mercredi 30 novembre 2016

Police municipale, feu vert pour le port de pistolets 9 mm

Police municipale, feu vert pour le port de pistolets 9 mm

SECURITE INTERIEURE
Daniel Roucous
Mercredi, 30 Novembre, 2016

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AFP/Anne-Christine Poujoulat
Depuis ce mercredi 30 novembre, les policiers municipaux, les gardes champêtres, les agents de sécurité SNCF et RATP sont autorisés à porter des 9 mm.
L’état d’urgence, qu’il est question de prolonger après sa date d’échéance prévue le 22 janvier 2017, a bon dos. Il est prétexte, depuis 2015, à un arsenal législatif et réglementaire visant à armer les policiers municipaux, les policiers ruraux (gardes-champêtres), les agents de sécurité de la SNCF et de la RATP.
Si on ajoute les policiers nationaux qui sont autorisés à porter un 9 mm en dehors de leur service par , les douaniers, les gendarmes, le personnel de l’administration pénitentiaire sans compter les militaires et les chasseurs… ça fait du monde armé dans l’espace public !
A quand les agents territoriaux, les vigiles, le personnel qui assure les contrôles à l’entrée des stades, des salles de spectacles ou la sécurité à l’entrée et sortie des écoles ?
Ainsi donc, après le qui a permis aux maires de doter, sans plus aucune condition, leurs policiers municipaux de 357 Magnum jusqu’alors armés de 38 Spécial, 7,65 mm et armes tirant des balles en caoutchouc… un nouveau décret du les autorise désormais à porter un 9 mm (type semi-automatique Sig Sauer qui équipe la police nationale et la gendarmerie), avec l'emploi exclusif de munitions de service à projectile expansif  (balles explosives ou « dum-dum »).
Et ils ne sont pas les seuls : les gardes champêtres – du code de la sécurité intérieure, les agents de sécurité SNCF et RATP – , peuvent porter une telle arme.
Rappelons que les agents de sécurité SNCF, RATP ont vu leurs pouvoirs renforcés sous couvert d’insécurité et d’incivilité dans les transports –
Cette loi permet aussi aux policiers municipaux d’intervenir dans les transports en commun y compris sur une commune voisine.
Ces autorisations de port de 9 mm et autres armes de la ne sont pas limitées au temps de l’état d’urgence comme prévue initialement et, insistons, ne sont plus soumises à condition puisque la  a supprimé l’obligation faite aux maires de justifier la nature des interventions de leurs police municipale ou rurale et les circonstances.
Quant aux conditions de port et d’emploi des armes par les policiers municipaux, elles sont définies aux du code d ela sécurité intérieure. Pas de quoi rassurer puisque pour se rendre au stand de tir en tenue et en véhicule, les policiers municipaux pourront porter leurs armes à la ceinture et non plus déchargée et rangée dans une mallette fermée à clef.

Bien entendu, porter une telle arme exige :

- l’autorisation du maire pour les policiers municipaux et ruraux – du code de la sécurité intérieure, des préfets pour les agents de sécurité SNCF et RATP –
- une formation et un entrainement que ne renforce pas le décret autorisant le port du 9 mm (une mise à niveau avait été demandée par les préfets) mais qui est prévue par les articles   de la sécurité intérieure.
De plus le port d’armes par les policiers municipaux et ruraux n’est autorisé que pour certaines missions définies aux articles du code de la sécurité intérieure.

Infos +

- les règles de contrôle d’identité sur
- les droits des citoyens en état d’urgence sur
- les armes de chasse interdites sur
- circulaire du ministre de l’intérieur renforçant les pouvoirs de la police sur
- l'intervention du ministre de l'Intérieur à la Commission Consultative des policiers municipaux sur le site de

À Rouvroy, la recette gagnante contre le FN

À Rouvroy, la recette gagnante contre le FN

Municipales partielles
Ludovic Finez
Mardi, 29 Novembre, 2016
L'Humanité
  
La liste « Continuons ensemble l’essor de Rouvroy » dirigée par Valérie Cuvellier (ici au centre) a remporté l’élection municipale partielle avec 78,45 % des suffrages. Photo : Mairie de Rouvroy
La liste « Continuons ensemble l’essor de Rouvroy » dirigée par Valérie Cuvellier (ici au centre) a remporté l’élection municipale partielle avec 78,45 % des suffrages. Photo : Mairie de Rouvroy
À 47 ans, la communiste Valérie Cuvillier succède à Jean Haja comme maire de Rouvroy, dans le Pas-de-Calais. Elle a largement battu la liste Front national, qui avait recueilli 54 % des suffrages aux élections régionales.
Lendemain d’élection municipale à Rouvroy, commune voisine d’Hénin-Beaumont. Sébastien vient de déposer ses enfants à l’école Raoul-Briquet. Rouvroysien depuis peu, il a pris part, dimanche, à la municipale partielle, comme 55 % des électeurs de cette commune de 9 000 habitants. Il a voté pour les « candidats communistes et républicains », emmenés par Valérie Cuvillier. Cette dernière a remporté 78,45 % des voix face à la liste Front national, Rassemblement bleu Marine, de Thomas Dubois. Sébastien désigne l’affiche du FN sur les grilles de la cour : « Ils ne mettent qu’une seule tête. Diriger une commune, c’est un travail d’équipe… » À l’inverse, la liste soutenue par le PCF présente une photo de groupe et le portrait de chaque candidat, pour la plupart élus sortants. « Je ne voterai jamais FN, mais je ne suis pas communiste non plus, explique Sébastien. Aux municipales, on ne vote pas pour un parti. Mes filles font du judo (à Rouvroy), il y a les infrastructures qu’il faut… » Christelle, elle, a voté pour reconduire une équipe « ouverte à toute discussion », qui a sa « confiance ». Elle raconte être venue voir l’ancien maire, Jean Haja (1), pour lui parler des voitures qui roulaient trop vite devant chez elle. « Il a mis des ralentisseurs », se souvient-elle. « Nous avons une nouvelle médiathèque, ils refont la salle d’escalade (détruite en 2014 dans un incendie – NDLR)… Rouvroy est une ville qui bouge », ajoute Daniel, « satisfait » du résultat de dimanche.
Pour autant, il est allé récemment à Hénin-Beaumont assister à une fête locale et a serré la main « sans problème » au maire frontiste Steeve Briois. Le contexte des deux communes est évidemment différent, les malversations de l’ancien maire socialiste d’Hénin-Beaumont ayant davantage offert la ville au FN que ce dernier ne l’a conquise. « On n’a aucune casserole et nous avons le contact avec la population », confie Jean Haja. Évoquant notamment son prédécesseur, Yves Coquelle, il rappelle que la ville est dirigée par un maire communiste depuis des décennies.

Les luttes qui soudent les liens

Sur le fronton de la mairie, une banderole résume un autre axe de l’action municipale : « Rouvroy soutient les salariés de Westeel. » La société de bus Westeel Voyages, filiale de Keolis installée près de Lens, a perdu un gros marché public sur les secteurs de Lens, Hénin-Beaumont et Béthune. La commune de Rouvroy a aidé les salariés en lutte et porté leurs revendications. « Les salariés de Westeel ont affiché sur Facebook leur soutien à notre liste », note Grégory Glorian, secrétaire général de l’union départementale CGT du Pas-de-Calais et élu sur la liste de Valérie Cuvillier. Cette dernière, professeur de français au collège de Rouvroy et élue conseillère municipale depuis 1989, se souvient d’une autre lutte, qui l’a concernée à double titre. Fin 2014, l’établissement risquait de sortir du Réseau d’éducation prioritaire. « Cela a mobilisé toute la population pendant quinze jours ou trois semaines, avec des occupations d’écoles, un blocage de rond-point, raconte-t-elle. Cela a créé des liens. »
D’autant que la lutte a été victorieuse. Elle ne cache pas que la candidature FN lui a causé quelques inquiétudes. Trois élus d’opposition siégeront désormais au conseil municipal. Mais elle dévoile aussi les dessous peu glorieux de cette liste Rouvroy bleu Marine : « Dix-huit des vingt-neuf candidats ont des liens familiaux. On compte sept couples, une fratrie et une mère et sa fille. » Son équipe a également découvert, effarée, que la liste FN voulait remettre en place une police municipale… qui n’a jamais existé à Rouvroy. Il s’agissait d’une confusion avec l’antenne de la police nationale, fermée contre la volonté de la municipalité.
Quant à l’ancrage local des candidats bleu Marine, il suscite quelques doutes. Ainsi, les affiches de campagne renvoient à l’adresse du local héninois du FN, tandis que c’est Laurent Brice, secrétaire départemental du FN et premier adjoint à Hénin-Beaumont, qui est venu en préfecture pour la vérification de validité de la liste. Valérie Cuvillier parle de véritable « pilotage extérieur ».
(1) L’élection partielle a été déclenchée par la démission pour problèmes de santé de Jean Haja, maire depuis 2001.
validation d’une politique municipale
Au premier tour des régionales de décembre 2015, la liste de Marine Le Pen était arrivée en tête à Rouvroy (54 %), devant celle du communiste Fabien Roussel (22 %), avec une participation de 57 %. Au deuxième tour, le FN réalisait 58 % face à la liste de Xavier Bertrand (LR), qui dirige aujourd’hui la région Hauts-de-France. Malgré toutes les différences entre les deux scrutins, le contraste est saisissant avec la municipale partielle de dimanche. La liste des « communistes et républicains » de Valérie Cuvillier dépasse 77 % des voix dans les cinq bureaux de vote. Dans l’un d’entre eux, elle atteint même le score de 80 %.

Jean-Luc Mélenchon et le PCF reprennent langue

Jean-Luc Mélenchon et le PCF reprennent langue

Julia Hamlaoui
Mercredi, 30 Novembre, 2016
L'Humanité
  
Jean-Luc Mélenchon lors de son meeting à Bordeaux, le 29 novembre 2016. Photo Georges Gobet / AFP.
Jean-Luc Mélenchon lors de son meeting à Bordeaux, le 29 novembre 2016. Photo Georges Gobet / AFP.
Saluant leur choix de le soutenir, le candidat de La France insoumise s’est dit à la « disposition » des communistes pour « entendre (leurs) propositions de partage de travail ».
Depuis des mois les relations n’étaient pas au beau fixe, mais entre La France insoumise (FI) de Jean-Luc Mélenchon et le PCF le dialogue semble se renouer. Après le vote des communistes ce week-end en faveur d’un appel à voter pour le député européen assorti d’une campagne autonome du PCF, le fondateur de FI a réagi sur Facebook lundi soir. Saluant « leur vote franc et clair », comme il l’avait fait dimanche soir sur France 2, Jean-Luc Mélenchon prend soin de dire qu’il « sai(t) que les points de vue en présence jouissaient d’une égale cohérence et dignité », en référence à la seconde option soumise à la décision des militants, plus celle d’une candidature issue du PCF. Les remerciements faits, il « donne acte » à ses nouveaux soutiens de ne pas vouloir intégrer « le cadre large de La France insoumise ». « Je me mets à leur disposition ainsi que toute notre équipe de campagne pour entendre les propositions de partage de travail à accomplir dans la rude campagne qui nous attend », ajoute le candidat.

« Nous avons besoin de tout le monde »

Une porte ouverte ? « On ne retire rien de ce que nous avons dit. Si le Parti communiste ou d’autres forces souhaitent rejoindre La France insoumise, ils sont les bienvenus. Ce n’est pas la décision qu’a prise le PCF. Nous le respectons et nous avons besoin de tout le monde, la bataille est importante. Donc on va travailler et réfléchir avec eux à la manière dont ils peuvent contribuer à cette bataille », précise Manuel Bompard, son directeur de campagne, sans que ne soit arrêtée la date de cette rencontre.
Le message est bien accueilli du côté du PCF. « Jean-Luc Mélenchon a eu les mots qu’il fallait à la fois sur notre débat et son résultat. Bien évidemment il faut des échanges entre le PCF et La France insoumise mais, au-delà, avec l’ensemble des organisations politiques, des associations, des syndicats, des personnalités que nous voulons faire converger », a réagi hier Olivier Dartigolles.
Pour le porte-parole du PCF les prochaines semaines ne doivent pas être consacrées à la « chronique des relations » entre les deux formations. « L’essentiel de ce qui nous préoccupera et nous mobilisera, c’est le débat politique et populaire que nous voulons mener avec tous ceux qui ne veulent pas d’un second tour droite-FN, qui se retrouvent dans les valeurs de gauche, qui veulent tourner la page des années Hollande. Nous avons décidé d’entrer en campagne pour, au plus près des territoires, débattre de l’alternative de gauche avec tous ceux qui ne veulent pas de cette catastrophe », détaille-t-il. Et le PCF entend bien maintenir sa démarche de rassemblement de la gauche alternative jusqu’au bout. « L’appel à voter Jean-Luc Mélenchon : ce n’est pas une fin en soi, mais juste un palier pour aller encore plus loin dans le rassemblement de la gauche », a rappelé Pierre Laurent dans Libération hier, dénonçant « l’irresponsabilité (des) leaders de gauche » face à François Fillon et Marine Le Pen, et accusant la « direction socialiste » d’avoir « saboté » à dessein « la primaire de toute la gauche » proposée en janvier afin de « préserver François Hollande ».
« La seule solution pour échapper à ce piège, c’est de construire une candidature porteuse d’un nouveau projet de gauche », estime le dirigeant communiste. Un objectif que partage le député André Chassaigne, qui reste cependant convaincu que le choix des communistes « ferme la porte à un rassemblement qui aurait permis de construire une alternative crédible à la dérive libérale », a-t-il confié au quotidien régional la Montagne. Signe d’une unité menacée du PCF ? « Non, absolument pas. Un choix majoritaire a été fait, répond cependant l’élu du Puy-de-Dôme. Il sera appliqué en fonction de la conscience de chacun, mais je ne crois pas à un risque d’éclatement. »

Huile de palme: des multinationales profitent du travail d'enfants exploités


Huile de palme: des multinationales profitent du travail d'enfants exploités

avec afp
Mercredi, 30 Novembre, 2016
 
Indonésie. Plantation de palmiers à huile dans la province de Sumatra occidental. Photo Donal Husni/AFP
Indonésie. Plantation de palmiers à huile dans la province de Sumatra occidental. Photo Donal Husni/AFP
Des multinationales commercialisent des produits de base et cosmétiques contenant de l'huile de palme dont la production est entachée de multiples infrations, en particulier l'exploitation d'enfants dans des plantations en Indonésie, indique Amnesty International dans un rapport publié ce mercredi. Amnesty international a lancé
 
 
Amnesty international s'est entretenue avec 120 travailleurs employés dans des plantations de palmiers à huile appartenant à deux filiales de Wilmar, et trois fournisseurs de cette société à Kalimantan et Sumatra, deux régions d'Indonésie qui produisent de grandes quantités de cette huile végétale, pour établir son rapport intitulé "le grand scandale de l'huile de palme: des abus en matière de travail derrière des grandes marques". Parmi les abus constatés par l'ONG, des enfants âgés de 8 à 14 ans transportent des sacs pesant de 12 à 25 kilos et travaillent sans équipements de protection dans des plantations où des pesticides toxiques sont utilisés, observe Amnesty. Certains quittent l'école pour toute ou partie de la journée pour aider leurs parents dans les plantations, ajoute l'ONG.
"Des sociétés ferment les yeux sur l'exploitation de travailleurs dans leur chaîne de fabrication" et "des grandes marques continuent de profiter de pratiques illicites déplorables", souligne l'ONG dans ce rapport. Elle s'appuie sur des investigations effectuées dans des plantations de palmiers à huile en Indonésie, appartenant au géant singapourien des matières premières agricoles Wilmar. "Des grandes sociétés comme Colgate, Nestlé et Unilever assurent les consommateurs que leurs produits sont composés d'+huile de palme durable+", c'est-à-dire qui prévient la déforestation, respecte l'environnement et les populations locales, alors qu'il n'y a "rien de durable dans l'huile de palme produite en faisant travailler des enfants et en ayant recours à des travaux forcés", relève Amnesty.
Des femmes sont contraintes de travailler pendant de longues heures sous la menace de réduction de salaire, et sont payées moins que le salaire minimum, gagnant seulement 2,50 dollars (2,30 euros) par jour dans les cas extrêmes, selon la même source.
Wilmar a reconnu qu'il y avait des problèmes concernant la main-d'oeuvre dans ses opérations, mais d'autres sociétés contactées par Amnesty ont nié toute violation, indique l'ONG. L'Indonésie dispose pourtant d'une législation stricte selon laquelle "la plupart de ces abus peuvent constituer des délits", mais les textes de loi sont "peu appliqués" dans ce pays d'Asie du Sud-Est, indique Amnesty.

Développer la Fonction publique, c’est faire un choix de société

Développer la Fonction publique, c’est faire un choix de société

Mobilisation
Kareen Janselme
Mercredi, 30 Novembre, 2016
Humanite.fr

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Les syndicats mobilisés sont unanimes : inversons le postulat, estimons les services publics et la Fonction publique comme des richesses et non des coût. Photo : AFP
Les syndicats mobilisés sont unanimes : inversons le postulat, estimons les services publics et la Fonction publique comme des richesses et non des coût. Photo : AFP
Face aux menaces qui pèsent sur les agents publics après les annonces du candidat de droite à la présidentielle, François Fillon, la journée de mobilisation des fonctionnaires tourne à la défense de notre « modèle social ».
« Que veut-on comme services publics demain ? » interroge Mireille Stivala, secrétaire générale de la CGT santé. Dégradation des conditions de travail, remise en cause du temps de travail, attaques contre tous les versants de la Fonction publique : les agents sont inquiets. Quatre syndicats du secteur (CGT, FSU, Solidaires et FA-FP) appelaient ce mardi à se mobiliser dans l’ensemble des territoires. A Paris, après un rassemblement de près de 500 personnes, les représentants étaient reçus au cabinet de la ministre Annick Girardin pour évoquer entre autres revendications l’augmentation des salaires, l’amélioration des conditions de travail, le renforcement des garanties aux usagers du service public, un plan de titularisation pour les précaires. « Les projets de lois de finances et de financement de la Sécurité sociale 2017, marqués par l’austérité budgétaire, nous inquiètent aujourd’hui plus que jamais », insiste Mireille Stivala, dont la fédération a nourri la mobilisation du 8 novembre dans la santé et l’action sociale. « Après la recrudescence de suicides à l’hôpital, certains reconnus comme accidents du travail, la proposition du candidat Fillon de supprimer 500 000 postes de fonctionnaires et d’augmenter le temps de travail a été reçue comme une provocation. Les agents sont en épuisement professionnel et on leur répond qu’ils vont devoir travailler plus. A Paris, on pourrait fermer les hôpitaux de l’Assistance publique pendant un an pour écluser les heures des personnels placées en compte épargne-temps ! »

Depuis 2000, les agents ont perdu 18 % de pouvoir d'achat

« Les politiques posent la question des moyens dans les services publics, mais a-t-on les moyens de s’en passer ? », interroge Pascal Carretey, secrétaire national adjoint FA-FPH (autonome). Et d’ajouter : « Quand une infirmière doit s’occuper de trente patients la nuit, il ne lui est pas possible d’assurer pleinement leur sécurité ». Les syndicats mobilisés sont unanimes : inversons le postulat, estimons les services publics et la Fonction publique comme des richesses et non des coûts, investissons. « La fin du gel du point d’indice a permis au pouvoir d’achat d’augmenter de 1,2 %. Mais nous demandons un rattrapage car, depuis 2000, les agents ont perdu 18 % », détaille Denis Turbet-Delof, délégué général de Solidaires, qui souligne : « Plus de 20 % des agents vivent dans la précarité. Et maintenant M. Fillon veut s’attaquer aux régimes de retraite et aux complémentaires de santé. Même la Cour des comptes souligne qu’il s’agit d’un faux problème. Le Conseil d’orientation des retraites reconnaît que le système revient à l’équilibre. Il n’y a pas besoin de révolution sur le sujet. »

"Passer aux 39 heures va les arranger, ils travailleront deux heures en moins !"

La FSU, elle, s’amuse des bravades surréalistes pour séduire en se fondant sur des préjugés. « Les enseignants travaillent entre 40 et 42 heures, comme l’inspection générale l’a détaillé dans ses rapports. Passer aux 39 heures va les arranger, ils travailleront deux heures en moins ! » ironise Bernadette Groison. Mais attention, ponctue la secrétaire générale de la FSU, si techniquement on peut sabrer dans les effectifs, il faudra expliquer comment politiquement. « Soit on décide de ne plus rendre des services : fermer les ouvertures de piscine dans les communes, proposer moins de places à l’hôpital… Soit on privatise : et là, ça a un coût. Le coût moyen de l’éducation revient à 10 000 euros par an et par élève. Tout le monde ne pourra pas se le payer… »
A travers une réduction des dépenses publiques, on remet en cause l’équilibre qui a construit notre modèle social, veulent surtout alerter les syndicats. Attention à ne pas créer de dissensions dans la société. Pour eux, si on veut mettre en avant un modèle plus juste, plus solidaire, cela passera nécessairement par une Fonction publique forte.

Vincent Glenn : « Je rêve d’une bataille où tout le monde serait réuni »

Vincent Glenn : « Je rêve d’une bataille où tout le monde serait réuni »

Docu-Fiction
Entretien recueilli par Alexandra Chaignon
Mercredi, 30 Novembre, 2016
Humanite.fr
  
Comédie militante sortie en salle ce mercredi, « Enfin de bonnes nouvelles » nous projette dans un futur potentiellement proche. Un monde de science (économique) fiction, dans lequel  les multinationales respectent les règles éthiques dictées par les consom’acteurs. Entretien avec son réalisateur.
« Enfin des bonnes nouvelles » sort en salle ce mercredi. Un film militant, qui raconte comment une simple idée peut bouleverser l’économie mondiale. L’histoire retrace le parcours d’un réalisateur au chômage, devenu milliardaire après avoir créée une agence de notation qui ne s’intéresse pas à la santé financière des entreprises, mais à leur impact social et environnemental. Elle révolutionne, du coup, le mode de fonctionnement de l’économie mondiale, poussée, par le pouvoir de citoyens devenus consom’acteurs, à s’engager dans une marche plus juste. Entretien avec Vincent Glenn, son réalisateur.
 
Votre film s’articule autour de l’interview, sur une radio publique, d’un réalisateur de documentaire devenu milliardaire après une période précaire. Vous y jouez votre propre rôle. Au final, est-on dans un documentaire ou dans une fiction ?
Vincent Glenn.  Je dirais que c’est un film de science (économique) fiction, qui part d’une expérience personnelle. En 2008, pour arrondir mes fins de mois, j’ai filmé un débat à Saint-Ouen intitulé « mesure et démesure de la richesse ». Cette conférence m’a conforté dans l’idée d’enquêter sur le PIB, cet indicateur de richesse, et de l’usage qui en est fait par les gouvernements. J’en ai tiré un documentaire, Indices, sorti en 2011 et cette fiction, qui sort aujourd’hui et que l’on a mis huit ans à réaliser. Sur le fond, c’est une remise en question du PIB et de ce culte de la performance quantitative, qui participe à un certain nombre de dérèglements. Parce que si l’on veut des indicateurs qui éclairent les politiques publiques, il faut trouver d’autres voyants.
 
D’où l’idée de cette agence de notation qui donne le pouvoir au citoyen, lequel essaie de créer un monde à son image à travers ses choix et ses actions ?
Vincent Glenn. Le film suggère ce que pourrait être une forme de puissance citoyenne, qui permettrait de construire des vies moins centrées sur la productivité quantitative et plus sur des exigences qualitatives. On y perçoit un mouvement global où les citoyens reprennent le pouvoir. Et par leurs comportements d’achat, dictent aux entreprises une ligne de conduite plus exemplaire -  en ciblant singulièrement tout ce qui redonne de la considération à la vie humaine et la nature au détriment de la marchandisation. L’agence peut être interprétée comme le moment où les citoyens sont suffisamment synchrones, nombreux et organisés pour privilégier les alternatives au modèle productiviste de l’économie capitaliste. L’enjeu n’est donc pas l’invention de l’application en tant que telle, mais comment les citoyens peuvent renverser la situation.
 
Votre film amène aussi à réfléchir sur la place de l’argent dans la société et sur ce qu’est un comportement vertueux. Votre personnage a beau avoir mis sur pied un nouveau modèle, il s’égare quand il se voit propulsé à la tête d’une multinationale où il fait fortune…
Vincent Glenn. Ce sont les réalités de notre monde dominé par l’argent. L’idée n’est pas dire que tous les riches sont cons, mais quand on arrive à une certaine démesure, on a le comportement qui va avec. C’est la question qu’essaie de comprendre Jiji, l’animateur de la radio qui essaie de comprendre comment les fondateurs de Vigi’s ont réussi à gagner des sommes colossales en si peu de temps, dans cette période troublée. C’est aussi une manière de ne pas être trop manichéen, de ne pas montrer un personnage trop sympathique.
 
Ce que votre film insuffle aussi, c’est l’idée de faire de la politique autrement ?
Vincent Glenn. Il n’y a pas le choix. On le constate, il y a aujourd’hui une lassitude extrêmement forte sur la façon de faire de la politique. Les gens se méfient des collusions entre les milieux de la finance, les politiques et les médias. Nous avons besoin d’un nouveau souffle politique, qui parviendrait à "faire raccord". Le capitalisme a réussi à isoler toutes les catégories socioprofessionnelles. La seule parade, c’est l’unité. Je rêve d’une bataille où tout le monde serait réuni. Le paysan avec les intermittents, avec les personnels municipaux, etc. La question que je pose, c’est : peut-il y avoir un imaginaire citoyen, qui orienterait le cours des choses dans le sens opposé à celui des Fillon/Le Pen ? Quel projet d‘émancipation peut-on imaginer à gauche ? Pour moi, faire de la politique, c’est s’accorder sur un programme et être très nombreux à le porter. Nous sommes dans une période de haute désespérance, qui alimente une soif de signification et de passage à l’acte.
 
D’ailleurs, de la fiction à la réalité, il n’y a pas loin…
Vincent Glenn. La réaction des spectateurs qui ont vu le film lors des avant-premières est toujours la même. Ils me demandent : « Alors, quand est-ce qu’on la créée, cette agence de notation ? ». Il existe des initiatives. C’est drôle de voir comment une fiction peut inspirer un passage au réel. Il y a un réel désir de passage à l’acte. On nous a tellement martelé que ce n’était pas possible de faire autrement, que les gens ont finalement envie d’essayer. Est-ce de l’utopie ? De l’uchronie (un temps qui n’existe pas, par extension une histoire alternative, ndlr) ? En tout cas, le mot de la fin est assez clair : la plaisanterie a assez duré !
 

Air France. Trois ex-salariés condamnés à 3 à 4 mois avec sursis pour violences, deux relaxés dans l'affaire de la chemise

Air France. Trois ex-salariés condamnés à 3 à 4 mois avec sursis pour violences, deux relaxés dans l'affaire de la chemise

avec afp
Mercredi, 30 Novembre, 2016
Humanite.fr
  
Manifestation de soutien aux  salariés d'Air France poursuivis notamment pour l'épisode de la "chemise arrachée" devant le tribunal de Bobigny en mai 2016. Photo : Kenzo Tribouillard/AFP
Manifestation de soutien aux salariés d'Air France poursuivis notamment pour l'épisode de la "chemise arrachée" devant le tribunal de Bobigny en mai 2016. Photo : Kenzo Tribouillard/AFP
Trois ex-salariés d'Air France, des militants CGT accusés d'avoir agressé deux cadres lors d'une manifestation en octobre 2015, ont été condamnés mercredi à des peines de 3 à 4 mois de prison avec sursis par le tribunal de Bobigny, qui a relaxé deux autres prévenus.
"Les gens qui ont arraché la chemise ne sont pas présents aujourd'hui", avait affirmé Vincent Martinez, seul délégué du personnel (CGT) à avoir été licencié. Avant le délibéré, il a dit être "serein", avoir "confiance en la justice française" et confié être "pressé de passer à autre chose".
Ce qu'on attend de voir, c'est si on a vraiment une justice indépendante", a indiqué Miguel Fortea, secrétaire général de la CGT Air France. "Le dossier est vide. S'il était étayé, il y aurait eu des sanctions « exemplaires», a-t-il assuré. Avocate de 12 prévenus, Me Lilia Mhissen a dénoncé tout au long du procès « un dossier bâclé » où dominerait la volonté de trouver à tout prix des « boucs émissaires ».
A l'issue du procès, certains prévenus avaient fait part de leur sentiment d'injustice. Car, comme l'avait reconnu le parquet, tous les auteurs des violences n'ont pu être identifiés sur les vidéos.
Une thèse refusée par les avocats des parties civiles, pour qui « les infractions » sont « clairement imputables aux personnes poursuivies ». Les prévenus « n'ont pas été pris au hasard », avait affirmé Me Frédérique Beaulieu, le conseil de Xavier Broseta.
Lors du procès, prévenus et témoins de la défense étaient largement revenus sur le contexte de ces violences. L'annonce d'un nouveau plan de restructuration, alors que 10.000 postes avaient déjà été supprimés entre 2005 et 2015, avait été très mal vécue par des salariés qui estimaient avoir déjà fait beaucoup d'efforts. Pour la première fois, les syndicats redoutaient des licenciements secs, en particulier au sein du personnel au sol, dont les prévenus sont issus. 
 
Fin septembre, le procureur de la 14e chambre du tribunal correctionnel de Bobigny avait requis de deux à quatre mois de prison avec sursis contre cinq des prévenus, soupçonnés de violences, et une amende de 1.000 euros contre les dix autres, mis en cause pour des dégradations.
Le verdict est tmobé ce matin au tribunal de Bobigny. Trois ex-salariés d'Air France, des militants CGT ont été condamnés mercredi à des peines de 3 à 4 mois de prison avec sursis par le tribunal de Bobigny, qui a relaxé deux autres prévenus. Poursuivis pour des dégradations commises sur le portail d'accès au siège de la compagnie aérienne à Roissy, dix autres salariés et ex-salariés de la compagnie se sont vu infliger une amende de 500 euros.

mardi 29 novembre 2016

Voyages-SNCF, tous les retards de plus de 30 minutes indemnisés

Voyages-SNCF, tous les retards de plus de 30 minutes indemnisés

Daniel Roucous
Mardi, 29 Novembre, 2016

 

AFP/Anne-Christine Poujoulat
Tous les retards de TGV et Intercités de plus de 30 minutes et non plus les seuls retards imputables à la SNCF sont désormais indemnisés. Explications et marche à suivre.
Jeudi 1er décembre l'indemnisation des retards de train évolue. Les usagers des trains Intercités et des TGV peuvent, sur demande, être indemnisés quel que soit le motif du retard et non plus pour les seuls retards imputables à la SNCF. Montants d el'indemnisation inchangés.
Il s’agit à de l’application du règlement européen
Et oui l’Europe a aussi des avantages !
Celui-ci prévoit (article 17) que si le retard n’a pas donné lieu au remboursement du billet et que le voyageur accepte de poursuivre son voyage, il a le droit d’exiger une indemnisation de l’entreprise ferroviaire.
Cette indemnisation est  à l’appréciation des entreprises ferroviaires de chaque état membre de l’Union européenne dans les limites minimales suivantes :
- 25% du prix du billet en cas de retard d’une durée comprise entre 1 heures et 2 heures,
- 50% du prix du billet en cas de retard de 2 heures ou plus.
Il précise aussi que les voyageurs qui détiennent une carte de transport ou un abonnement peuvent demander l’indemnisation prévue ci-dessus selon les modalités proposées par les entreprises ferroviaires.
L’indemnisation d’un retard est calculée par rapport au prix réellement payé par le voyageur. S’il s’agit d’un aller-retour, l’indemnisation à payer  en cas de retard à l’aller ou au retour est calculée par rapport à la moitié du prix du billet aller-retour.
S’il s’agit d’un titre multi-voyages, l’indemnisation est calculée proportionnellement au prix total.
Le règlement exige que l’indemnisation soit réglée au voyageur dans le mois qui suit l’envoi de la demande d’indemnisation. Son règlement peut se faire sous forme de bons ou de services sous réserve d’en faire la demande au voyageur. S’il n’accepte pas ce mode d’indemnisation, il doit être indemnisé en espèces (chèque, virement bancaire).
Bien entendu les entreprises ferroviaires de chaque état membre de l’Union européenne peuvent prévoir une indemnisation et des modalités plus favorables. C’est le cas de la SNCF.

Quelle indemnisation verse la SNCF ?

Donc depuis le 1er décembre, quelle que soit la cause du retard (du fait de la SNCF, du fait des intempéries, de grèves, suite à un accident, un acte de malveillance etc.), la SNCF rembourse :
- 25% du prix du billet (ou équivalent) pour tout retard de TGV et de trains Intercités compris entre 30 minutes et 2 heures,
- 50% si le retard est compris entre 2 et 3 heures,
- 75% pour tout retard supérieur à 3 heures,
- 25 à 50% du prix du billet TGV International pour tout retard supérieur à 60 minutes (tarif de base du réglement européen ci-dessus).
Pour les voyages en ID TGV et OUIGO, seuls les retards imputables à la SNCF sont remboursés 25% du prix du billet entre 1 et 2 heures de retard, 50% au-delà de 2 heures.
Concernant les trains régionaux (RER, TER, Transilien), leur retard ne sont pas automatiquement remboursés ou alors sous forme de prolongation d’abonnement ou de réduction de prix sur l’achat du coupon suivant. Reste les actions groupées en contactant la FNAUT (fédération nationale des associations d’usagers des transports) au 0 892 700 332 ou sur
C’est ainsi que la SNCF a dédommagé les usagers de certaines lignes du Transilien (TER, RER) suite aux grèves et aux inondations des mois de mai et juin 2016.
Les usagers concernés titulaires d’un forfait Navigo mois et Navigo solidarité mois ont jusqu’à fin décembre 2016 pour demander une remis ou une réduction sur leur prochain abonnement sur 
Lire égalemetn notre article et précisons que le dédommagement est accordé aux salariés et non à l'employeur dans le cadre des frais de transport domicile-travail.

Comment obtenir l’indemnisation ?

En pratique et en principe, les agents distribuent en gare (à bord si retard de + de 2 heures) des enveloppes « garantie ponctualité » destinées à faire une demande de compensation. Cette demande doit être envoyée dans les 60 jours après la date du voyage accompagnée de justificatifs originaux et d’un RIB si vous voulez être remboursé par virement bancaire (gardez-vous des copies).
Cela dit cette pratique est remplacée par un site dédié, nommé GP (Garantie Ponctualité), sur SNCF.COM (ne concerne que les TGV et les trains Intercités).
Il est bien entendu toujours possible de demander aux guichets un formulaire de réclamation ou de le télécharger sur



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- à propos des
- comment ça se passe le

Dessin. La « jungle » de Calais, devoir de mémoire


Dessin. La « jungle » de Calais, devoir de mémoire

Caroline Constant
Mardi, 29 Novembre, 2016
Chaque dessin raconte la débrouille organisée dans le camp pour manger, se laver et même pour les toilettes.
Les dessinateurs de Charlie Hebdo Coco et Foolz ont dessiné le grand bidonville au moment de sa destruction. Un travail empreint d’humanité.

La mobilisation des ZEP monte en puissance


La mobilisation des ZEP monte en puissance

Éducation
Adrien Rouchaleou
Mardi, 29 Novembre, 2016
Paris, le 11 octobre. Manifestation des enseignants et des personnels pour le maintien des lycées en éducation prioritaire. photo :Sadak Souici/Citizenside
Alors que le ministère tente de calmer la grogne en promettant des postes, les personnels des lycées qui refusent de sortir de l’éducation prioritaire reprennent la rue aujourd’hui pour obtenir des garanties.

Jean-Luc Mélenchon salue le vote des communistes

Jean-Luc Mélenchon salue le vote des communistes

Présidentielle
Mardi, 29 Novembre, 2016
L'Humanité
 
Photo Guitel Dorian/CE3P
Photo Guitel Dorian/CE3P
Invité sur le plateau de France 2, dimanche soir, Jean-Luc Mélenchon a salué le soutien qu’ont décidé de lui apporter les militants du PCF
Invités sur le plateau de France 2, dimanche soir, Jean-Luc Mélenchon a salué le soutien qu’ont décidé de lui apporter les militants du PCF : « La décision des communistes m’honore beaucoup, j’en suis très heureux. Mais ils ont pris leur décision par eux-mêmes sans négociation et ils apportent un soutien à ma candidature du point de vue de leur propre démarche. Donc, ils auront leur campagne autonome. Tant mieux pour moi », a répondu le candidat de La france insoumise au journaliste qui lui demandait, de manière pernicieuse, s’il allait « reprendre le Parti communiste, (s’installer), place du Colonel-Fabien ». À 53,6 %, les adhérents du PCF se sont prononcés en faveur d’un « appel à voter pour Jean-Luc Mélenchon (...), tout en poursuivant leurs efforts pour une candidature commune (de la gauche alternative – NDLR) », en travaillant à « un cadre collectif de campagne » et en « conservant leur autonomie, critique et constructive ». Le co-coordinateur du Parti de gauche, Éric Coquerel, a également réagi à ce vote : « Le PG va maintenant apporter tous ses efforts pour convaincre le PCF comme Ensemble! de s’engager avec la campagne France insoumise, dans le respect de ses formes de participation citoyenne et de sa charte politique, et de porter le programme “l’Avenir en commun”. » J. H.

À Rouvroy, la recette gagnante contre le FN

À Rouvroy, la recette gagnante contre le FN

Municipales partielles
Ludovic Finez
Mardi, 29 Novembre, 2016

La liste « Continuons ensemble l’essor de Rouvroy » dirigée par Valérie Cuvellier (ici au centre) a remporté l’élection municipale partielle avec 78,45 % des suffrages. Photo : Mairie de Rouvroy
À 47 ans, la communiste Valérie Cuvillier succède à Jean Haja comme maire de Rouvroy, dans le Pas-de-Calais. Elle a largement battu la liste Front national, qui avait recueilli 54 % des suffrages aux élections régionales.

Les fonctionnaires réagissent aux amputations prévues par Fillon

Les fonctionnaires réagissent aux amputations prévues par Fillon

Mardi, 29 Novembre, 2016
L'Humanité
  
Photo Martin Bureau/Reuters
Photo Martin Bureau/Reuters
La suppression annoncée de 500 000 postes suscite déjà de multiples réactions. Lire la suite
François Fillon a fait de la suppression de 500 000 postes de fonctionnaires en cinq ans un des points clés de son « programme choc ». Difficilement applicables, ces propositions à l’emporte pièce, qui préconisent la double peine pour les agents puisqu’ils seraient moins nombreux et devraient travailler 39 heures, suscitent de nombreuses inquiétudes. Rogner sur les effectifs ne pourra qu’entraîner une nouvelle dégradation des services publics. Une journée de mobilisation à l’appel de quatre syndicats doit se tenir aujourd’hui pour défendre les conditions de travail et de salaire, déjà passablement dégradées. De candidat à la primaire à candidat tout court, l’ex-premier ministre doit aussi négocier pour rassembler sa famille politique. La dureté de ses positions sur la fonction publique ou la Sécurité sociale pose problème. Les centristes demandent par exemple des inflexions afin de promouvoir un projet qui serait jugé acceptable pour les citoyens. Dans un entretien, Anicet Le Pors, ancien ministre communiste de la Fonction publique, appelle à résister à cette offensive qui « déstabiliserait profondément la société française ».  

Airbus annonce 1.164 suppressions de postes en Europe


Airbus annonce 1.164 suppressions de postes en Europe

avec agences
Mardi, 29 Novembre, 2016
Humanite.fr

 

 Airbus prévoit de supprimer jusqu'à 1.164 poste. Photo AFP
Airbus prévoit de supprimer jusqu'à 1.164 poste. Photo AFP
La direction d'Airbus a annoncé mardi à ses employés la suppression de 1.164 postes en Europe et la quasi-fermeture du site de Suresnes, dans la région parisienne, dans le cadre d'un plan de restructuration.
La direction du groupe Airbus a fait ses annonces, ce matin à Blagnac près de Toulouse, lors du comité européen de groupe. Airbus prévoit de supprimer jusqu'à 1.164 postes actuels dans le groupe et d'en créer environ 230 nouveaux, principalement dans la recherche et la digitalisation, soit une réduction nette de 934 postes sur un effectif total d'environ 136.000 salariés.
« La direction a confirmé la suppression de 1.164 postes dans tous les sites et la création de 230 emplois, ce qui fait un solde net de moins de 1.000 suppressions de postes au total", a pour sa part indiqué Yvonnick Dréno, coordonnateur FO pour Airbus Group. La direction a confirmé la fermeture à mi-2018 du site de Suresnes, soit 308 suppressions de postes et 150 "mobilités" de Suresnes vers Toulouse ».
 
Ces annonces étaient attendues dans le cadre du plan Gemini, annoncé le 30 septembre, qui conduira à donner au groupe et la filiale le seul nom d'Airbus à compter du 1er janvier avec une mise en oeuvre effective prévue en juillet et août 2017 d'un plan visant à éviter les doublons. Cette fusion permettra également de finaliser le déménagement à Toulouse du siège de la société qui était précédemment basé à Paris et Munich. Tom Enders prendra la tête du nouvel Airbus et Fabrice Brégier sera son numéro deux tout en conservant la présidence de l'activité d'avions commerciaux. Airbus Helicopters, numéro un mondial des hélicoptères civils que continuera à diriger Guillaume Faury, avait de son côté annoncé le 26 octobre un plan de départs volontaires portant sur 582 postes en France sur la période 2017-2018 en raison du ralentissement de son marché. 
 
« Airbus group va bien, souligne le PCF, « un carnet de commandes de 1000 milliards (presque 50 % du PIB annuel de la France) et 15 ans d’activité assurée, un chiffre d’affaires en hausse de 6 %, un résultat net progressant de 15 % à 2,7 milliards. »
Les syndicats également dénoncent une "logique financière" qui pousse un groupe à la tête d'un carnet de commandes record de près de 1.000 milliards d'euros, soit 8 à 10 ans de production, à supprimer plus de 1.000 postes.
 
Lire aussi, la chronique économique de Pierre Ivorra. : 

Lettre ouverte d'un Cubain à Donald J. Trump

Lettre ouverte d'un Cubain à Donald J. Trump

Mardi, 29 Novembre, 2016
Humanite.fr
  
«Laissez Cuba tranquille M. Trump, parce qu’ici, comme l'a dit Fidel, nous n’avons absolument pas peur. Si vous ouvrez les mains pour construire de nouvelles voies de compréhension, avec respect, nous les cubains aurons les bras ouverts.» Photo AFP
«Laissez Cuba tranquille M. Trump, parce qu’ici, comme l'a dit Fidel, nous n’avons absolument pas peur. Si vous ouvrez les mains pour construire de nouvelles voies de compréhension, avec respect, nous les cubains aurons les bras ouverts.» Photo AFP
Par Miguel Fernández Martínez, un parmi les 11 millions de Cubains, La Havane, Cuba, le 28 Novembre 2016.
M. Donald J. Trump,
 
Les cubains ont lu avec intérêt votre récent grossier et malheureux message, après la nouvelle de la mort du leader historique de la Révolution cubaine, Fidel Castro.
Intentionnellement, vous avez offensé, non seulement 11 millions de Cubains, mais des centaines de millions d'êtres humains à travers le monde qui reconnaissent, contrairement à vous, la grandeur de Fidel et son immense stature politique, idéologique et humaniste.
Je vous confesse que je n’avais aucunement espoir que vous ayez des mots de condoléances, mais je pensais que vous auriez l’éthique et la morale d'au moins garder le silence devant l'adversaire mort. Mais j’oubliais que vos codes d'éthique, de moralité et d’honneur, sont très éloignés de ceux que pratiquent la majorité des gens bien.
Mais je ne vous écris pas pour interroger sur vos insuffisances. Je le fais pour vous faire savoir, en réponse, ce que pense un cubain de la rue de l'homme immense qui vient de mourir, et de l’espérance qu’il nous laisse pour l'avenir.
On voit que vos connaissances de l'histoire sont limitées, M. Trump. Il est probable que vous ayez passé tant de temps à exploiter des êtres humains pour construire l'immense fortune qui est la vôtre, qu'il ne vous ait pas resté de temps pour vous éclairer sur l'histoire des pays voisins.
L'héritage de Fidel Castro est immense, M. Trump. L'histoire de la seconde moitié du XXe siècle et ces années du XXI sont marquées par sa pensée, par sa lutte permanente pour donner une voix à ceux qui n’en ont pas, pour défendre les dépossédés de cette terre, pour parvenir à un monde plus équitable et juste, où, sans aucun doute, des personnages comme vous n’auront pas leur place.
Vous montrez une ignorance absolue quand vous dites dans votre message que Fidel Castro a nié les droits humains fondamentaux aux Cubains. Dommage que vous n’ayez pas eu le temps de visiter Cuba et de voir de vos yeux ce qui a été réalisé jusqu'à présent, grâce à l’œuvre révolutionnaire de Fidel.
Quand vous dites que Fidel a violé les droits de l’homme fondamentaux des Cubains, vous oubliez que grâce aux orientations politiques de la révolution qu’il a dirigée, Cuba est le seul pays en Amérique latine sans malnutrition infantile, selon un rapport de l'UNICEF, qui a par ailleurs qualifié cette petite île que vous offensez aujourd’hui de paradis international de l'enfance.
Cuba a également le plus faible taux de mortalité infantile d’Amérique, a formé plus de 130.000 médecins en 55 ans, le système de santé cubain est un exemple pour le monde, et aucun des 200 millions d'enfants qui dorment dans les rues, n’est cubain.
Bien que vous ne sachiez pas, mon pays utilise 54 pour cent du budget national pour les services en services sociaux, -éducation, santé publique, culture-, il a l'un des taux de développement humain les plus élevés, malgré le blocus économique, commercial et financier criminel que votre pays applique à cette île depuis plus de 50 ans, et vous que défendez et persistez à maintenir.
M. Trump, comment osez-vous dire que le commandant Fidel Castro a nié les droits de l’homme fondamentaux de son peuple ? Qui vous a dit un si grand mensonge ?
Encore une fois, vous vous trompez en pensant qu’avec la mort de Fidel Castro, la Révolution qu'il a fondée et consolidée, s’écroulera. Ne vous laissez pas berner par les mauvais conseillers qui ont à ses côtés.
Le jour d’aujourd'hui, contrairement à ce que vous pensez, marquera une réaffirmation des idées de Fidel, un engagement à aller de l'avant, en corrigeant les erreurs , et en essayant de construire une société plus juste et durable. Ce sera le seul futur merveilleux que nous espérons nous autres Cubains, et non pas celui que vous sous-entendez.
Si les «tragédies, morts et douleurs" causées par Fidel Castro étaient réalité, comme vous le dites dans votre message, comment s’explique alors le sentiment de tristesse que partagent aujourd'hui autant de Cubains ? Ou comment expliquez-vous les larmes des étudiants de l’université en apprenant sa mort?, Comment expliqueriez-vous les millions de messages de solidarité reçus de nombreuses régions du monde.
Je n’ai aucun doute que vous êtes mal conseillé sur le thème de Cuba. J’en suis convaincu quand je vois que vous n’écoutez que ces cubano-américains vétérans de la Brigade mercenaire 2506, qui ont été mis en déroute en seulement 72 heures par le peuple cubain, et ont donné de larges preuves de lâcheté quand ils ont été capturés.
Ne pas continuez pas de croire les histoires de ceux qui circulent à Miami, vivant aux frais des contribuables américains, qui ont fait une industrie de la nostalgie, en espérant qu'un président des États-Unis leur réalise la tâche qu’ils n’eurent pas le courage de faire.
N’écoutez pas ceux qui, depuis plus de 50 ans, ont semé la terreur et la mort parmi le peuple cubain, et qui se cachent de la justice dans diverses villes américaines.
Excusez , M. Trump, que le ne vous appelle pas Président. Vous ne l’êtes pas encore et il reste beaucoup de doutes à clarifier avant votre investiture en Janvier prochain. Mais je vous suggère de vous préoccuper d’avantage des énormes différences sociales qui existent aux États-Unis, d'améliorer les systèmes de santé, d’élever la qualité de l'enseignement public, de respecter les jeunes et les femmes et aussi les immigrants, qui ont joué un rôle fondamental dans l'histoire de ce grand pays.
Laissez Cuba tranquille M. Trump, parce qu’ici, comme l'a dit Fidel, nous n’avons absolument pas peur. Si vous ouvrez les mains pour construire de nouvelles voies de compréhension, avec respect, nous les cubains aurons les bras ouverts.
Mais s’il vous venait l’idée de nous attaquer, vous subirez le même sort que les 11 présidents qui vous ont précédé, et vous vous heurterez à un peuple digne, prêt à se défendre jusqu'aux dernières conséquences.
 
Recevez l’expression de ma très haute considération personnelle,
 
Miguel Fernández Martínez

Noam Chomsky. Entretien exclusif, mercredi 30 novembre dans l'Humanité


Noam Chomsky. Entretien exclusif, mercredi 30 novembre dans l'Humanité

Laurence Mauriaucourt
Mardi, 29 Novembre, 2016
Humanite.fr
Photo Magalie Bragard
Photo Magalie Bragard
Lire notre grand entretien avec le scientifique et militant politique américain, Noam Chomsky, mercredi 30 novembre 2016, dans l’Humanité.
En parallèle d’une carrière scientifique sur les questions du langage, Noam Chomsky mène une intense activité militante depuis le milieu des années 1960 lorsqu'il prend publiquement position contre la guerre du Vietnam. Auteur de dizaines d’ouvrages et infatigable conférencier, il n’a de cesse de porter un regard critique sur la politique mondiale orchestrée par les États-Unis, questionnant notamment le rôle et le pouvoir des médias de masse. Dans les années 90, Chomsky est l’universitaire vivant le plus cité dans le monde. En 2016, l’homme de 87 ans, s’emploie à alerter l’opinion sur les dangers climatiques. Il reste tout autant persuadé et persuasif quand il s’agit de pointer l’impérieuse nécessité d’éduquer les peuples, la clé de l’émancipation. « Un vrai système d’éducation donnerait des cours d’autodéfense intellectuelle », plaide Noam Chomsky. Soulignant que « l’éducation ne consiste pas à remplir un contenant mais, bien plutôt, à accompagner l’éclosion d’une plante » (en d’autres termes, à préparer le terrain où fleurira la créativité).
En déplacement en France, Noam Chomsky a répondu aux questions de l’Humanité. Ce grand entretien est à lire ce mercredi 30 novembre 2016. Au micro de l’Humanité.fr, en citoyen américain, Noam Chomsky a livré son point de vue sur l’élection de Donald Trump, appelé à « gouverner le monde ».

lundi 28 novembre 2016

Énergie. La CGT confirme sa place de numéro un

Énergie. La CGT confirme sa place de numéro un

Clotilde Mathieu
Lundi, 28 Novembre, 2016
L'Humanité
  
Photo Eric Cabanis/AFP
Photo Eric Cabanis/AFP
Les élections professionnelles dans la branche énergie se sont achevées jeudi. Bien qu’en recul de 2 points, la CGT conserve sa place de première organisation syndicale.
Pas de surprise. Les salariés de l’énergie, dont près de 80 % ont participé aux élections professionnelles, n’ont pas renversé la table. Selon les résultats partiels communiqués par les directions des 163 entreprises appelées à voter, la CGT arrive en tête avec 39,7 % des voix, contre 41,9 % en 2013, suivie par l’alliance CFE-Unsa (24,3 %, contre 20,7%), la CFDT (19 %, contre 19,3 %), puis par FO, qui réalise un score semblable à celui de 2013, soit 14,1 %. Dans les entreprises « historiques » de la branche, EDF SA, RTE, Enedis (ex-ERDF) et Engie (ex-GDF-Suez), la CGT reste en tête et obtient des résultats sensiblement identiques aux derniers scrutins.
Au niveau de la branche, la CGT perd 2,2 points (la chute avait été de 5 points en 2013), mais passe sous la barre des 40 %. En revanche, la CGT progresse de 5 à 10 points dans les sites de production nucléaire, hydraulique, thermique. « La progression est plus forte là où nous avons mené la lutte contre la restructuration de la filière, explique Sébastien Menesplier, secrétaire général adjoint FNME-CGT. Il n’y a pas eu d’effet loi travail. » Dans les centrales nucléaires de Fessenheim, Flamanville ou à Cordemais, la CGT progresse de 9,5 points. À la centrale du Bugey, elle repasse au-dessus de la barre des 50 %. Elle recueille 51,08 % des voix. « Dans une période de profonds bouleversements du secteur énergétique, la vision de la CGT alliant questions économiques et industrielles, sociales et environnementales, rencontre l’aspiration des salariés », explique la CGT dans un communiqué. Le syndicat annonce d’ailleurs son intention de soumettre « une charte de l’énergie pour le XXIe siècle » à l’ensemble des candidats à la présidentielle. Du côté des autres organisations syndicales, la CFE-CGC poursuit sa progression et gagne 3,6 %. Elle avait devancé la CFDT en 2013. Une recomposition électorale expliquée en grande partie par la part croissante des cadres dans le secteur, de telle sorte que « la CFE-CGC approche les 30 % dans les collèges maîtrise et cadre de l’ensemble de la branche », indique ce syndicat.

Le PCF choisit Mélenchon avec la volonté d’unir


Le PCF choisit Mélenchon avec la volonté d’unir

Présidentielle
Julia Hamlaoui
Lundi, 28 Novembre, 2016
 
Le dépouillement du vote des militants du PCF, dans le 20e arrondissement de Paris. Photo : Julien Jaulin
Le dépouillement du vote des militants du PCF, dans le 20e arrondissement de Paris. Photo : Julien Jaulin
Les communistes se sont prononcés à 53,6 % pour un appel à voter pour le candidat de la France insoumise. « Un tremplin pour aller plus loin dans le rassemblement » de la gauche alternative, selon Pierre Laurent.
Elle y a longuement réfléchi. « Au départ, j’étais totalement contre soutenir la candidature de Jean-Luc Mélenchon », raconte, samedi après-midi, Arielle, après avoir voté lors de la consultation du PCF sur les échéances de 2017. « L’argument qui m’a convaincue, c’est que son programme est en grande partie le même que le nôtre. Il aurait été difficile de le contester », explique la militante communiste après avoir coché sur son bulletin l’option en faveur d’un appel à voter pour Jean-Luc Mélenchon. Comme elle, ils ont finalement été une majorité, 53,6 % des voix exprimées, à se prononcer, entre jeudi et samedi midi, en faveur d’un soutien à la candidature du député européen à l’élection présidentielle. Un vote a contrario de celui qu’avaient exprimé les délégués de la Conférence nationale du PCF (composée des membres du Conseil national, de parlementaires, et de représentants des fédérations) le 5 novembre dernier, puisque 55,69 % s’étaient alors prononcés pour une candidature communiste.

Ce vote ne s’annonce pas comme un chèque en blanc

« La tournure prise par la primaire de la droite, le danger qu’elle constitue, a probablement rendu encore plus perceptible le besoin d’un grand rassemblement de gauche, offensif. Et je pense que l’argument selon lequel l’appel à voter Jean-Luc Mélenchon est un tremplin pour aller plus loin encore a finalement convaincu beaucoup de communistes, même si chez eux les critiques demeurent très fortes sur la manière dont il conduit sa campagne », a expliqué hier à l’Humanité Pierre Laurent qui avait défendu ce choix le 5 novembre. « Les camarades qui plaidaient pour l’autre option plaidaient eux aussi pour faire le choix du rassemblement. Et ils ont mis l’accent sur une idée importante : nous n’y parviendrons pas si nous ne portons pas très fortement la parole communiste dans cette campagne », a poursuivi le secrétaire national du PCF. Car, au fond, la question était davantage de définir le meilleur moyen de parvenir au rassemblement de la gauche alternative, « tant à la présidentielle qu’aux législatives », précise-t-on Place du Colonel-Fabien. Un objectif formulé dans une résolution, « Unis pour l’humain d’abord », adoptée à plus de 90 % des voix ce week-end.
« Les communistes ont fait majoritairement le choix de la seule candidature qui peut empêcher un deuxième tour droite/FN et qui peut être au second tour. C’est une heureuse nouvelle qui est la conséquence de la campagne en élargissement constant que nous menons depuis février 2016 dans le cadre de La France insoumise », s’est réjoui hier le porte-parole de Jean-Luc Mélenchon, Alexis Corbière. Ce vote ne s’annonce pourtant pas comme un chèque en blanc pour le candidat. « Dans la mesure où il ne s’agit pas d’un ralliement, j’ai confiance dans la capacité du PCF à faire entendre sa voix », précisait, Nathalie, une militante communiste de Seine-Saint-Denis, en attendant les résultats samedi.

Des débats dans une « ambiance apaisée »

Si le candidat de La France insoumise a obtenu la majorité, celle–ci est plus courte qu’en 2011 où, à la veille d’une campagne sous les couleurs du Front de gauche, 59,12 % des militants avaient approuvé ce choix. Sur l’ensemble des fédérations que compte le Parti communiste, 55 se sont majoritairement prononcées en ce sens (en 2011, 73 fédérations avaient placé, parmi les trois choix soumis à leur vote, le futur candidat du Front de gauche en tête). On compte parmi celles-ci certaines des plus importantes, comme les Bouches-du-Rhône (63 %), la Seine-Saint-Denis (76 %), mais aussi le Nord (54 %), qui à la veille de 2012 avait à l’inverse privilégié le choix d’une candidature communiste. C’est cette option qu’ont en revanche réaffirmée ce week-end les communistes de deux départements qui comptent eux aussi un grand nombre d’adhérents : le Val-de-Marne (51,15 %) et le Pas-de-Calais (59,97 %).
« à Chambéry, les débats ont révélé que les avis étaient partagés. Il n’y a cependant jamais eu d’achoppement, mais toujours beaucoup de respect dans les discussions », rapportait hier, Dominique, un militant venu de Savoie pour la Fête de l’Humanité Normandie (lire page 10). à Saint-Denis, Richard salue également des débats dans une « ambiance apaisée », quand Claude, lui, livre son inquiétude à propos d’une décision prise « pour beaucoup par dépit ». L’enthousiasme n’est pas général, et un certain nombre entendent se tourner davantage vers les législatives : « Notre section a voté à 75 % pour l’option 2 (candidature PCF – NDLR). Maintenant, il faut préserver l’unité du parti, mais ce sera compliqué pour les législatives, car il existe des divergences entre le programme de Mélenchon et le nôtre », craint cependant Olivier, croisé dans les allées de la Fête de l’Huma Normandie.

Une adresse du PCF aux Français devrait être envoyée

Quoi qu’il en soit, ce vote ne signe pas à lui seul la fin de l’histoire. Outre le fait que les communistes entendent poursuivre leur démarche de rassemblement, avec Jean-Luc Mélenchon et le mouvement qu’il a initié, tout est loin d’être réglé. C’est avec ce qui a fait « la force du Front de gauche », un « rassemblement ouvert, pluraliste, respectueux » des différentes forces qui l’ont rejoint, que Pierre Laurent a dit vouloir renouer hier. Mais, jusqu’à présent, le fondateur de La France insoumise affirme que la campagne de 2017 ne peut se faire que dans le cadre du mouvement qu’il a fondé. Cette structure, selon Alexis Corbière, demeure « le cadre large, souple et efficace qui permet que tous ceux qui s’engagent dans la campagne soient à égalité ». « Nous avons déjà perdu beaucoup de temps. Il nous faut trouver des espaces de convergence, j’espère que nous aboutirons vite », a de son côté souhaité Clémentine Autain, porte-parole d’Ensemble !, qui la semaine dernière a aussi choisi de soutenir le fondateur du PG, sans pour autant intégrer son mouvement. Les animateurs, dont certains communistes, de l’appel « Front commun », ont, eux, noté des inflexions de FI. « Il y a des avancées dans trois directions : sur la création d’un conseil des partenaires, sur l’acceptation de différences programmatiques et des amendements à la charte pour les législatives (que FI souhaite faire signer aux candidats qu’elle soutient – NDLR) », détaille Frédérick Genevée.
Dès la semaine prochaine, le PCF doit réunir ses instances de direction, notamment son Conseil national, le jeudi 1er décembre, « pour prendre toutes les décisions nécessaires à la mise en œuvre offensive » du choix des communistes, a expliqué son exécutif samedi soir. à savoir : « porter sans attendre nos propositions dans le débat national, prendre de nouvelles initiatives de rassemblement en mettant notre choix de candidature au service de cette démarche, impulser notre campagne et la désignation de nos candidat(e)s pour les législatives. » Une adresse du PCF aux Français devrait être envoyée et une rencontre avec des forces et des personnalités de la gauche alternative programmée pour le 10 décembre. « Pour aller plus loin, lance Pierre Laurent, il nous faut maintenant nous tourner vers les Français qui attendent la renaissance d’un espoir, leur expliquer notre choix et leur proposer de créer avec nous dans toutes les circonscriptions des espaces de rassemblement. »