lundi 6 juin 2016

Urgent. Solidarité avec nos camarades du Syndicat Andalou des Travailleurs (SAT)

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Jean Ortiz

Urgent. Solidarité avec nos camarades du Syndicat Andalou des Travailleurs (SAT)

Il a la voix qui se refuse à faiblir. « Salue les camarades français ». Nous irons jusqu’au bout, jusqu’où il faudra. Et Diego une nouvelle fois engage sa vie pour défendre les siens, les « jornaleros », les « sans terre » andalous. Malgré 20 jours de grève de la faim, il harangue ses soutiens. 
L’Andalousie est encore et toujours la seule région d’Europe où domine la grande propriété, le latifundium, « el cortijo ». Comme dans les années 1930, moins de 5% de propriétaires possèdent plus de 50% des terres productives. 400.000 ouvriers agricoles en situation précaire en 1931... Des dizaines de milliers encore aujourd’hui, rien n’a changé. Ils attendent sur les places des villages le bon vouloir des patrons : une « peonada », une journée de travail.
 
L’indestructible Diego Cañamero Valle, ex porte-parole du SAT (Syndicat Andalou des Travailleurs), l’une des chevilles ouvrières du combat de Marinaleda, Diego, bête noire des oligarques, du PSOE et du PP, est une nouvelle fois en première ligne de la lutte pour la terre et contre la répression disproportionnée qu’elle engendre, hier comme aujourd’hui. Cet homme est un roc à la sensibilité rentrée, mais un écorché vif. Il donne la chemise et le peu qu’il a aux siens, les damnés de la terre. Il est en grève de la faim depuis 20 jours, avec 16 camarades, à Somonte, une grande propriété cordouane, occupée depuis 4 ans par une poignée de « sans terre », sans que le gouvernement socialiste andalou ne lève le petit doigt.
 
Depuis les années 1970, Diego a pris tous les coups, subi toutes les persécutions.
Andrés Bodalo, l’un de nos proches camarades, leader des « jornaleros » de Jaen, que nous avons invité à plusieurs reprises, également député de « Podemos », a été condamné à 3,5 ans de prison, pour une prétendue agression contre un conseiller municipal socialiste de Jodar-Jaen. En fait, lors d’une manifestation, il y a eu une bousculade sans conséquences, mais montée en épingle, et Andrés Bodalo a été pris comme bouc émissaire de la supposée violence par le pouvoir socialiste andalou ; « car c’est bien une persécution du PSOE que nous subissons », insiste Diego Cañamero au portable. Toutes les vidéos qui circulent, tous les témoignages, démontrent que c’est une opération montée de toutes pièces contre les dirigeants du SAT, pour casser la lutte agraire. Andrés, dans cette manifestation, jouait son rôle de militant et d’élu au service du peuple.
 
Les grévistes de la faim exigent la libération d’Andrés Bodalo, père de famille, emprisonné à Jaen. Les médecins ont conseillé à certains d’entre eux d’arrêter, face aux graves conséquences pour leur santé. Diego me confie qu’il ne boit que de l’eau sucrée, et citronnée. Il me dit : « Insiste bien, c’est un procès politique. Le PSOE ne veut absolument pas qu’Andrés soit remis en liberté, pas plus que le PP. Andrés constitue pour eux un danger politique. Andrés sortira de prison, s’il y a un changement de gouvernement. » Andrés Bodalo est soutenu par les élus et dirigeants communistes, de Izquierda Unida, et ceux de « Podemos ». La solidarité doit d’urgence s’élargir.
 
Le gouvernement andalou a reçu 800 000 euros de la PAC, qu’il a empochés, alors que les journaliers de Somonte occupent une grande « finca », une terre inexploitée, improductive, et n’ont pas reçu un seul centime.
 
Diego poursuit : « Nous exigeons l’amnistie d’Andrés. Nous allons continuer la grève jusqu’à ce que l’on reconnaisse son innocence, et qu’il ne soit plus criminalisé, quelles qu’en soient les conséquences. Le PSOE a tout intérêt à le présenter comme un extrémiste en période électorale. »
 
P.S. : Ce texte a été écrit très rapidement, vu la nécessité de briser le mur du silence.

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