jeudi 23 mars 2017

Le Pérou craint que le ciel ne lui tombe sur la tête


Le Pérou craint que le ciel ne lui tombe sur la tête

ERIC SERRES
MERCREDI, 22 MARS, 2017
HUMANITE.FR
Pluies diluviennes, torrents de boue. Depuis plusieurs semaines, le Pérou mais aussi l’Equateur  ne sont  pas épargnés par les intempéries. Nouveau phénomène « El Niño » ?  Les semaines à venir pourraient, d’après les spécialistes, apporter un élément de réponse à cette question.
Le Pérou ne connaît pas de répit. Depuis début janvier, il vit au rythme de pluies torrentielles qui, en début de semaine ont provoqué  la mort de 75 personnes  à la suite d’inondations, d’avalanches et de coulées de boue : « Le nord du Pérou, qui est particulièrement touché, n'a pas connu une situation comme celle-là depuis la fin des années 1990 » expliquait ainsi Walter Cotte, directeur régional de la Croix-Rouge internationale pour les Amériques. Mais outre cette fatale journée de lundi,  plus de 625.000 personnes seraient affectées par ces intempéries, dont 70.000 qui ont perdu leur domicile. Lima, la capitale péruvienne aux dix millions d’habitants, a été particulièrement affectée. On dénombre ainsi des milliers de sinistrés, qui en toile de fond peuvent  craindre à tout moment une rupture d'approvisionnement en eau potable, ce qui engendrerait un problème sanitaire majeur. Face à cela, le gouvernement a débloqué dès la fin de la semaine dernière une aide d'urgence de 760 millions de dollars afin de venir en aide à sa population.
Quoi qu’il en soit, le phénomène qui de prime abord ressemble à ceux qu'avait connu le pays lors du dramatique « El Niño » de 1998 - où 500 personnes avaient trouvé la mort- serait pour l’instant le seul fait d’un réchauffement excessif des eaux côtières péruviennes, passées de 25 à 29° ces derniers mois. Les spécialistes ne parlent pas pour l’instant d’un nouveau « El Niño », mais plutôt d’un « El Niño côtier », qui ne touche généralement pas le reste du globe, mais seulement le Pérou et l’Equateur. Cependant, pas de quoi se réjouir. Rodney Martinez, directeur de l'institut météorologique du Pérou estime que « tout ce qui arrive sur le Pacifique oriental affecte la pression atmosphérique dans le Pacifique et pourrait contribuer à la formation potentielle d'El Niño ». Plusieurs agences scientifiques estiment ainsi qu'un nouvel épisode « El Niño » n’est pas à exclure: « Il y a  environ 50% de chance qu’il se produise en 2017, dans la foulée de celui survenu fin 2015-début 2016. »  Elles envisagent d'ailleurs la possibilité que ces phénomènes soient de plus en plus fréquents. Enfin, selon leurs prévisions, les pluies devraient se poursuivre jusqu'à la fin du mois d'avril.

Le Pérou craint que le ciel ne lui tombe sur la tête

ERIC SERRES
MERCREDI, 22 MARS, 2017
HUMANITE.FR
Pluies diluviennes, torrents de boue. Depuis plusieurs semaines, le Pérou mais aussi l’Equateur  ne sont  pas épargnés par les intempéries. Nouveau phénomène « El Niño » ?  Les semaines à venir pourraient, d’après les spécialistes, apporter un élément de réponse à cette question.
Le Pérou ne connaît pas de répit. Depuis début janvier, il vit au rythme de pluies torrentielles qui, en début de semaine ont provoqué  la mort de 75 personnes  à la suite d’inondations, d’avalanches et de coulées de boue : « Le nord du Pérou, qui est particulièrement touché, n'a pas connu une situation comme celle-là depuis la fin des années 1990 » expliquait ainsi Walter Cotte, directeur régional de la Croix-Rouge internationale pour les Amériques. Mais outre cette fatale journée de lundi,  plus de 625.000 personnes seraient affectées par ces intempéries, dont 70.000 qui ont perdu leur domicile. Lima, la capitale péruvienne aux dix millions d’habitants, a été particulièrement affectée. On dénombre ainsi des milliers de sinistrés, qui en toile de fond peuvent  craindre à tout moment une rupture d'approvisionnement en eau potable, ce qui engendrerait un problème sanitaire majeur. Face à cela, le gouvernement a débloqué dès la fin de la semaine dernière une aide d'urgence de 760 millions de dollars afin de venir en aide à sa population.
Quoi qu’il en soit, le phénomène qui de prime abord ressemble à ceux qu'avait connu le pays lors du dramatique « El Niño » de 1998 - où 500 personnes avaient trouvé la mort- serait pour l’instant le seul fait d’un réchauffement excessif des eaux côtières péruviennes, passées de 25 à 29° ces derniers mois. Les spécialistes ne parlent pas pour l’instant d’un nouveau « El Niño », mais plutôt d’un « El Niño côtier », qui ne touche généralement pas le reste du globe, mais seulement le Pérou et l’Equateur. Cependant, pas de quoi se réjouir. Rodney Martinez, directeur de l'institut météorologique du Pérou estime que « tout ce qui arrive sur le Pacifique oriental affecte la pression atmosphérique dans le Pacifique et pourrait contribuer à la formation potentielle d'El Niño ». Plusieurs agences scientifiques estiment ainsi qu'un nouvel épisode « El Niño » n’est pas à exclure: « Il y a  environ 50% de chance qu’il se produise en 2017, dans la foulée de celui survenu fin 2015-début 2016. »  Elles envisagent d'ailleurs la possibilité que ces phénomènes soient de plus en plus fréquents. Enfin, selon leurs prévisions, les pluies devraient se poursuivre jusqu'à la fin du mois d'avril.

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