mercredi 31 août 2016

Convention médicale, ça va coûter combien le docteur ?

Convention médicale, ça va coûter combien le docteur ?

 
AFP/Maurizio Gambarini
Le 1er mai 2017, toutes les consultations chez un médecin conventionné augmenteront de 2 euros et bien plus en ajoutant majorations, forfaits et dépassements autorisés !
Vendredi 26 août les médecins libéraux et la sécurité sociale ont signé une nouvelle convention pour 5 ans.
Cette convention de 134 pages (document joint) organise les rapports entre les médecins généralistes et spécialistes des secteurs 1 (conventionné à honoraires non libres) et 2 (honoraires libres mais ayant passé un contrat d’accès aux soins avec l’assurance maladie).
Elle ne concerne pas les médecins du secteur 2 qui pratiquent les honoraires libres et n’ont pas passé de convention ou signé de contrat avec l’assurance maladie.
Cette convention qui s’appliquera à compter du 1er mai 2017 comprend trois parties :
- conforter l’accès aux soins notamment dans les zones sous-dotées (milieu rural, périurbain et banlieues des grandes agglomérations) en incitant les médecins à passer des contrats d’installation, de transition, de solidarité territoriale en échange d’aides financières et d’allègements de charges sociales ;
- la tarification (honoraires) des consultations et les dépassements autorisés ;
- l’organisation des relations entre les médecins « conventionnés » et l’assurance maladie.
Nous nous bornerons ici à publier ce qui intéresse les patients : les nouveaux tarifs des consultations.

Ce qui va changer en 2017

- tous les tarifs disons de base des consultations des médecins généralistes et spécialistes vont augmenter de 2 euros. Ainsi donc,  la consultation de votre médecin généraliste passera (le 1er mai 2017) de 23 à 25 euros.
- le tarif des médecins généralistes qui suivent les enfants de moins de 6 ans sera majoré de 5 euros (soit 25 + 5 = 30 euros). Celui des pédiatres sera également majoré de 5 euros  pour le suivi des nourrissons de 0 à 2 ans mais aussi des enfants jusqu’à 16 ans + majoration dite « Enfant de 0 à 6 ans » de 4 euros.
- majoration de 16 euros, à compter du 1er novembre 2017, des consultations pour les patients présentant une pathologie complexe ou instable (pathologie endocrinienne de la grossesse, trouble du comportement alimentaire, patients traumatisés, séquelles lourdes d’AVC, scoliose grave de l’enfant, pathologies neurologiques, asthme, polyarthrite rhumatoïde, épilepsie, suivi enfants prématurés, prise en charge de la stérilité etc.).
- tous ces tarifs seront majorés de 15 euros, à compter du 1er janvier 2018, dans les cas suivants : consultations réalisées par un médecin correspondant pour un patient adressé par un médecin traitant pour une prise en charge dans les 48 heures, consultations réalisées en urgence par le médecin traitant suite à un appel des centres 15, 116 et 117.
à compter du 1er novembre 2017, les consultations suivantes coûteront 46 euros: la première consultation de contraception et de prévention (dite CCP) des maladies sexuellement transmissibles pour les jeunes filles de 15 à 18 ans, la consultation de suivi de l’obésité (CSO) des enfants de 3 à 12 ans en risque avéré d’obésité dont la prise en charge (non précisée) serait à 70% par l’assurance et 30% par les mutuelles, la consultation obligatoire de l’enfant (COE) de la naissance au 25ème mois et celle dite de sortie de maternité (CSM) de la naissance au 28ème jour.
D’autres majorations de consultations sont prévues à compter du 1er novembre 2017. Liste pages 70 à 74 de la convention médicale consultable en document joint.
- maintien du forfait « patientèle » de 5 euros par consultation notamment pour le suivi des personnes âgées de 80 ans. Attention cette MPA (majoration personnes âgées) n’est pas due par le patient en plus de la consultation. Il s’agit d’un forfait versé tous les trimestres par l’assurance maladie au médecin pour chaque consultation d’une personne de plus de 80 ans.
- les dépassements d’honoraires seront plafonnés, à compter du 1er mai 2017, pour tous les médecins du secteur 1 comme suit : 17,5% des tarifs applicables lorsque le médecin sera consulté en dehors du parcours de soins coordonnés et en dehors des cas d’urgence ou d’éloignement occasionnel du patient. Les médecins du secteur 2 qui signeront un OPTAM (option de pratique tarifaire maîtrisé – ex CAS – contrat d’accès aux soins) devront respecter un taux de dépassement moyen qui ne peut excéder 100% du tarif sécu.
Attention pas de dépassement autorisé pour les soins délivrés aux patients bénéficiaires de la CMU complémentaire ou de l’ACS (aide à l’acquisition d’un complémentaire santé).
- le mode de prise en charge de ces consultations est inchangé : 70% par l’assurance maladie et 30% (ticket modérateur)  par les mutuelles (y compris les complémentaires santé des entreprises) pour celles et ceux qui en bénéficient.
En fait le remboursement par l’assurance maladie ne sera que de 66% puisqu’il est prélevée, sur chaque consultation, une participation forfaitaire de 1 euro par patient de plus de 18 ans. Exception : les femmes enceintes du 1er jour du 6ème mois de grossesse au 12ème jour après la date de l’accouchement ainsi que les bénéficiaires de la CMU complémentaire, l’ACS et l’AME.
Par contre la CCP (consultation de Contraception et Prévention) est prise en charge à 100% par l’assurance maladie.
Notez bien : la sécurité sociale ne rembourse jamais les dépassements d’honoraires des médecins. Les mutuelles peuvent le prendre ou pas en tout ou partie à charge. L’assurance maladie rembourse toujours sur la base du tarif dit de sécurité sociale et non sur la base du tarif que vous payez au médecin.

De l’accord avec Lactalis au plan européen de réduction de la production laitière

De l’accord avec Lactalis au plan européen de réduction de la production laitière

 
Guillaume Souvant AFP
Soulagé après la conclusion d’un accord aux ambitions modestes entre Lactalis et les organisations de producteurs de lait, le ministre de l’Agriculture a présenté hier un plan temporaire de réduction de la production laitière. Ce plan illustre toute la complexité de la gestion des volumes produits annuellement, suite à la fin des quotas par pays depuis avril 2015. Une aide de 24 centimes par litre de lait non produit sera versée aux éleveurs qui réduiront leur production de 5% entre octobre et décembre 2016 par rapport à la même période de 2015.
Dans un communiqué de victoire publié hier suite à la conclusion d’un accord avec Lactalis sur le prix du lait, la FNSEA, son syndicat spécialisé des producteurs de lait ( FNPL ) et le syndicat Jeunes Agriculteurs affirment en titre que « le combat légitime des producteurs de lait a fini par payer ». Dans un texte de 16 lignes, ils ajoutent que « la mobilisation syndicale digne portée par le réseau de la FNSEA-FNPL-JA depuis plus d’une semaine, la volonté sans faille des négociateurs des organisations de producteurs de construire un compromis acceptable, le soutien des citoyens pour notre combat d’un juste prix a fait mentir la morale d La Fontaine ! Le plus « fort », le groupe Lactalis, a été contraint de lâcher et de valoriser le prix du lait. C’est un signe fort d’unité syndicale et de partage de nos valeurs par les citoyens consommateurs », conclut le communiqué commun.
Mais il n’y a dans ce texte aucun chiffre sur la valorisation du prix du lait par Lactalis, bien qu’ils aient été rendus publics par le groupe dès hier après midi. Pour mémoire rappelons les chiffres publiés ici même hier : Lactalis paiera 280€ les 1.000 litres de lait à ses fournisseurs pour la production du mois d’août contre 257€ en juillet. Ce prix sera ensuite augmenté de 5€ pour 1.000 litres tous les mois pour atteindre la somme de 300€ pour 1.000 litres en décembre. 
Voilà l’information qui manque dans le communiqué du « syndicalisme majoritaire», pour reprendre une expression abondamment utilisée par la FNSEA. Pourquoi cette discrétion sur les chiffres? Véronique Le Floc’h, productrice de lait dans le Finistère et membre de l’Organisation des producteurs de lait (OPL) affiliée à la Coordination rurale, avance l’explication suivante : « Nous avons l’impression que les dirigeants du syndicat co-gestionnaire, qui défendent plus l’agro-industrie que leurs adhérents , ont simplement obtenu ce qu’ils souhaitaient : aligner les prix de Lactalis sur ceux des coopératives, dont les dirigeants ne sont autres que des administrateurs de ce syndicat».
La signature de cet accord a visiblement soulagé Stéphane Le Foll. Le ministre de l’Agriculture tenait hier soir une conférence de presse pour présenter la mise en place des « mesures nationales de maîtrise de la production laitière » décidées le 18 juillet dernier lors d’un réunion de crise des ministres européens de l’Agriculture avec le commissaire européen Phil Hogan. Dans le cadre de cet accord, la France bénéficie de deux enveloppes. La première permet à chaque producteur qui réduira de 5% sa production mensuelle de lait entre octobre et décembre 2016 inclus par rapport à la production des mêmes mois de 2015, d’obtenir une prime de 14 centimes par litre de lait non produit. S’y ajoutera une prime supplémentaire de 10 centimes par litre non produit au titre des aides à l’élevage qui ne concernent pas que la production laitière.
Cette aide est valable pour tous les pays membres de l’Union européenne. Mais on ne sait pas si tous l’appliqueront ou pas. Dans la mesure où il n’existe plus de quota annuel par pays depuis avril 2015, chaque pays est libre de produire autant de lait qu’il veut. Du coup la production européenne a augmenté de 4% en moins de deux ans. Mais cette surproduction laitière n’a pas trouvé suffisamment de débouchés via les produits frais transformés et les fromages. Du coup, les laiteries européennes ont augmenté les produits stockables que sont le beurre et la poudre de lait. Le marché spéculatif étant ce qu’il est, les cours de ces deux produits se sont effondrés et les laiteries ont fait payer la note aux producteurs de lait.
Une situation similaire avait conduit à la mise en place de quotas laitiers européens en 1984. Mais les ministres qui ont acté la fin des quotas dès 2010, en décidant d’y mettre fin en avril 2015, ont oublié les conséquences que cela pouvait avoir dans une Europe à 28 pays au lieu d’une dizaine en 1984. Selon Stéphane Le Foll, l’Europe a déjà retiré du marché quelques 370.000 tonnes de poudre de lait ces derniers mois. Tant que ce stock restera élevé, le prix du lait aura peu de chances de remonter.
A supposer que tous le pays jouent le jeu, une baisse subventionnée de la production peut permettre d’assainir le marché du lait. Il suffit pour cela de moins forcer sur la nourriture des vaches. Quand l’herbe est abondante, ça permet aussi de réduire le prix de revient de chaque litre produit en réduisant les tourteaux de soja dans la ration des vaches. Sauf qu’on manque d’herbe en ce moment de sécheresse. Produire moins de lait par vache aurait aussi l’avantage de maintenir les effectifs du troupeau laitier alors que la tendance actuelle est de vendre plus de laitières de réforme que d’habitude à la même période, ce qui fait aussi chuter les cours de la viande bovine. Et comme la nourriture produite sur la ferme se fait plus rare en cette fin d’été, on vendra peut-être plus de vaches que prévu. On le voit, la voie est très étroite et nul de peut dire aujourd’hui si ce plan temporaire de réduction de la production laitière permettra au prix du lait de remonter dans les prochains mois. 
Ces incertitudes expliquent aussi le contenu très modeste de l’accord que les organisations de producteurs ont signé avec Lactalis. Leur marge de manœuvre était très étroite.

Loi travail: manifestations à Paris et dans toute la France le 15 septembre pour son "abrogation"

 
DR
Les opposants à la loi travail sont appelés à manifester pour la 13ème fois à Paris et dans une quarantaine de villes en France le 15 septembre, à l'appel de sept syndicats, pour demander "l'abrogation" du texte promulgué le 8 août, a indiqué mardi le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez.
"Une manifestation aura lieu à Paris, un parcours a été déposé à la préfecture. Plusieurs manifestations sont déjà prévues dans une quarantaine de villes", a déclaré Philippe martinez, le secrétaire général de la CGT lors d'une conférence de presse au siège de la centrale. "L'abrogation reste le mot d'ordre", a précisé M. Martinez, selon lequel "une loi qui était mauvaise au printemps est toujours mauvaise à l'automne". "Nous souhaitons que les questions sociales soient au coeur" de la campagne présidentielle, a-t-il ajouté.
Malgré 12 journées de mobilisation nationale entre mars et juillet, dont certaines marquées par des violences, la loi travail a été promulguée le 8 août. Mais l'intersyndicale (CGT, FO, FSU, Solidaires, Unef, Fidl, UNL) garde en tête le précédent du contrat première embauche (CPE) en 2006, promulgué mais jamais appliqué.

Colombie. Cessez le feu historique

Colombie. Cessez le feu historique

 
Le chef suprême des Farc, Timoleon Jimenez alias "Timochenko", lors d'une conférence de presse, le 28 août 2016 à La Havane.
Le chef suprême des Farc, Timoleon Jimenez alias "Timochenko", lors d'une conférence de presse, le 28 août 2016 à La Havane.
Photo Yamil Lage/AFP
La Colombie vit une journée historique lundi avec l'entrée en vigueur du premier cessez-le-feu bilatéral et définitif jamais signé entre la guérilla des Farc et le gouvernement, après 52 ans de conflit armé.
Depuis La Havane, la nuit dernire, le chef suprême des Farc, Timoleon Jimenez, dit "Timochenko", a déclaré : "J'ordonne à (...) chacun de nos combattants de cesser le feu et les hostilités de manière définitive contre l'Etat colombien". "Ce 29 août une nouvelle histoire commence pour la Colombie. Faisons taire les fusils. La guerre avec les Farc est terminée!", a tweeté à minuit le président Juan Manuel Santos.
"A partir de ce moment, débute le cessez-le-feu bilatéral et définitif", ont à leur tour lancé sur Twitter les Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc).
A minuit pile, selon des radios locales, les pompiers ont fait retentir les sirènes de leurs camions dans plusieurs villes du pays, "en faveur du cessez-le-feu" comme les y avaient invités le ministère de l'Intérieur. C'est la première fois que la Colombie va connaître un tel silence des armes, même si les Farc observent depuis juillet 2015 une cessation unilatérale des hostilités, le gouvernement ayant de son côté suspendu ses bombardements aériens contre les rebelles.
 
 
Selon les accords, le cessez-le-feu bilatéral et définitif devait entrer en vigueur au plus tard le jour de leur signature, prévue entre le 20 et le 26 septembre.
Les Farc ont par ailleurs convoqué leur Xe conférence pour ratifier le pacte, négocié pendant près de quatre ans à Cuba et détaillé dans un document de 297 pages, diffusé sur internet et les réseaux sociaux, ainsi que par les médias.
Cette "dernière conférence de notre organisation en armes (...) ratifiera les accords de paix et entérinera la transformation des Farc en mouvement politique légal", ont-elles indiqué samedi. Prévue du 13 au 19 septembre dans la plaine du Yari, à San Vicente del Caguan, ex-fief de la guérilla dans le sud, la conférence réunira 200 délégués des Farc, dont leur état-major. Fait exceptionnel, elle sera ouverte à 50 invités nationaux et internationaux, ainsi qu'à la presse afin que "les peuples de Colombie et du monde s'informent directement", selon les Farc.
La "signature solennelle" des accords par M. Santos et "Timochenko" est prévue "entre le 20 et le 26 septembre", a annoncé le ministre de la Défense, Luis Carlos Villegas.
Ce sera alors, a-t-il précisé, "le Jour J" du début du regroupement des guérilleros dans 22 zones et huit campements, pour entamer leur désarmement prévu sur six mois sous supervision des Nations unies.
Selon M. Santos, interviewé par la chaîne CNN, les accords pourraient être signés à Cuba, à Bogota ou pendant l'Assemblée générale de l'ONU à New York. Puis les Colombiens seront appelés à un référendum le 2 octobre. Pour l'emporter, le "oui" à la paix devra recueillir au moins 4,4 millions de voix (13% de l'électorat) et le "non" un score plus faible.

Ensemble ! La refondation de la gauche en point de mire

Ensemble ! La refondation de la gauche en point de mire

 
«/Le fait qu’une gauche franche se manifeste et bouge est une bonne nouvelle », apprécie Clémentine Autain. photopqr/ouest france/maxppp
«/Le fait qu’une gauche franche se manifeste et bouge est une bonne nouvelle », apprécie Clémentine Autain. photopqr/ouest france/maxppp
PHOTOPQR/OUEST FRANCE/MAXPPP
À Guidel, le mouvement membre du Front de gauche fait de 2017 une étape pour recomposer les forces alternatives.
Une gauche dispersée, mais bien vivante. C’est d’abord le deuxième qualificatif que retiennent les quelque 400 participants à la 3e université d’été d’Ensemble !, qui a débuté le 27 août et doit s’achever aujourd’hui à Guidel (Morbihan). « Le fait qu’une gauche franche se manifeste et bouge est une bonne nouvelle », apprécie Clémentine Autain, porte-parole du mouvement, sans se voiler la face sur le problème posé par le nombre de candidatures alternatives à Hollande, dont plusieurs au sein du PS en cette rentrée. « Certes, la gauche est atomisée. Certes, la primaire du PS n’est pas notre cadre, mais je trouve très positif le nombre de voix, d’Arnaud Montebourg à Benoît Hamon, qui s’élèvent de façon différente pour contester la politique néolibérale et austéritaire de François Hollande. »
Alors que les communistes n’ont pas encore fait leur choix et travaillent à une candidature la plus large possible, et que Jean-Luc Mélenchon s’est déjà déclaré candidat pour le Parti de gauche et la France insoumise, Ensemble ! entend continuer à œuvrer pour l’unité. « Que les forces du Front de gauche se présentent actuellement de manière éclatée est une très mauvaise nouvelle, poursuit Clémentine Autain. À Ensemble !, nous voulons non seulement rester rassemblés, mais nous voulons en plus que le périmètre du Front de gauche s’élargisse, pour fédérer de manière beaucoup plus large. Nous avons une responsabilité collective à rester unis. Il faut y arriver. »
Si la présidentielle et les législatives de 2017 sont dans les esprits, le mouvement ne souhaite pourtant pas s’arrimer uniquement à ce sujet. « La question reste bien sûr en débat, mais nous trancherons à l’automne, explique Clémentine Autain. Les enjeux de recomposition de la gauche passent par 2017 mais ne s’y arrêtent pas. Nous devons bâtir un projet global qui va bien au-delà. »
Comme pour en faire la démonstration, le rendez-vous estival a réuni de nombreuses composantes de la gauche, dont des représentants du PCF, du Parti de gauche, d’Europe Écologie-les Verts, ainsi que le député frondeur de la sixième circonscription du Morbihan, Philippe Noguès, qui a quitté le PS ainsi que le groupe socialiste de l’Assemblée nationale en juin 2015. « Nous avons toujours cet objectif de faire converger, de tisser des passerelles à gauche, pas seulement en additionnant les forces, mais en réalisant un travail de fond, pour saisir l’époque et préparer la transformation écologique et sociale, reprend la conseillère régionale d’Île-de-France. Nous avons besoin d’une refondation, d’une nouvelle force à gauche. »

L’ultime bilan d’Emmanuel Macron à Bercy

L’ultime bilan d’Emmanuel Macron à Bercy

 
Photo : Charles Platiau/Reuters
Alors que le ministre de l’Economie quitte son poste comme un déserteur, on apprend que la production a reculé en France au mois de juillet tandis que certains prix ont augmenté de 10,5% au mois d’août.
Emmanuel Macron, ministre en charge de l’Economie, a-t-il choisi d’annoncer sa démission à la veille de la publication de plusieurs notes de conjoncture de l’INSEE qui ne lui sont guère favorables ? Il est permis de se poser la question. L’une d’elles nous apprend, qu’en juillet, les dépenses de consommation des ménages diminuent de moins 0,2% en volume après un recul de 0,8% en juin. Les achats de biens durables reculent de 2,2% en juillet après une hausse de 0,6% en juin. Le recul est de 3,1% en juillet pour les achats de logements et de 1,9% pour les achats de voitures. Les français ont également réduits leurs dépenses d’habillement- textile de 1,2% en juillet.
 
Voilà qui n’est pas de nature à inverser cette courbe du chômage que François Hollande promet aux Français depuis maintenant quatre ans. Comme les rats quittent le navire quand il se met à prendre l’eau, Macron est aussi parti pour ne pas assumer ce bilan jusqu’en fin de mandat du président. 
 
Tandis que le volume des ventes baisse en juillet, les prix se remettent à augmenter au mois d’août. La hausse moyenne calculée par l’INSEE a été de 0,3% en dépit d’une baisse de 3,1% des prix pour les produits énergétiques et de 0,4% des produits manufacturés. Mais la hausse moyenne des prix dans les services a été de 0,7% et celle produits alimentaires a été de 1,4%. Voilà qui tend à prouver que les baisses de prix imposées aux paysans pour le lait et la viande bovine ne profitent nullement aux consommateurs. Ces derniers ont même payés les fruits et légumes frais 10,5% de plus qu’en juillet, lesquels étaient déjà en hausse de 8,5% par rapport à juin. 
 
Comme les salaires n’augmentent guère, que les retraites sont bloquées depuis trois ans et que l’Ubérisation « disruptive » de l’économie chère à Macron précarise l’emploi et les ressources des ménages, même « travailler pour se payer un costard », ne donne pas la certitude d’avoir assez d’argent pour acheter ledit costard pour reprendre une expression insultante lancée par Macron à un jeune en galère voilà quelques mois.

Un ex-protégé de l’Élysée, dur aux pauvres, anti-35 heures et pro-patronal

Un ex-protégé de l’Élysée, dur aux pauvres, anti-35 heures et pro-patronal

 
Aux jeunes Français, emmanuel macron conseillait d’avoir « envie de devenir milliardaires ». PHOTO SYLVAIN THOMAS/afp
Aux jeunes Français, emmanuel macron conseillait d’avoir « envie de devenir milliardaires ». PHOTO SYLVAIN THOMAS/afp
AFP
florilège Pendant ses deux ans au gouvernement, le ministre de l’Économie s’est fait remarquer par de multiples déclarations devant la presse ou les patrons, d’inspiration très libérale.
Idée fixe. À l’heure de sa nomination au gouvernement, en août 2014, Emmanuel Macron laissait immédiatement deviner le fil conducteur de ce que serait sa ligne politique au ministère de l’Économie : « Nous pourrions autoriser les entreprises à déroger aux règles du temps de travail et de rémunération. » Depuis, le banquier d’affaires installé à Bercy par la volonté de François Hollande, après avoir assuré la direction du pôle « économie et finances » au secrétariat général de l’Élysée, n’a cessé de multiplier les petites phrases, souvent choquantes, toujours libérales, qui alimentent les réseaux sociaux sur la Toile.
Tout le monde a noté une de ses dernières sorties médiatiques, le 19 août dernier au Puy-du-Fou, le parc de loisirs vendéen, quand, devant le très réactionnaire Philippe de Villiers, il a avoué : « L’honnêteté m’oblige à vous dire que je ne suis pas socialiste. » Ce qui n’avait en vérité rien d’un scoop. D’ailleurs, le même désormais ex-ministre ne disait-il pas un mois plus tôt « Vous savez, c’est très dur de savoir ce qui nous fait de gauche ou de droite » ? En juillet 2015, il croyait aussi déceler « un absent dans la politique française, la figure du roi, dont (il) pens(ait) fondamentalement que le peuple français n’a pas voulu la mort ».
Pour le reste, le ministre a été conforme à ce qu’on pouvait redouter de la part de l’un des rédacteurs du rapport de la commission Attali commandé par Sarkozy en 2008 : pour lui, le statut de la fonction publique « n’est plus adéquat ». La France n’a « pas su développer un environnement fiscal favorable aux entrepreneurs ; il existe une préférence pour les hausses de salaires et le versement des dividendes plutôt que pour l’emploi et les investissements ». L’année dernière, à l’université d’été du Medef (où il était invité à nouveau en tant que ministre aujourd’hui), ce sont encore les 35 heures qu’il avait dans le viseur en indiquant devant la mine réjouie des grands patrons que « la France a cru qu’elle irait mieux en travaillant moins, c’était une fausse idée ».

Le mépris très présent dans ses discours

Aux jeunes Français, il conseille d’avoir « envie de devenir milliardaires », expliquait-il quelques mois plus tard aux Échos. Mais il serait injuste de penser pour autant que l’ancien énarque n’a jamais pensé aux petites gens. « Avec la relance des autocars, les pauvres voyageront plus facilement », a-t-il développé, pour justifier l’émergence d’un droit au transport à deux vitesses littéralement. Le mépris était encore présent dans le discours lors d’une visite dans un abattoir de volailles à Lampaul-Guimiliau (Finistère) quand il notait « qu’il y a dans cette société une majorité de femmes. Il y en a qui sont, pour beaucoup, illettrées ». Même morgue à Lunel (Hérault) face à un ouvrier qui l’apostrophait : « Vous n’allez pas me faire peur avec votre tee-shirt, lui répondait-il. La meilleure façon de se payer un costume, c’est de travailler. » Comme le font sans doute les entrepreneurs « pour qui la vie est beaucoup plus dure que celle d’un salarié », ajoutait-il en janvier cette année… De toute façon, « vu la situation économique, ne plus payer plus les heures supplémentaires, c’est une nécessité », précisait-il aussi. En décembre déjà, il estimait « pas réaliste d’imposer un doublement de la rémunération pour les salariés travaillant le dimanche ».
Autre sortie remarquée, quand il note que le FN « est, toutes choses égales par ailleurs, une forme de Syriza à la française d’extrême droite ». En mai dernier, devant un parterre d’investisseurs, Emmanuel Macron faisait un autre aveu : « Si j’étais en désaccord avec ce que fait le gouvernement, j’aurais moi-même pris mes responsabilités. Ce n’est pas le cas. » Que s’est-il passé depuis ?

Hôpitaux de proximité, la loi les réduit aux soins de premier secours

Hôpitaux de proximité, la loi les réduit aux soins de premier secours

 
De nombreux habitants s'opposent à la suppression des services maternité et chirurgie de leurs hôpitaux de proximité (ici à Sarlat - Dordogne).
De nombreux habitants s'opposent à la suppression des services maternité et chirurgie de leurs hôpitaux de proximité (ici à Sarlat - Dordogne).
Coordination nationale pour la défense des hôpitaux de proximité
Les hôpitaux de proximité sont limités en nombre et en soins par la nouvelle politique de GHT (groupement hospitalier de territoire). Ils n’ont plus droit d’assurer maternité et chirurgie.
Voici la liste officielle des hôpitaux de proximité
Elle en agrée 243 dont les services sont limités aux soins de premiers secours dans les territoires qu’ils desservent.  Ils n’ont pas ou plus le droit d’exercer une activité de chirurgie ou d’obstétrique.  Pour cela et pour tous les autres soins, il faut se rendre dans une des 135 GHT (Groupements hospitaliers de territoire) et donc de plus en plus loin et même difficile d’accès.
Outre la condition de soins et donc d’abandon de tous autres services, pour avoir droit à l’appellation « hôpital de proximité », les hôpitaux devront ( ) desservir un territoire présentant au moins deux des quatre caractéristiques suivantes :
- avoir une part de population âgée de plus de 75 ans,
- avoir une part de population vivant sous le seuil de pauvreté supérieure à la moyenne nationale,
- avoir une population de médecins généralistes pour 100 000 habitants inférieure à la moyenne nationale ;
- avoir une densité de population inférieure à 150 personnes au km2.
Cependant peut être considéré comme hôpital de proximité, celui qui ne répond qu’à une seule de ces conditions mais est le seul établissement autorisé à exercer une activité de médecine sur le territoire qu’il dessert ET l’activité de médecine y est exercée en totalité ou en partie par un médecin assurant également le suivi des patients et la coordination de leur parcours de santé au sein de l’offre de soins ambulatoires.
De là à devenir des dispensaires et dispatcheurs…  

C’est quoi le problème ?

Il s’agit là d’un effet de la loi du 26 janvier 2016 dite de modernisation de notre système de santé et de la loi de financement de la sécurité sociale pour 2015 (article 52) puisque le financement des hôpitaux de proximité est conditionné au respect de cette obligation de soins. Et donc à la suppression des services maternité et chirurgie contre laquelle de nombreux habitants se mobilisent comme en témoigne la Coordination nationale pour la défense des hôpitaux de proximité et la lettre de la députée Jacqueline Fraysse (FG) à la ministre de la santé téléchargeable
Cette réforme, expliquée par le ministère des affaires sociales et de la santé s'en explique dans son ,oblige, depuis ce 1er juillet, les 850 hôpitaux publics de former des GHT (groupements hospitaliers de territoires). Leur nombre dépend des bassins de populations et la tendance est à la spécialisation. Ce qui veut dire que des services seront encore abandonnés.
En 2013, un rapport de la Cour des comptes concluait que les hôpitaux de proximité avec des services suffisants étaient utiles et la solution pour arrêter les inégalités de l’accès aux soins. Ce rapport est téléchargeable sur le site de l’AMF (association des maires de France)
Quant au financement des hôpitaux de proximité « agréés », il dépend du volume d’activité (ce qui laisse présager la poursuite de leur suppression) et des engagements de partenariat avec les établissements exerçant des soins de deuxième recours vers lesquels orienter les patients et aussi le développement de la télémédecine par internet !
Du financement sur mesure et sous contrainte en somme. Le but : regrouper pour économiser.

Panama Papers : le Conseil européen met des bâtons dans les roues de la commission d’enquête

Panama Papers : le Conseil européen met des bâtons dans les roues de la commission d’enquête

 
Photo Rodrigo Arangua/AFP
Par Patrick Le Hyaric, député au Parlement européen
A peine débutés, les travaux de la Commission d’enquête spéciale sur l’évasion fiscale dite « Panama Papers » sont déjà menacés par l’exécutif européen.
 
Jusqu’à présent, c’était en général la Commission qui trainait des pieds lorsqu’elle devait nous fournir des documents confidentiels. Il est vrai que son président Jean-Claude Juncker était indirectement visé dans l’affaire Luxleaks, puisque Premier ministre du Luxembourg au moment des faits. Désormais, c’est le Conseil, qui représente les gouvernements européens, qui veut nous empêcher d’enquêter. 
 
Un document interne confidentiel de son service juridique cherche tous les moyens pour délégitimer notre travail d’enquête et justifier les futurs refus de répondre à nos questions et demandes de transmissions d’informations. Compte tenu de l’ampleur de la fraude fiscale et de la probable participation de certaines administrations fiscales européennes, on en comprend les motivations profondes.
 
Ainsi, plutôt que de se remettre en question, le Conseil veut semer le doute sur notre commission d’enquête à travers une série d’arguties juridiques : la création de la commission d’enquête ne respecterait pas les prérequis légaux, le mandat qui nous a été donné par le Parlement serait beaucoup trop vague, et les États ne pourraient donc pas se préparer aux questions de notre commission. 
 
Pire, la note nous demande de rester « mesurés » dans nos requêtes (probablement pour ne pas trop déranger les administrations fiscales des paradis fiscaux européens) et rappelle aux États qu’ils ne sont pas obligés de répondre à toutes nos questions, considérant que la fiscalité fait partie de leurs compétences exclusives. Elle propose même à ces derniers d’adopter une « approche coordonnée » vis-à-vis de notre commission d’enquête, un autre mot pour le maintient de la loi du silence.
 
Nous aurons une année pour tenter de faire la lumière sur les manquements, les fraudes et responsabilités des administrations fiscales dans le scandale des « Panama Papers », ainsi que sur leur dimension systémique. Cette première réaction des classes dirigeantes européennes montre que nos travaux d’enquête vont gêner. Nous devrons tirer tous les fils de ce système prédateur. J’y veillerai.

Traité transatlantique : naufrage en vue

Traité transatlantique : naufrage en vue

 
Photo AM/ROPI/AFP
Déplorant que Washington ne soit prêt à concéder « que des miettes », le ministre français du Commerce extérieur, Matthias Fekl, annonce, après le ministre allemand de l’Économie, que la négociation sur le TTIP a de facto échoué. Un formidable succès contre la régression démocratique et sociale programmée.
Paris est près de jeter l’éponge, le ministre allemand de l’Économie n’y croit plus. Les pourparlers sur le traité de libre-échange transatlantique (TTIP) sont en panne et ne devraient pas se poursuivre en septembre, a annoncé hier le négociateur français, Matthias Fekl. Cette première victoire est à mettre au compte des résistances populaires qui n’ont cessé de s’amplifier de chaque côté de l’Atlantique depuis le lancement des négociations en février 2013. Le traité devait inscrire dans le marbre les normes d’une gouvernance économique aussi implacables qu’arbitraires, assurant des sortes de pleins pouvoirs aux multinationales les plus puissantes, assurées de bénéficier de standards sociaux et environnementaux nivelés et de pouvoir recourir à des tribunaux privés pour prémunir leurs investissements locaux des aléas de… la démocratie. Un coup d’arrêt est mis à un projet de société mortifère.
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Washington veut poursuivre les négociations
Les États-Unis entendent continuer de négocier le traité transatlantique de libre-échange avec l’Europe en dépit des réticences françaises, a indiqué hier un porte-parole du représentant spécial états-unien au Commerce extérieur. « La Commission européenne et les dirigeants des États membres de l’UE ont clairement réaffirmé leur engagement à poursuivre les négociations », a-t-il fait savoir. Et d’indiquer que le négociateur états-unien, Michael Froman, était « impatient de poursuivre ce travail lorsqu’il va rencontrer la commissaire européenne au Commerce, Cecilia Malmström, dans les semaines qui viennent

lundi 29 août 2016

Gentrification du Grand Paris. Agir pour une métropole populaire

Gentrification du Grand Paris. Agir pour une métropole populaire

 
Patrick Nussbaum
Par Patrice Leclerc Président du groupe Front de gauche de la métropole du Grand Paris, maire de Gennevilliers
Nous ne sommes pas de celles et ceux qui pensent que la lutte contre les inégalités territoriales et sociales passe d’abord par des changements de périmètre des lieux de décision. Cette illusion est soigneusement entretenue pour éviter les débats sur le contenu des politiques décidées et leurs conséquences. Nous voyons même un risque, à terme, d’affaiblissement des communes et des territoires, de leur diversité de gestion et de proximité avec les citoyennes et les citoyens, au profit d’une gestion technocratique garante d’une pensée unique libérale. Inventer une articulation entre la proximité communale et territoriale et la vision stratégique métropolitaine reste à faire.
Neuf mois après la création de la métropole du Grand Paris (MGP) et des territoires, la question reste posée : pour qui et pour quoi faire ? Bref, pour quelle politique ? La gestion pluraliste de la MGP n’échappera pas longtemps à des débats de fond. Les élu-e-s Front de gauche et citoyen-ne-s du Grand Paris souhaitent depuis plus de trois ans que les enjeux politiques de la MGP soient débattus publiquement, avec les citoyen-ne-s et pas seulement entre les élu-e-s et l’État. Ce texte public, après d’autres, vise à y contribuer en faisant deux propositions précises qui ne pourront devenir réalité que si elles sont portées par la majorité des citoyen-ne-s.
Si la métropole du Grand Paris continue à se développer comme elle le fait aujourd’hui, en laissant faire le marché dans le cadre d’une concurrence internationale entre métropoles, celle-ci se videra de ses couches populaires, des salariés ouvriers, employés et cadres. Le manque de logements sociaux, la montée des prix de l’immobilier et l’éloignement des entreprises accélèrent une gentrification dessinant une métropole déterritorialisée, quasi hors sol. Ainsi, nos enfants et petits-enfants auront le droit, certes, mais auront-ils demain la possibilité d’habiter la métropole ? L’expérience de ces jeunes couples qui s’éloignent de leur lieu d’habitation d’origine et du cœur de la MGP à chaque nouvel achat pour s’agrandir montre « vers où on va ! ».
S’il est une innovation que la France pourrait contribuer à apporter au monde, c’est d’inventer une métropole qui combat les inégalités sociales et spatiales. C’est ce défi que nous aimerions remplir avec les sept millions de métropolitains.
Une des pistes que nous souhaitons soumettre à la réflexion porte sur la fin de la propriété privée du foncier. Laisser faire le marché, c’est assurément laisser augmenter les prix des terrains dans la MGP, chassant ainsi « naturellement » les entreprises, les espaces de respiration et les logements à loyers modérés de celle-ci. Nous proposons que la métropole assure les moyens aux communes en lien avec leurs territoires respectifs de préempter chaque vente de terrain pour ensuite ne vendre que des droits à construire avec des baux emphytéotiques. L’État pourrait d’ailleurs inscrire dès maintenant dans cette démarche ses réserves foncières disponibles. Cette proposition n’est certes pas suffisante, mais nécessaire pour reprendre la main sur l’aménagement territorial en luttant contre la spéculation foncière. Elle peut être un outil pour maintenir et relancer une industrie innovante et durable dans nos territoires.
La deuxième piste est l’augmentation de l’aide à la pierre pour construire des logements sociaux au cœur de la métropole. Il faut répondre à la demande des 800 000 demandeurs de logement social. En créant une offre correspondant à la demande de logements à loyers modérés, nous ferions mécaniquement baisser les prix du logement libre, nous diminuerions le nombre de salariés endettés car obligés d’acheter. Nous nous inscririons dans un développement durable en diminuant les trajets habitat-travail et surtout nous préserverions la possibilité à nos enfants et petits-enfants de vivre en métropole demain. Le logement à loyer modéré pour toutes et tous est un des moyens nécessaires pour enrayer une spéculation immobilière galopante. C’est un outil pour faire en sorte qu’aucun territoire ne soit, de fait, interdit à des populations.
Voilà donc deux propositions que nous soumettons au débat public. Deux propositions qui, travaillées dans le cadre de la construction de nouveaux biens communs, peuvent contribuer au développement d’une MGP innovante car créant les conditions de l’égalité, de la fraternité et de la liberté de toutes et tous en son sein. Elle doit permettre d’y vivre en tout lieu avec une qualité de vie respectueuse des êtres humains et des milieux naturels.

Rock en Seine, ça va être chaud bouillant !

Rock en Seine, ça va être chaud bouillant !

 
 Iggy Pop, l’un des derniers mythes rock vivants, en tête d’affiche dimanche. photo Dan Pier/CITIZENSIDE
Iggy Pop, l’un des derniers mythes rock vivants, en tête d’affiche dimanche. photo Dan Pier/CITIZENSIDE
Citizenside
Des températures caniculaires, des dizaines d’artistes à découvrir et Iggy Pop en tête d’affiche… Le festival qui ouvre ce vendredi au domaine de Saint-Cloud attend plus de 100 000 personnes.
Cinq scènes, 70 artistes, dont 35 ont tout juste un premier album. Une fois encore, Rock en Seine va permettre de faire le plein de musique pour mieux aborder la rentrée.
Événement dans l’événement, la 14e édition verra Iggy Pop, l’un des derniers mythes rock vivants après la mort de David Bowie, s’y produire dimanche. L’Iguane (69 ans), qui n’avait jamais joué à Rock en Seine, profitera de son passage sur la grande scène (19 h 45) pour interpréter son dernier album, Post Pop Depression, porté par les excellents morceaux Sunday, Gardenia ou encore Break Into Your Heart : « Pas mal de mecs de mon âge ne se remettent plus en cause, sourit l’auteur des tubes I Wanna Be Your Dog et Search and Destroy, parce qu’une fois qu’on devient une légende, on n’a pas envie que les gens vous lancent des défis. » Lui adore se mettre en danger. Résultat, son 17e album est un bijou pop-rock à l’énergie brute dont les influences s’enracinent du côté de Détroit, Palm Desert et de Berlin où se mêlent la voix rocailleuse d’Iggy et les riffs de guitare du musicien américain Josh Homme, membre fondateur du groupe Queens of The Stone Age, producteur de l’opus, et le tempo du batteur Matt Helders, des Arctic Monkeys.
Aux côtés des groupes phares (Massiv Attack, Sigur Ros, Foals, The Last Shadows Puppets, Birdy Nam Nam…), il y aura des dizaines d’artistes à suivre. À l’image du songwritter à la voix de lover Theo Lawrence, qui jouera dans le cadre du dispositif « Avant-Seine », Grand Blanc, Casseurs Flowters, le chanteur O (projet du multi-instrumentiste Olivier Marguerit) ou l’Américain Anderson Paak et son rap SoCal (South California), que l’on considère déjà comme le nouveau Prince et dont la funk-soul devrait mettre le feu à la scène de la Cascade (vendredi 17 h 50). À voir aussi le concert de La Femme (scène de la Cascade samedi 19 h 45), qui en 2013 avait bousculé le paysage de la pop hexagonale avec son premier album, Psycho Tropical Berlin, couronné d’une victoire de la musique. Une occasion de découvrir le second album du groupe, Mystère (Barclay, sortie 2 septembre), dont le spectre musical s’élargit avec des chansons d’une enthousiasmante fraîcheur pop.

La billetterie représente 70 % des recettes

On dansera également sur l’électro pop vitaminée et pleine d’humour des Naive New Beaters, qui ont enflammé tous les festivals cet été grâce aux chansons de leur nouvel album, À la folie (Capitol), avec Izia en invitée sur le tonique Heal Tomorrow. Autre moment de découverte, le concert d’Adrien Soleiman. Le trentenaire parisien jouera sur la scène de l’Industrie vendredi (17 h 5), où il présentera son premier album, Brille (Tôt ou Tard). Un disque à la pop élégante et rêveuse dont l’héritage musical se situe entre l’écriture poétique de Bashung, de Christophe et les ambiances synthétiques et organiques de Radiohead ou de Metronomy. Autant dire trois jours qui s’annoncent très chauds avec plus de 100 000 personnes attendues et des températures caniculaires ! Un festival dont la billetterie représente 70 % des recettes, qui cette année doit faire face à une baisse de ses subventions (600 000 euros contre 655 000 l’an dernier) depuis l’arrivée en décembre de Valérie Pécresse à la tête de la région Île-de-France. « Ce n’est jamais une bonne nouvelle », a précisé sur Europe 1 le directeur de Rock en Seine, François Missonnier, mais, selon lui, pas de quoi remettre « en cause les fondamentaux du partenariat entre la région et le festival ». Et d’ajouter : « On va avoir plus de temps à l’automne pour travailler ensemble aux objectifs de chacun et s’assurer que la région soit toujours à nos côtés. » À suivre…

Fermeture de Fessenheim, suite... et fin ?

Fermeture de Fessenheim, suite... et fin ?

 
à l’initiative de la CGT, «/tous les salariés de la filière nucléaire sont appelés à l’arrêt de travail et à la baisse de production/». Photo SEBASTIEN BOZON/AFP
à l’initiative de la CGT, «/tous les salariés de la filière nucléaire sont appelés à l’arrêt de travail et à la baisse de production/». Photo SEBASTIEN BOZON/AFP
AFP
Un accord entre l’État, actionnaire, et EDF prévoit le versement de 400 millions d’euros d’indemnités à l’énergéticien pour le démantèlement de la centrale d’Alsace, dénoncé par la CGT.
Le montant de l’enveloppe a finalement été fixé : 400 millions d’euros, sous forme d’indemnités, versés par l’État à EDF en échange de la mise à l’arrêt des deux réacteurs nucléaires de la centrale de Fessenheim.
Promesse de campagne du candidat Hollande, l’affaire de la fermeture de la plus ancienne centrale du parc nucléaire français – mise en service en 1977 – fait figure, depuis des mois, de véritable serpent de mer. Au début du mois dernier, l’État, actionnaire à près de 85 % d’EDF, avait tout d’abord proposé à l’énergéticien une centaine de millions d’euros en contrepartie de la fermeture anticipée de la centrale. Une « provocation » dénoncée alors par la CGT EDF, pour qui la mise à l’arrêt de Fessenheim répond d’une double aberration, économique et sociale. Économique, car la centrale de Fessenheim, désormais largement rentabilisée et ayant passé avec succès tous les tests de sûreté post-Fukushima, rapporte aujourd’hui à EDF 200 millions d’euros annuels. Social, car « plus de 250 personnes travaillent – en permanence – pour les sous-traitants de la centrale, ainsi que 850 agents EDF », expliquait alors à l’Humanité Philippe Page Le Merour, membre CGT du CCE d’EDF.

La fermeture effective de la centrale sera, in fine, entérinée par décret gouvernemental

L’accord conclu mercredi prévoit, lui, « une indemnisation par étapes, avec une première étape de 100 millions d’euros et des étapes ultérieures en fonction de plusieurs paramètres, dont le prix de l’énergie», indique un porte-parole du ministère de l’Environnement et de l’Énergie. Parmi les autres versements, une enveloppe « fixe » de 300 millions, ce qui porte donc, au minimum, le montant de l’indemnisation à 400 millions d’euros, loin des 2,5 milliards budgétés à l’origine par la direction d’EDF pour le démantèlement de la structure. « Un scandale d’État », pour Laurent Langlard, porte-parole de la CGT mines et énergie (FNME-CGT), qui rappelle, en outre, que l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a récemment autorisé la poursuite de l’activité à Fessenheim pour dix années supplémentaires. « L’indemnisation est dérisoire, l’État se dédouane et, finalement, ce sont les usagers, qui ont déjà payé la construction de l’intégralité du parc nucléaire français via leurs factures d’électricité, qui vont devoir, aujourd’hui, payer le démantèlement d’un outil industriel en parfait état de fonctionnement et dont l’activité élargie fait vivre près de 3 000 personnes », poursuit le syndicaliste qui dénonce « une fermeture politique issue d’un accord préélectoral avec les écologistes ». Mais, pour Laurent Langlard, il y a pire, car, en agissant ainsi, l’État, « en estimant que deux réacteurs nucléaires valent seulement 400 millions d’euros », déprécie volontairement les actifs du parc nucléaire français.
Prévu le 14 septembre prochain, un comité central d’entreprise (CCE) devra rendre un avis concernant ce nouvel accord avant que le conseil d’administration d’EDF ne se prononce à son tour. « Nous n’allons pas laisser faire sans réagir », prévient Laurent Langlard. Le jour du CCE, à l’initiative de la CGT, « tous les salariés de la filière nucléaire sont appelés à l’arrêt de travail et à la baisse de production ».
La fermeture effective de la centrale de Fessenheim sera, in fine, entérinée par décret gouvernemental. Elle devrait théoriquement intervenir en 2018, année d’entrée en fonction de l’EPR de Flamanville (Manche). Théoriquement…

Lafesse « pour de vrai » à la Fête de l’Humanité

 

 

Vous le connaissiez en roi de l’imposture et du canular à la radio, en trublion des trottoirs, alpaguant les bonnes gens ou les piégeant devant les (discrètes) caméras de la télé.. Et bien voici maintenant que Jean-Yves Lafesse  se risque sur scène ! Un travail différent, mais dans lequel l’accompagne au moins un des personnages de sa vie d’avant, nous explique ce fidèle de la Fête de l’Humanité pour qui, le plus difficile sera de ne pas oublier.. qu’il y joue !
« Lafesse pour de vrai », le dimanche 11 septembre à l’espace Arts Vivants.

Touche pas à mon kiosque

Touche pas à mon kiosque 

Lieu de vie et d’échanges, la boutique de rafia daoud crée du lien social. il y travaille six jours sur sept, depuis sept ans. photo julien jaulin/Hanslucas
Lieu de vie et d’échanges, la boutique de rafia daoud crée du lien social. il y travaille six jours sur sept, depuis sept ans. photo julien jaulin/Hanslucas
Julien Jaulin
Menacé de fermeture à partir du 30 septembre, un point de vente de Noisy-le-Grand attire le soutien de 1 300 habitants pour sa survie.
Il trône à l’entrée. Un simple classeur qui regorge de formules fortes : « Inacceptable », « lamentable » ou encore « Vous êtes en train de tuer le centre. C’est un lieu de vie important ! » Les 1 300 signatures des habitants de Noisy-le-Grand (Seine-Saint-Denis) ont quasiment toutes leurs phrases associées. En question : la décision du centre commercial des ­Arcades de fermer le 30 septembre le seulkiosque du lieu. Son gestionnaire, Rafia Daoud, y travaille six jours sur sept, de 8 heures à 20 heures, depuis sept ans. « Ils me jettent comme un torchon, sans indemnités », lâche-t-il, au milieu de cette désormais résidence de lutte. Impossible pour les habitants. Qui vont même jusqu’à avancer l’idée de dormir dans le kiosque ou de s’y enchaîner, le jour fatidique.

« Envie de résister et d’aller jusqu’au bout »

Le litige remonte à avril dernier, après un différend avec le directeur général du centre commercial. Fin juin, le kiosquier reçoit une lettre de Mediakiosk, gestionnaire du réseau de kiosques, qui lui annonce la fermeture prochaine de son outil de travail dont il n’est, sur le papier, pas propriétaire. En cause : une dénonciation de bail entre les sociétés Mediakiosk et Klépierre, propriétaire du centre commercial et membre du CAC40. Seulement, comme le souligne Axel Metzker, avocat de Rafia Daoud, « force est de constater que le courrier n’est absolument pas motivé et s’assimile ainsi à une véritable “répudiation” ». Depuis, les messages de soutien affluent. Une démonstration qui sort du lot de cette désormais triste et banale réalité qu’est la fermeture des kiosques – 1 000 d’entre eux en 2015.
Rafia Daoud, regard doux et flegme habituel, en prend conscience. Et, à cette évocation, il ne peut retenir ses larmes : « Vous vous rendez compte ? 1 300 personnes sont derrière moi. Ce n’est plus simplement une affaire entre deux parties… » Rafia Daoud est interrompu, une nouvelle fois. Pourtant c’est l’heure creuse, glisse-t-il. Le client est un habitué. Il fait le plein de magazines une fois par ­semaine. « Ne vous inquiétez pas. Ça n’arrivera pas », dit-il à son interlocuteur, posté de l’autre côté du comptoir, qui a tout d’un vrai petit appartement. Lui habite à Neuilly-sur-Marne et fait le chemin jusqu’ici, par « manque de kiosque aussi fourni dans les environs ». « Ce n’est pas seulement par amour pour Rafia », glisse-t-il d’un sourire complice. « Vous voyez, poursuit l’homme en question. Je n’aurais jamais pensé être aimé comme cela. C’est rare dans une grande ville comme Noisy (près de 70 000 habitants – NDLR). J’ai beaucoup donné pour ce kiosque, sacrifiant parfois ma vie de famille. C’est ce qui m’a donné envie de résister et d’aller jusqu’au bout. » Car l’homme a engagé des frais d’avocat pour assurer la survie de son commerce. Un choix difficile : il a à charge un enfant de douze ans. Sa femme, elle, est au chômage.
Pour comprendre l’engagement de Rafia Daoud, il faut remonter à 1991. Après avoir quitté l’Irak, il commence comme distributeur de journaux, en arpentant les rues parisiennes de nuit. C’est en 2006 qu’il prend en charge un premier kiosque. Et découvre l’aspect « relation publique » de la fonction. Arrivé en France avec sa femme comme seule ­attache, il trouve en ses clients une famille d’adoption. Depuis sept ans qu’il occupe son poste à Noisy-le-Grand, son chiffre d’affaires a chuté, conséquence d’une crise de la diffusion de la presse qui dure. Mais reste honorable, précise-t-il. « Les habitants y tiennent vraiment. C’est ce que je leur dis : c’est votre kiosque. Car, moi, je pars à la retraite dans un an et demi. À mon départ, je peux le laisser à une personne au chômage. Je ne le fais pas dans mon intérêt. »

« La presse a ce rôle essentiel de nous aider à penser le monde »

Et les habitants le lui rendent bien. Le soutien est populaire mais aussi politique. Sylvie ­Monnin, conseillère municipale sur la liste Noisy solidaire à gauche vraiment !, a alerté Brigitte Marsigny, maire LR/UDI, dans une lettre datée du 23 juillet. « Dans une période où doivent être confortées les valeurs qui font société, penser ensemble est essentiel pour vivre ensemble et la presse a ce rôle essentiel de nous aider à penser le monde », écrit-elle. Un mois plus tard, l’élue n’en démord pas : « Il existe plusieurs enjeux : le sort des kiosquiers, du pluralisme mais aussi de la diffusion de la presse. Cette affaire concerne un kiosquier, certes. Mais c’est aussi une question de commerce de proximité, de lieu de passage et de brassage des cultures et des opinions. » Sylvie Monnin appelle, par conséquent, à ce que « la situation soit clarifiée ». Claudine Travers-Tricard, trésorière de la section PCF de la ville, connaît bien Rafia Daoud. Elle lui achète chaque jour l’Humanité. C’est avec elle que le kiosquier a lancé sa pétition. « Ils ont fermé le “Relay”, positionné à la sortie de la gare (où se trouve aussi le centre commercial – NDLR). Depuis, il existe le point de vente de Carrefour mais il n’y a pas toute la presse, celle qui reste indépendante. » Comme beaucoup, Claudine souligne les qualités d’écoute de Rafia Daoud, qui donne au kiosque un « rôle de pivot de convivialité et d’échange ». « Certains clients lui gardent même le kiosque le temps qu’il aille aux toilettes ! » sourit-elle, comme un signe de cette proximité établie. Aujourd’hui, la Noiséenne garde un objectif en tête : « Se faire entendre » face à « la finance », personnifiée par le groupe détenteur du centre commercial. « C’est celui qui ne fait rien qui est sûr de perdre », ajoute-t-elle, d’une voix plus forte. Prochaine étape prévue au matin du 1er septembre : les soutiens ont décidé de se rassembler devant le kiosque.

Rentrée scolaire. Le SNES appelle les enseignants à la résistance pédagogique

Rentrée scolaire. Le SNES appelle les enseignants à la résistance pédagogique

 
DR
Le Snes-FSU appelle à la grève dès le 8 septembre contre la réforme du collège et invitant les enseignants à la "résistance pédagogique".
Il y a "une espèce d'incertitude qui plane sur cette rentrée", a déclaré Frédérique Rolet, secrétaire général du Snes-FSU, le premier syndicat du secondaire, lors de sa conférence de presse de rentrée.
Elle est "due à la mise en place notamment d'une réforme du collège qui se veut « hollistique » parce qu'elle concerne tout: le renouvellement des programmes sur quatre niveaux d'un seul coup, la mise en place de l'accompagnement personnalisé, les Enseignements pratiques interdisciplinaires (EPI), le livret scolaire unique numérique, à la fin de l'année un nouveau Diplôme national du brevet", a-t-elle énuméré.
Frédérique Rolet a évoqué "un état d'esprit des enseignants marqué par beaucoup de lassitude devant l'empilement des réformes" et "un sentiment de gâchis" en cette dernière rentrée du quinquennat. Depuis la loi de refondation de l'école de 2013, "on a l'impression que très vite le soufflé est retombé, la mise en oeuvre ne suivait pas", a-t-elle jugé, doutant que l'objectif des 60.000 créations de postes soit atteint. Mme Rolet a dénoncé "un fossé qui s'est creusé entre le gouvernement et les enseignants", avec "une perte de sens du métier". "Les professeurs sont très désorientés, ils ne savent plus ce qu'on leur demande".
Elle a critiqué "beaucoup de mesures extrêmement chronophages", comme la mise en oeuvre pour la première fois en même temps des programmes de la 6ème à la 3ème, nécessitant de refaire toutes les préparations de cours.
Les enseignants sont "mécontents de leur salaire et leurs conditions de travail". Le plan de revalorisation progressif de leurs salaires, échelonné au-delà de l'élection présidentielle, "vient trop tard". Elle a pointé une "volonté du gouvernement de raccrocher le vivier électoral que constituent les enseignants", mais "beaucoup considèrent que ça ne lève pas le contentieux sur les questions de métier". Le Snes appelle à la grève contre la réforme du collège et les conditions de rentrée, au sein d'une intersyndicale qui inclut FO, la GCT et Sud. Elle appelle aussi à organiser des assemblées générales dans les établissements le 31 août, jour de la pré-rentrée des enseignants, afin de "faire remonter les principaux problèmes rencontrés".

Céréaliers. Du bon usage, ou pas, de 6,5 millions d’euros versés par la Région Île-de-France

Céréaliers. Du bon usage, ou pas, de 6,5 millions d’euros versés par la Région Île-de-France

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La présidente de la Région Île-de-France, Valérie Pécresse, a annoncé la semaine dernière le versement prochain de 6,5 millions d’euros aux céréaliers franciliens pour l’achat de semences dans les prochaines semaines. Une initiative dont la pertinence est contestée par la Coordination nationale pour la défense des semences fermières, mais aussi par des syndicats paysans comme le MODEF.
Nul ne conteste que 2016 aura été une année particulièrement difficile pour les céréaliers français. Dans toutes les régions, les rendements sont en baisse de 30% en moyenne. Cette baisse pouvait même atteindre 40 à 50% dans certaines zones céréalières fertiles d'Île-de-France. Sans doute pour cette raison, la concertation a été rapidement menée entre les céréaliers franciliens et la présidente de Région Valérie Pécresse du parti Les Républicains, la majorité de droite décidant la semaine dernière de venir en aide aux grandes exploitations sous la forme souhaitée par ces dernières.
 
Ainsi une aide exceptionnelle de la Région à hauteur de 6,5 millions d’euros a été annoncée, ciblée sur l’aide à l’acquisition de semences certifiées pour les semis de cet automne en vue de la récolte de 2017. Selon le quotidien Les Echos du 22 août, « cette aide régionale exceptionnelle pourrait représenter plusieurs milliers d’euros par exploitation. Elle sera fonction du nombre d’hectares à ensemencer et sera distribuée rapidement, les achats de semences ayant cours dans les prochaines semaines ».
 
Bien briefée par les destinataires de cette aides, Valérie Pécresse a déclaré qu’il « s’agit d’aider les exploitants, dont certains risquent, face à des difficultés de trésorerie, de jeter l’éponge. Nous voulons maintenir la compétitivité de cette filière, qui structure l’ensemble de notre activité agricole. Nous avons des exploitations innovantes, dotées de très bons rendements : il faut préserver le capital génétique des semences » a déclaré la présidente de régions pour justifier cette aide.
 
Mais justement, l’usage exclusif de cette somme, qui ira finalement dans la poche des entreprises semencières, est contesté par la Coordination nationale pour la défense des semences fermières (CNDSF). Forte d’une longue expérience dans ce domaine, la CNDSF estime que « l’utilisation massive de semences de ferme sera la première mesure de sobriété à favoriser pour la campagne à venir. D’autant que contrairement à ce que laissait croire le communiqué de la Région Île-de-France au sujet de cette opération, rien ne permet d’indiquer que les semences certifiées sont de meilleure qualité que les semences fermières puisque produites dans les mêmes champs». Il s’agit ici de semer une partie des graines que l’on a récolté et les bons rendements se vérifient via cette pratiques durant les trois à quatre années durant lesquelles on sème des graine de sa propre récolte avant de racheter à nouveau des semences sélectionnées pour un nouveau cycle.
 
C’est aussi l’avis du Mouvement de défense des exploitants familiaux (MODEF) qui, dans un communiqué du 23 août, demande « une dérogation à la loi sur les semences pour utiliser les semences fermières » sans encourir des risque de poursuites de la part des semenciers qui vendent des graines certifiées avec droit de propriété sur la génétique . « Il y a dans de nombreuses régions de France de très bonnes graines de semences de ferme qui ont été récoltées lors de cette campagne 2016», poursuit le MODEF.
 
C’est aussi à un compromis allant dans ce sens , dans la mesure ou nécessité fait loi, que sont parvenus des coopératives, des syndicats de céréaliers, des négociants et des certificateurs de semences qui indiquent dans un communiqué en date du 25 août que « suite à leur demande , le Ministère de l’Agriculture a autorité la certification de semences R2 (à peine moins pures génétiquement que les semences R1 tout juste sélectionnées, ndlr) sur le territoire français pour les espèces de blé d’hiver, d’orge d’hiver , de protéagineux d’hiver et de printemps ».
 
En Ile-de-France, au-delà du débat sur l’utilité des semences certifiées, il convient aussi de se poser d’autres questions. Elles ont trait à l’inéquation entre la production quasi exclusivement céréalière de l’agriculture francilienne et le besoin massif de produit des frais et de certaines viandes. Cette région compte près de 12 millions de consommateurs. Les agriculteurs occupent encore 50% de la superficie totale de la région.
Mais ils produisent surtout des céréales pour l’exportation tandis que 0,5% seulement des terres agricoles franciliennes sont consacrés au maraîchage. Alors qu’il est urgent de réduire le bilan carbone de notre assiette par tous les moyens possibles pour freiner le réchauffement climatique, une agriculture en cohérence avec les besoins de la population en produits de proximité, suppose que l’on y produise plus de tomates et de concombre en serre , plus de choux , de salades et de poireaux et autres légumes de plein champs , plus de pommes et de poires en plantant de nouveaux vergers , plus de volailles de chair et d’œufs en utilisant comme aliment du bétail une partie des céréales produites dans la région , ce qui permettait aussi de disposer en retour du fumier produit par ces élevages pour fertiliser ces terres agricoles franciliennes qui manquent cruellement de matière organique.
Cette manière d’utiliser une partie du budget de la région pour préparer l’avenir serait utile aux intérêts bien compris de toute la population d’Ile-de-France. 
 
Gérard Le Puill

Rentrée scolaire, les parents peuvent-ils s’absenter du travail ?

Rentrée scolaire, les parents peuvent-ils s’absenter du travail ?

 
  
AFP/Martin Bureau
Les parents d’élèves ont-ils droit à un jour de congé ou de s’absenter le jour de la rentrée scolaire ? La réponse est non… mais !
L’article L3142-1 du code du travail relatif aux congés pour évènements familiaux ne prévoit pas de congé spécial « rentrée scolaire ». Notons au passage que la loi El Khomri du 8 août 2016 n’en a pas prévu non plus !
La liste des congés pour évènements familiaux est et leur durée est précisée dans l’article
Mais… un congé spécial « rentrée scolaire » peut être prévu par une convention collective et ça peut être même en usage dans l’entreprise (accord d’entreprise). Les parents d’élèves qui travaillent doivent donc vérifier la convention collective de leur profession ou branche d’activité et/ou l’accord d’entreprise. Si c’est prévu dans les deux, c’est l’accord le plus favorable qui s’applique.
Ne tardez pas c’est le moment d’y penser à quelques jours de la rentrée (jeudi 1er septembre cette année). Surtout qu’il est obligatoire d’avertir son employeur 48 heures à l’avance.
La loi ne prévoit pas non plus d’heures d’absence pour le jour de la rentrée scolaire. Mais encore une fois, ça peut être prévu par une convention collective ou un accord d’entreprise. Ce d’autant que votre employeur peut accepter tout retard ce jour là. Une condition : lui demander une l’autorisation de s’absenter au moins  48 heures à l’avance (soit mardi 30 août au plus tard). N’oubliez pas car tout retard peut être sanctionné par un simple avertissement pire, par le non paiement des heures d’absence… sous réserve que l’employeur a bien affiché les horaires de travail dans l’entreprise et les a portés à la connaissance du personnel (c’est obligatoire). Absence d’affichage = pas de sanction.
En pratique, le retard d’un parent d’élèves est toléré le jour de la rentrée scolaire.

Consultez votre convention collective

Quelques exemples de conventions collectives qui accordent des autorisations d’absence ou un congé pour le jour de la rentrée scolaire :
- dans le secteur de la coiffure, la convention collective prévoit une autorisation d’absence de 3 heures sans réduction de rémunération pour la rentrée scolaire d’un enfant de moins de 13 ans,
- dans la branche d’activité de la propreté, il est accordé une journée pour les pères ou les mères dont l’enfant entre pour la première fois à l’école,
- la convention collective nationale des salariés des sociétés d’assurance bénéficient d’une journée pour la rentrée scolaire d’un ou plusieurs enfants de moins de 7 ans,
- la convention collective de la métallurgie du Doubs accordent deux heures d’absence aux parents pour accompagner le jour de l’entrée un enfant en maternelle, pour la première fois à l’école primaire ainsi qu’en 6ème.
Pour ne pas perdre de temps consultez votre convention collective sur le site
S’il n’y a rien, voyez avec vos IRP (instances représentatives des personnels – CE, délégués, CHSCT) si un accord d’entreprise prévoit un congé ou une autorisation d’absence pour x heures.
Et si toujours rien, arrangez-vous avec votre employeur ou la direction des ressources humaines (DRH) de votre entreprise… 48 heures avant le jour J.

Encore dispersée, la gauche retrouve des couleurs

Encore dispersée, la gauche retrouve des couleurs

Lundi, 29 Août, 2016
L'Humanité

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Photos AFP
Communistes, verts, socialistes critiques et soutiens de Jean-luc mélenchon ont fait leur rentrée.
Du jamais-vu à La Rochelle depuis vingt-trois ans. Pour ce dernier week-end du mois d’août, aucun convoi de ministres ou de députés maires n’est venu troubler la quiétude du port. À Nantes non plus, où ils avaient été un temps annoncés, le château d’Anne n’a rien vu venir. La direction du PS ayant annulé son raout annuel pour un plus petit, passé quasi inaperçu à Paris, ce n’est pas Manuel Valls qui a occupé le haut de l’affiche à gauche en dépit de ses efforts, mais les voix multiples des opposants à sa politique, couvrant toute la palette du rouge au rose et au vert. Une éclipse du social-libéralisme bienvenue, dont les semaines à venir diront si elle était ou non momentanée.
C’est tout l’enjeu qui se pose aux militants des différentes sensibilités réunis ce week-end en France, en ordre encore dispersé. « Il est temps de décider de construire un chemin commun, c’est encore possible », les a invités Pierre Laurent, samedi, depuis Angers, devant 800 communistes. Le secrétaire national du PCF a demandé aux candidats « déclarés ou potentiels » à la présidentielle de « ne pas brader la grande ambition collective de changer les choses (…) (pour de) moins grandes ambitions, personnelles ou partisanes ». C’est aussi ce que réclament à leur façon les hommes et femmes croisés à Malo-les-Bains pour la sortie à la mer des communistes du Nord