit pas se faire dans n’importe quelles conditions mais « en intégrant de nouvelles mesures de recettes pour l’assurance chômage, avec la surcotisation sur les contrats courts, des déplafonnements des allocations et cotisations comme nous le proposions, et doit aussi inclure les nouvelles règles pour les annexes 8 et 10 ».
 
Sur la question de l’accord intermittent du 28 avril dernier, le ministère du Travail a promis de le transposer au plus vite, assurant que « le projet de décret nécessaire à cet effet sera transmis au Conseil d’État d’ici à la fin du mois de juin et publié au Journal officiel d’ici à la mi-juillet, date à partir de laquelle il produira ses effets ».
 
Mais tant que rien n’est gravé dans le marbre, la pression reste maintenue. À Avignon, 76,8 % des salariés réunis du festival in se sont déjà déclarés en grève. Pour Denis Gravouil, secrétaire général de la CGT spectacle : « Il vaudrait mieux que la ministre de la Culture vienne à Avignon avec le décret. »
 
Le ministère du Travail souhaite également que syndicats et patronat reprennent les discussions à la rentrée. Un délai impossible à tenir pour les participants, tant le Medef campe sur ses positions, crispé par la loi travail, l’approche de la présidentielle et des élections mi-2018 au sein de son organisation. « Notre vision passe par une nouvelle vision du contrat de travail, ose aussi Jean Cerutti, sinon on restera sur des blocages tels que ceux-ci. »
 
Non loin du siège de l’organisation patronale, quelques notes de l’Internationale version jazz s’élèvent. Une centaine de manifestants, principalement des intermittents du spectacle, brandissent une banderole : « Le Medef, partenaire social, quelle comédie ! » Tout est dit. 

Face à un exécutif acculé, le PCF veut reconstruire la « Gauche debout »

Face à un exécutif acculé, le PCF veut reconstruire la « Gauche debout »

Julia Hamlaoui
Dimanche, 19 Juin, 2016
Humanite.fr

Le Parti communiste a réuni, vendredi, son conseil national pour la première fois depuis son congrès. Dénonçant le jusqu’au boutisme et les interventions autoritaires de François Hollande et Manuel Valls, Pierre Laurent, le secrétaire national du PCF, a appelé à amplifier la mobilisation.
 
« Le gouvernement pratique la politique de la terre de gauche brûlée, nous y opposons celle de la gauche debout. » Vendredi, en marge du conseil national de son parti, le  secrétaire national du PCF, Pierre Laurent, a dénoncé l’attitude du gouvernement après la manifestation de mardi dernier, « qui a confirmé l’isolement du pouvoir ».  La liste des griefs du Parti communiste à l’égard de l’exécutif est longue : « Le gouvernement vient de déclencher une opération de manipulation d’une rare violence contre le mouvement syndical et politique qui conteste la loi travail visant à occulter la portée de ses mobilisations », explique Pierre Laurent alors que la dénonciation de cette attitude comme l’appel à y résister étaient au menu de nombre d’interventions au sein de son conseil national. « Il n’y a qu’un seul blocage, c’est l’entêtement du gouvernement à ne pas retirer ou réécrire les articles au cœur de la contestation », a encore dénoncé le sénateur de Paris, jugeant « désinvolte » la découverte des propositions de la CGT par Myriam El Khomri vendredi « après plus de trois mois de mobilisation ». Et d’appeler le gouvernement à « s’interdire de recourir à nouveau au 49-3 (adoption d’une loi sans vote des députés) ».
Alors que Manuel Valls revient à la charge en évoquant à nouveau, dans le Journal du Dimanche, la possibilité d’interdire de prochaines manifestations, une déclaration du Conseil national du PCF doit être rendue publique aujourd’hui pour le dénoncer et appelé à amplifier la mobilisation.  D’ores et déjà, 10  organisations politiques de gauche, notamment le Parti de gauche, Ensemble et Europe-écologie-Les Verts et le PCF,  ont rédigé un communiqué commun intitulé « Attaques contre les syndicats, le droit de manifester et le droit du travail : unis pour dire non ». Ensemble,  ces formations « demandent à François Hollande de cesser d'attaquer le mouvement syndical et le monde du travail », « appellent à refuser toute remise en question du droit de manifester, et à se mobiliser plus fortement encore », et « exigent le retrait de la Loi Travail, seule décision raisonnable à même de calmer les tensions sociales dont le gouvernement est le principal responsable ».
Au-delà de la loi El Khomri, « l’objectif du pouvoir est de briser pour longtemps tout espoir de changement à gauche pour accélérer une possible recomposition politique visant à une gestion consensuelle durable du système par la droite et une partie du PS» a également relevé Pierre Laurent sous la coupole de la place du colonel Fabien, vendredi.
Quant à « la gauche debout » qu’il entend reconstruire, le PCF a rappelé sa feuille de route en vue de 2017 (): multiplier les contacts d’ici mi-juillet pour l’écriture d’un « pacte d’engagements communs » pour la présidentielle, organiser des débats nationaux thématiques, impliquer les citoyens via sa « grande consultation » avec l’objectif d’une participation de 500 000 personnes cet été et un temps fort à la Fête de l’Humanité en septembre, mettre en place une votation citoyenne en octobre sur ce « pacte » avant de travailler à une candidature validée lors d’une conférence nationale du PCF le 5 novembre. Dès aujourd’hui, un débat sur l’emploi aura lieu au Havre (Seine-Maritime). Le tout pour rassembler, au maximum, forces de gauche et citoyens dans un nouveau Front populaire. «Eviter l’éparpillement et donc la catastrophe au deuxième tour », résume Olivier Dartigolles, reconduit comme porte-parole du PCF. Le conseil national de vendredi a également été l’occasion de mettre la nouvelle direction en ordre de bataille avec l’élection d’un nouveau Conseil exécutif national qui sur 36 membres, compte 11 nouveaux.

Au sommet de son impopularité Valls fait feu de tout bois pour faire taire la rue

Au sommet de son impopularité Valls fait feu de tout bois pour faire taire la rue

Dimanche, 19 Juin, 2016
Humanite.fr

Evoquant pêle-mêle, « (les) violences qui ont eu lieu, l'attentat odieux contre le couple de policiers mais aussi la tenue de l'Euro », le premier ministre,  à son plus bas niveau de popularité depuis son arrivée à Matignon, selon un sondage Ifop pour le Journal du Dimanche, estime dans ce même journal que « les organisateurs devraient annuler eux-mêmes » les manifestations des 23 et 28 juin prochains contre la loi El Khomri.
Les préfets diront en début de semaine s'ils autorisent ou interdisent les rassemblements prévus jeudi 23 juin, dans toutes les grandes villes de France, contre la loi Travail. D'ores et déjà, Manuel Valls, évoquant « désaccord de fond » avec les syndicats contestataires (la CGT, F0, la FSU, Solidaires, l'Unef, la Fidl, et l'UNL), estime dans un entretien au Journal du Dimanche que « les organisateurs devraient annuler eux-mêmes ces rassemblements » compte tenu du contexte actuel. « C'est du bon sens ! », affirme-t-il.
 
« Le principe de notre droit, c'est la liberté de manifester », mais « la responsabilité du gouvernement, c'est s'assurer que les conditions de sécurité sont remplies. Or c'est un fait : des syndicalistes peuvent agir avec des casseurs », fabule Valls. Un mélange des genres « inadmissible », pour le chef du gouvernement, qui se déclare prêt à interdire les mobilisations des 23 et 28 juin si elles font « peser de nouveau un danger pour les forces de l'ordre et les biens publics ».
Cet autoritarisme passe mal au près des citoyens comme en témoigne une intitulée "Je ne respecterai pas l'interdiction de manifester" mise en ligne par Jean François Téaldi "qui en quelques jours a déjà receuilli près de 120 00 signatures. 
 
Evoquant le projet de loi, discuté et modifié depuis dix jours au Sénat, qui revient à l'Assemblée le 5 juillet, le chef du gouvernement affirme « Maintenant, il faut aller vite et faire adopter ce texte »
 
Pour sa part, Philippe Martinez a répondu au premier ministre ce dimanche matin lors du Grand Rendez-vous Europe 1 – Le Monde – iTélé, déclarant : 
« On maintient les journées d'action du 23 et du 28 juin, nous prolongeons la votation citoyenne dans les entreprises.» 
 
« On veut faire porter aux syndicats des violences indépendantes de la mobilisation. On a condamné les violences à chaque fois. Pourquoi des casseurs identifiés, qu'on voit chaque semaine, peuvent-ils continuer alors qu'il a suffi de deux jours pour arrêter les hooligans à Marseille ? Pourquoi ces casseurs, depuis quatre mois, continuent à casser avec ce que nous avons connu le 14 juin -qui est absolument scandaleux- de s'attaquer à un hôpital ? », a risposté le patron de la CGT, rappelant que «toutes les violences se font en dehors des cortèges syndicaux »
« le service d'ordre de la CGT assure la protection à l'intérieur des cortèges. A l'extérieur, c'est du ressort de la police, donc du ministère de l'Intérieur et du préfet de police de Paris », accuse-t-il. « La police fait du bon boulot. Le problème, ce sont les ordres de non-intervention qui lui sont donnés », conclut-il.
 
A propos du projet de loi Travail, Philippe Martinez, accusé de refuser le dialogue a précisé :  « On a repris le dialogue avec le gouvernement vendredi», en apportant une liste de propositions » avant de conclure, « La réponse du Premier ministre dans le JDD c'est on discute pas. Ça servait à quoi, alors, de faire tout ce cinéma ? »

La loi El Khomri convient à Fillon, Le Maire et Juppé

La loi El Khomri convient à Fillon, Le Maire et Juppé

gérard le puil
Lundi, 20 Juin, 2016
Humanite.fr

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Photos : AFP
Selon une enquête d’opinion conduite dans six pays dont la France, nos compatriotes veulent disposer de plus de temps libre. Cette aspiration prend le contre pied des projets des candidats déclarés de la droite pour l’élection présidentielle. Sans la nommer, tous argumentent pour que la loi El Khomri soit utilisée pour casser le Code du travail à partir de 2017
Ce lundi 20 juin une étude réalisé par l’observatoire Société et Consommation nous apprend que les projets des trois principaux candidats officiellement déclarés à droite pour l’élection présidentielle de 2017 sont en totale contradiction avec les aspirations des Français. Nos compatriotes aspirent à moins travailler afin de disposer davantage de temps pour vivre. Mais c’est aussi les cas en Espagne, en Allemagne aux Etats Unis, au Japon et en Turquie. L’enquête a été effectuée auprès 12 074 personnes, soit environ 2 000 par pays. Ainsi 74% des personnes interrogées estiment que le rythme de vie dans la société actuelle est trop rapide. C’est le cas pour 80% des Français, des Allemands, des espagnols et des Américains. 78% des personnes interrogées souhaitent pouvoir ralentir ce  rythme  et ce chiffre montre à 82% en France. 90% souhaitent pouvoir accorder plus de temps à leurs proches et 89% à eux-mêmes.
Encore faudrait-il avoir les moyens de vivre des revenus tirés de sont travail, ce qui devient de plus en plus difficile dans le cadre d’une concurrence mondialisée fondée sur le dumping social et environnemental. 51% des sondés disent aspirer à réduire le temps de travail. Mais ce chiffre tombe à 29% en France contre 60% en Espagne et 50% en Allemagne. Confrontés à des arbitrages budgétaires difficiles, 40% des personnes interrogées dans le cadre de cette enquête préfèrent avoir moins de temps libre et plus d’argent tandis que 20%  sont d’un avis contraire. Notons encore que 58% des Français, contre une moyenne générale de 56%, estiment que qu’une meilleure mobilité devrait passer par un accès à des systèmes de déplacement plus efficaces et confortables.
Confronter ces aspirations de nos compatriotes aux livres programmes de trois candidats déclarés à ce qu’il est convenu d’appeler « la primaire » présidentielle du parti Les Républicains permet de constater que leurs projets vont à l’encontre des aspirations des Français. En revanche, ces mêmes projets se situent dans le prolongement et l’accentuation des conséquences néfastes du projet de loi El Khomri.
François Fillon annonce ainsi la couleur : « Si je suis élu, l’utopie des trente cinq heures, qui est restée une exception française, sera abandonnée. Pour le secteur marchand, la loi fixera la seule durée maximum du travail hebdomadaire selon la norme européenne de quarante-huit heures. Ce sont les accords collectifs d’entreprise qui définiront le seuil effectif de déclenchement des heures supplémentaires, l’annualisation ou la modulation du temps de travail annuel et les compensations salariales éventuelles» (1).
Bruno Le Maire dit à peu près la même chose et fait de la démagogie sur la baisse des impôts. « Sortons, écrit-il (2)  du dogme des trente-cinq heures qui a tué la liberté de travailler en France. Laissons le dialogue dans les entreprises décider de la durée du travail et du seuil de déclenchement. Adoptons un code du travail raccourci, lisible, qui garantira aux  salariés les protections fondamentales, sans affaiblir la capacité de nos entrepreneurs à innover  et à créer des emplois (...) Réduisons encore les charges sociales, en revenant sur la cotisation obligatoire à une mutuelle  et en laissant le libre choix de sa mutuelle à chacun...».
Alain Juppé n’est pas en reste quand il écrit : « La durée légale des 35 heures sera supprimée. Ce sera à chaque entreprise de fixer la durée du travail dont elle a besoin dans le cadre  d’une négociation. Si elle souhaite rester à 35 heures elle le pourra, si elle souhaite passer à 36,  37, 38 ou 39 heures, elle le pourra aussi. La loi prévoira qu’à défaut d’accord, la durée applicable dans l’entreprise pourra être portée à 39 heures (…) Pour les salariés qui effectuent aujourd’hui des heures supplémentaires, majorées au delà de 35 heures, la perte de bénéfice de la majoration entre 35 et 39 heures sera compensée par une réduction d’impôt sur le revenu et de cotisation salariale dont le coût sera de 2 milliards d’euros » (3). Alain Juppé fera-t-il augmenter la TVA  pour récupérer ces deux milliards d’euros? Ce serait une manière de reprendre d’une main la réduction d’impôt concédée de l’autre, tout en faisant payer les non imposables de plus en plus nombreux dans ce pays de précarité salariale et de retraites bloquées depuis 2013.
Quoiqu’il en soit, on voit à quel point trois des principaux candidats déclarés de la droite pour l’élection présidentielle veulent durcir l’exploitation des salariés en France. Pour y parvenir, ils développent un argumentaire fondé sur l’inversion de la hiérarchie des normes que veut imposer le gouvernement de Manuel Valls en cassant le code du travail. S’il fallait une preuve de plus qu’il s’agit là d’une loi de droite, nous l’avons dans les programmes de François Fillon, Bruno Le Maire et Alain Juppé. 

65,3 millions de déracinés dans le monde

65,3 millions de déracinés dans le monde

avec afp
Lundi, 20 Juin, 2016
Humanite.fr

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UNHCR
Un nouveau record a été battu dans le monde en 2015, avec 65,3 millions de personnes déracinées, qui ont dû quitter leur foyer ou leur pays en raison des guerres et des persécutions, annonce le Haut commissariat de l'ONU pour les réfugiés.
Année après année, depuis 2011, date du début du conflit syrien, ce chiffre ne cesse d'augmenter, selon le dernier rapport statistique annuel publié lundi par le HCR, alors qu'il a été relativement stable entre 1996 et 2011. Par rapport à 2014, la hausse est de 9,7%. Ces 65,3 millions de personnes représentent plus que la population du Royaume-Uni.
"Nous vivons dans un monde inégal", il y a des guerres, des conflits et "il est inévitable que les gens veuillent aller vers un monde plus sûr", a commenté Filippo Grandi, haut-commissaire aux Réfugiés, lors de la présentation à Genève de ce rapport, publié à l'occasion de la Journée mondiale des réfugiés.
 
 
De son côté, Jan Egeland, secrétaire général de l'ONG norvégienne NRC (Conseil norvégien pour les réfugiés, qui a contribué à la rédaction de ce rapport), a estimé que les réfugiés "sont victimes d'une paralysie générale" de la part des gouvernements dans le monde, qui "renoncent à prendre leurs responsabilités".
Selon M. Grandi, la plupart des crises qui poussent les déracinés sur le chemin de l'exil, sont les mêmes, d'une année sur l'autre, avec la Syrie qui arrive en première position. L'année 2015 a cependant vu l'émergence de nouvelles situations d'urgence, au "Burundi, au Soudan du Sud et en Afghanistan". Les Afghans, a indiqué M. Grandi, forment aujourd'hui le deuxième groupe de réfugiés dans le monde, derrière les Syriens, qui sont près de 5 millions.
"Même des Afghans, qui sont réfugiés depuis plusieurs années en Iran, se rendent à présent en Europe" pour demander l'asile, a ajouté M. Grandi. Parmi les 65,3 millions de déracinés dans le monde, 21,3 millions sont des réfugiés ayant quitté leur pays et 40,8 millions, un chiffre record, sont des "déplacés internes" qui ont quitté leur foyer sans quitter le pays. Les 3,2 millions restant sont des demandeurs d'asile dans les pays industrialisés. Selon le HCR, "un être humain sur 113 est aujourd'hui déraciné, il est demandeur d'asile, déplacé interne ou réfugié".
Sur ces 65,3 millions de personnes, 16,1 millions sont sous mandat du HCR, soit "le chiffre le plus élevé depuis 20 ans". Les autres réfugiés, 5,2 millions, sont des Palestiniens. Ils dépendent d'une autre agence spécialisée de l'ONU.
 
L'Afrique, première terre d'asile devant l'Europe
En 2015, plus de la moitié des nouveaux réfugiés viennent de Syrie, soit 1 million de personnes. Fin 2015, 55% des 16,1 millions de réfugiés sous mandat du HCR étaient établis en Europe ou en Afrique sub-saharienne. L'Afrique accueille à elle seule 4,41 millions de réfugiés (+20%), qui proviennent essentiellement de 5 pays (Somalie, Soudan du Sud, RDC, Soudan et Centrafrique). L'Europe arrive en deuxième place dans le monde, avec 4,39 millions de réfugiés (+43%).
 
Outre la Turquie, les réfugiés se rendent surtout en Allemagne, en Russie, en France, en Suède, au Royaume-Uni et en Italie. Dans la région Asie-Pacifique, le nombre de réfugiés a légèrement diminué en 2015 pour atteindre 3,8 millions (-2%). A la fin 2015, sur les 10 pays accueillant le plus de réfugiés, 5 sont situés en Afrique sub-saharienne. La Turquie est le pays qui accueille le plus de réfugiés au monde, avec 2,5 millions de personnes, suivie par le Pakistan (1,6 million) et le Liban (1,1 million). La situation s'est particulièrement aggravée au Yémen, où 10% des habitants ont fui leur foyer.

lundi 13 juin 2016

Euro 2016. Petit lexique réglementaire dans et hors des stades

Euro 2016. Petit lexique réglementaire dans et hors des stades

Daniel Roucous
Vendredi, 10 Juin, 2016

Vous vous rendez au stade ou dans une fan-zone, vous n’échapperez pas à la fouille et mieux vaut connaître la liste des objets interdits parfois insolites. Petit lexique réglementaire pour un bon Euro-Foot.  
Alcools et cigarettes
Le règlement du stade interdit de fumer et de consommer de l’alcool dans les stades, même de la bière… sauf dans les loges VIP !
En effet, l'article L 49-1-2 du code de débits de boissons (loi Evin du 19 janvier 1991)  dit bien que « la vente et la distribution de boissons des groupes 2 à 5 (alcools et bières) est interdite dans les stades, dans les salles d'éducation physique, les gymnases et, d'une manière générale, dans tous les établissements d'activités physiques et sportives.
Des dérogations peuvent être accordées par arrêté conjoint du ministre chargé du tourisme et du ministre chargé de la santé pour des installations qui sont situées dans des établissements classés hôtels ou restaurants de tourisme. »
Or, la DGD (direction générale des douanes) peut délivrer aux stades une licence restaurant dans certaines zones de l'enceinte. Une licence qui prévoit de servir de l'alcool en accompagnement d'un repas. C’est ainsi dans les loges VIP.
Concernant la cigarette électronique : il est interdit de vapoter dans les lieux publics, fermés et couverts. Ca n’inclut pas forcément le stade dès lors qu’il est ouvert. Cependant le règlement du stade peut l’interdire, d’ailleurs l’UEFA a interdit de vapoter dans les stades durant l’EURO FOOT 2016.

Contrôles aux entrées (fouilles)

Toutes les entrées des stades et des fan-zones sont contrôlées. Impossible donc d’échapper à la fouille et éventuellement aux palpations surtout que nous sommes encore (jusqu’au 26 juillet en état d’urgence).
Pour faire court, les fouilles des sacs consistent pour la sécurité à jeter un coup d’œil. Pour fouiller en profondeur, la personne doit être d’accord.
Les palpations ne sont pas des fouilles au corps et sont souvent évitées par le passage du détecteur.
En savoir plus ici

Drones

C’est la grande crainte des organisateurs de l’Euro. Le journal Le Monde, daté du jeudi 9 juin, y a consacré deux pages. Il en conclut que « pendant l’Euro, le ciel sera sous la protection du général de l’armée de l’air… favorable à un encadrement juridique des drones de loisirs pour diminuer les survols involontaires. »
Ca tombe bien puisque juridiquement, les drones de loisirs sont encadrés par des arrêtés des ministres de l’intérieur et du développement durable comme vous pouvez le lire ici
En résumé, les drones civils (loisirs et utilisation pro comme pour l’épandage aérien en agriculture) sont  interdits de survol des stades, des fans zones et de tout rassemblement de personnes. Ceux équipés d’un appareil photo, d’une caméra ne doivent pas porter atteintes à la vie privée (article L226-1 du code pénal).
Donc n’essayez pas d’utiliser un drone pour filmer les matches de l’Euro… quel que soit votre âge. D’ailleurs le règlement du stade l’interdit (voir objets interdits de stade).
En savoir + sur

Européens

Les fans, supporters, spectateurs des autres pays européens doivent se conformer aux règlements des stades et des fan-zones tels que décrits dans ce lexique.

Fan-zones

C’est un lieu de regroupement des fans de foot dans lequel sont retransmis sur écran géant les matches en direct. L’accès est gratuit et ouvert à toutes et tous.
Ce sont des lieux fermés et donc sous contrôle. Cela signifie qu’il faut se soumettre à des fouilles et palpations aux entrées (lire fouilles et palpations).
C’est bien précisé dans la du ministère de l'intérieur.
Une assistance médicale et les secours  y sont bien entendu assurés.
Les 10 fan-zones des communes hôtes (Paris, Saint-Denis, Marseille, Lyon, Bordeaux, Nice, Lille, Lens, Toulouse et Saint-Etienne) ne doivent pas être confondues avec les aires de projection publique que les communes non-hôtes peuvent mettre en place sous leur responsabilité.
Un dernier mot, votre chien adore le foot, ne l’amener pas dans les fan-zones, il y est interdit de même que les vélos, skates, rollers, trotinettes,vuvuzelas et autres objets sonores.

Guide du supporter

Tout supporter de foot mais aussi des autres sports prendront connaissance avec intérêt du publié par le ministère de la jeunesse et des sports, les fédarations et les clubs. Supporter c'est même réglementé (!) surtout après la parution de la loi du 10 mai 2016 renforçant le dialogue avec les
Ca concerne aussi les supporters des autres pays.

Matchs en direct au boulot

Certains matchs de foot sont programmés aux heures de travail, sans oublier celles et ceux qui travaillent de nuit ou le dimanche.
La tentation de les suivre depuis sont ordinateur, son smartphone ou de rentrer inopinément chez soi est grande. Est-ce permis voire toléré à l’occasion de cet évènement exceptionnel qu’est l’EURO-FOOT ?
 En droit du travail, tout repose sur le principe suivant (article L3121-1 du code du travail) : « La durée du travail effectif est le temps pendant lequel le salarié est à la disposition de l'employeur et se conforme à ses directives sans pouvoir vaquer librement à des occupations personnelles. »
Donc c’est toléré dans la mesure où vous restez à disposition de votre patron, ne retardez pas votre boulot et ne perturbez pas vos collègues par des effusions.
Mais attention, assurez-vous que le règlement intérieur de l’entreprise ne prévoit pas une limitation d’Internet à un usage professionnel.
Vous risquez la faute grave et ce sera le cas si vous vous absentez ou partez plus tôt sans l’accord de l’employeur. Celui-ci peut prévoir, à l’occasion de l’EURO-FOOT un aménagement des horaires voire un accord pour partir plus tôt.

Objets interdits de stade

Le règlement de la LFP (Ligue de Football professionnel) qui doit être affiché à l’entrée des stades liste les objets qu’il est interdit d’apporter au stade
Dans le cadre spécifique de l’EURO FOOT 2016, c’est le règlement de l’UEFA qui s’applique pour toutes personnes munies de billets, d’invitation, d’accréditation pour être admis dans l’enceinte des dix stades de la coupe d’Europe. Vous pouvez consulter ce règlement (7 pages) en cliquant sur le lien
Il y est indiqué les objets et comportements interdits, parmi eux : les parapluies et casques, les bouteilles, carafes, canettes et verres, les boissons alcoolisées et les drogues (sauf pour raisons médicales à condition de détenir une ordonnance !), matériels de propagande raciste, xénophobe, politique et religieuse, armes, couteaux (éviter les canifs et votre Opinel ou Laguiole même s’ils ne sont pas considérés comme arme blanche), spray et gaz inflammables, vuvuzelas, instruments sonores, sacs, poussettes… rouleau de papier « cul » (pour risque de mise à feu) !
Attention votre chien est interdit de stade même si c’est un fan de foot (si, si il y en a) ! Exception : les chiens guide d’aveugle comme le permet la loi ici

Propos en public

Attention à ce que vous dites dans les stades et les fan-zones et même les bars où les matches sont diffusés. Les gros mots et les insultes contre l’arbitre, ça passe. Les propos racistes et xénophobes c’est interdit et faire l’apologie du terrorisme ou des terroriste ça mène au mieux en stage de citoyenneté au pire  en correctionnelle comme l’indique une circulaire du ministère de la justice ici

Règlement de stade

Il est obligatoirement affiché à l’entrée de chaque stade professionnel. Il en existe un spécifique à l’EURO FOOT 2016 consultable ici
Tout public, fan, supporter peuvent s’y référer en cas de contestation. Il règlemente l’accès au stade, le contrôle des personnes, le comportement dans le stade, les règles pour faire des photos, des films et enregistrer, les objets et comportements interdits (lire chapitre à ce sujet), la responsabilité et la vidéosurveillance, les recours du public.

SAIP

C’est une application officielle et sécurisée qui permet d’être personnellement alerté sur son smartphone en cas d’accident, d’incident ou de suspicion d’attentat.
Ce système d’alerte et d’information des populations (SAIP) délivre également conseils et  consignes à respecter au cas où.
Pour télécharger l’application suivre les instructions ici

Terrasses

La retransmission des matches en terrasses des cafés doit être décidée par les maires sous leur responsabilité en lien avec les préfets. Cela ne les dédouane pas de la législation sur la sécurité et le bruit de voisinage et d'activité. Ca veut dire aussi que ce n'est pas aux patrons de cafés de décider.

Vapoter au stade et dans les fan-zones

Le principe est le suivant : il est interdit de vapoter dans les lieux publics fermés et couverts. Si c’est ouvert et non couvert, il n’est pas interdit de vapoter sauf si un règlement l’interdit. C’est le cas dans les stades puisque l’UEFA, l’autorité qui organise l’EURO-FOOT, y interdit de vapoter durant toute la durée du championnat d’Europe.

URGENCE

En cas d’accident ou d’incident, de malaise et besoin de secours appeler le 17 ou le 112 ou encore le 114 par SMS.