lundi 4 avril 2016

Le juge a entendu la détermination à rester en France de l'enfant détenu depuis 10 jours à Roissy

Le juge a entendu la détermination à rester en France de l'enfant détenu depuis 10 jours à Roissy

 
AFP
Présenté au tribunal de Bobigny ce vendredi matin, l'enfant qui avait manifesté son refus d'embarquer dans l'avion qui le ramenait aux Comores, a été libéré par le juge des libertés et de la détention.
 
"Il a été remis au procureur de la République, qui décidera d'un placement de quelques semaines auprès des services sociaux ou d'une remise à sa famille", explique Martine Brousse, la présidente de l'association "Mais dans tous les cas, il reste sur le territoire français", a-t-elle précisé.
Les autorités avaient tenté de renvoyer le petit garçon comorien, retenu en zone d'attente de l'aéroport de Roissy depuis plus de 10 jours mais, une fois dans l'avion,il a tempêté et pleuré et le commandant de bord a refusé de le prende.
Cet enfant de huit ans était arrivé seul le 21 mars à bord d'un vol Air France avec pour seuls bagages, un petit sac à dos et le passeport français de son cousin de 5 ans. Il avait été mis dans l'avion par sa mère qui souhaitait le voir rejoindre sa tante, qui habite à Paris. Hélas, il n'a pu rejoindre sa parente venue l'accueillir. Cette dernière a été brièvement placée en garde à vue après avoir tenté de se faire passer pour sa mère. L'enfant a été déclaré sans papiers et placé en retention à l'aéroport de Roissy Charles-de-Gaulle. Il a passé plus de dix jours en zone d'attente, suscitant la colère des associations d'aide à l'enfance.
 Retrouvée par l'ambassade de France aux Comores, la mère a accepté de reprendre son fils, bien que ce dernier ait écrit au juge pour lui demander de rester en France auprès de sa tante. La justice avait donc demandé son maintien en zone d'attente, le temps d'organiser son retour. Indignées, plusieurs associations, dont La Voix de l'Enfant ont dénoncé "tout enfermement administratif d'un enfant quel qu'il soit, d'où qu'il vienne". "Tout mineur se présentant seul aux frontières doit être protégé et admis sur le territoire français", ont-elles réclamé, accusant la France de ne pas respecter la Convention internationale relative aux Droits de l'Enfant. « Ce qui nous choque c’est l’enfermement. Pourquoi il reste enfermé alors qu’on a d’autres solutions. C’est une prison pour lui », déplore son avocate, Catherine Daoud.
En juin 2015, la retenue plusieurs jours en zone d'attente à Roissy de deux fillettes de 3 et 6 ans avait entraîné l'ouverture d'enquêtes par le Défenseur des droits. Le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, avait donné "des consignes" pour faire en sorte que "les vérifications soient menées dans des délais très courts, notamment lorsqu'il s'agit de jeunes enfants".
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