vendredi 5 mai 2017

Les chauffeurs de VTC mettent la pression sur le candidat de l’ubérisation


Les chauffeurs de VTC mettent la pression sur le candidat de l’ubérisation

VENDREDI, 5 MAI, 2017
HUMANITE.FR
Photo Thomas Samson / AFP
Photo Thomas Samson / AFP
Une centaine de chauffeurs de VTC se sont rassemblés jeudi matin devant le siège d’Uber à Paris, pour exiger d'Emmanuel Macron l’engagement de mettre fin au système d’exploitation déguisée pratiqué par les plateformes numériques de réservation.
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« On ne peut pas continuer à se laisser traiter comme des esclaves ! », s’indigne Marc Husseini, porte-parole de l’Unsa-SCP VTC, syndicat de chauffeurs indépendants. Face à Arnaud Leroy, porte-parole d’Emmanuel Macron, les témoignages de ras-le-bol et de précarité fusent. Ils sont environ une centaine, ce jeudi matin à avoir fait le déplacement devant le siège d’Uber dans le 19e arrondissement de Paris, à l’occasion d’un barbecue revendicatif organisé par l’Unsa-SCP VTC, auquel s’est joint FO-CAPA VTC, pour interpeller les candidats à la présidentielle.
« J’ai travaillé deux ans gratuitement »
« J’ai le fisc sur le dos qui me réclame entre 14000 et 15000 euros. Je n’ai pas de quoi payer : il a fallu que je vende mon véhicule et que j’arrête mon activité. J’ai travaillé deux ans gratuitement ! », lance un conducteur. « Moi, j’avais une note de 4,87 sur 5 et du jour au lendemain, j’ai été coupé de la plateforme, désactivé sans un seul coup de fil d’Uber ! », s’insurge Mehdi, l’un de ses collègues. « Si vous me trouvez un seul chauffeur Uber qui ne travaille pas à perte, je vous offre ma voiture ! », ose un autre chauffeur, tendant les clés de son véhicule au conseiller d’Emmanuel Macron.
« Soit on est vraiment indépendant, et il faut que les plateformes nous laissent fixer nos tarifs librement et ils acceptent de négocier le montant des commissions avec chaque chauffeur, soit ils nous salarient en respectant le droit du travail », résume Marc Husseini. Près d’une centaine de chauffeurs de VTC poursuivent d’ailleurs les plateformes comme Uber, Chauffeur privé et LeCab aux prud’hommes pour salariat déguisé.
« On veut essayer d’installer une ambiance de dialogue pour mettre fin à la course au moins-disant social et que les chauffeurs puissent vivre dignement de leur travail », promet Arnaud Leroy, qui rapporte qu’Emmanuel Macron s’engage à « faire appliquer la loi » et à « structurer le modèle » Uber. Le conseiller du candidat d’En Marche assure qu’il y a « de la place pour tout le monde », expliquant que taxis, VTC indépendants et chauffeurs reliés à des plateformes numériques pourraient coexister pacifiquement sans phénomène de concurrence déloyale ni de dumping social.
Dans la rue dès lundi
De vagues promesses qui ne convainquent pas franchement les chauffeurs. « Les paroles, c’est facile : on est en pleine campagne ! », pointe l’un des VTC. « On vous lâchera pas ! », lance un autre. « Dès lundi, il faudra être dans la rue pour se mobiliser contre l’ubérisation de la société dans son ensemble et faire campagne pour faire élire des députés qui soient des relais de ces combats à l’Assemblée nationale », souligne Stéphane Peu, adjoint PCF au maire de Saint-Denis et candidat pour la Gauche Debout aux législatives sur la circonscription Saint-Denis nord/Pierrefitte/Villetaneuse, présent au rassemblement en soutien aux chauffeurs VTC.

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