vendredi 14 avril 2017

Le service citoyen, l’arme républicaine de Jean-Luc Mélenchon


Le service citoyen, l’arme républicaine de Jean-Luc Mélenchon

LOLA RUSCIO
JEUDI, 13 AVRIL, 2017
HUMANITE.FR
La France insoumise se prononce en faveur d’un service citoyen obligatoire, loin des formes du service militaire archaïque et inutile.
Repos. Jean-Luc Mélenchon ne souhaite pas le retour du service militaire obligatoire. « Nous ne voulons pas que les jeunes deviennent de futurs soldat prêts à partir au front », explique Anne Fraquet, co-auteure  du livret thématique « pour l’émancipation de la jeunesse ». Dans une perspective de paix, le programme de la France insoumise prévoit pour les jeunes de 18 à 25 ans un service citoyen obligatoire. Passer leur permis, des examens de santé, des tests de niveaux en mathématiques et en français, avec une remise à niveau si nécessaire... Ils pourront toucher environ 1 300 nets pendant neuf mois, sans quitter leur résidence. « Les loger dans des casernes est une mauvaise idée, ils n’en veulent pas », juge David Guiraud, co-rédacteur du livre sur la jeunesse. Et ces recrues apprendront aussi gratuitement à conduire, les gestes de premiers secours et les réactions à avoir en cas de catastrophes naturelles ou d’attaques terroristes. Enfin, participer à des associations ou des ONG, dans le cadre de partenariats à établir, est aussi sur la table. « Le service citoyen fait l’objet de discussions avec les associations et les organisations de jeunesse pour l’améliorer, sa forme actuelle n’est pas définitive », précise le militant.
 
Une école de la citoyenneté d’un genre nouveau, à mille lieues du service militaire suspendu en 1996 par Jacques Chirac et de celui créé il y a deux ans par François Hollande, dans la foulée des attentats de janvier. Ce « service militaire volontaire » favorise sur le papier l’insertion professionnelle «de cette jeunesse en quête de limites et d’autorité», lit-on sur le site du ministère de la Défense… Les ambitions du service citoyen obligatoire visent à fonder une société progressiste, pacifique et ouverte sur les autres. « Tisser des liens de solidarité, mieux connaître les membres de l’armée et de la police, mobiliser les jeunes sur des causes qui les concernent… Ils exerceront aussi leur esprit critique avec la mise en place de cours géopolitique », développe David Guiraud. Et de préciser : « des formations citoyennes seront dispensées par des professeurs, des acteurs du monde associatifs , des policiers ou des  militaires… ».
 
Le service citoyen intègre aussi une formation « militaire initiale ». Encadrée par l’armée de terre et d’une durée d’un mois, les jeunes pourront apprendre à manier des armes. Un droit d’objection de conscience est, toutefois, prévu pour les récalcitrants. « Nous avons conscience que le maniement d’arme peut heurter », justifie le militant insoumis. Et les bénévoles pourront aussi, sur la base du volontariat, intégrer la Garde nationale en cas de « crises ». 
 
Il n’en reste pas moins que son caractère obligatoire fait l’objet de crispations.  «Les jeunes vont passer neuf mois à faire ce service, au lieu de se consacrer à leurs études. Il faudrait investir dans la jeunesse à travers l’université  », estime pour sa part la présidente de l’Unef, Lilâ le Bas. De plus, selon la syndicaliste, « imposer un engagement n’est pas la bonne solution, il doit se faire sur la base du volontariat ». Ce à quoi, David Guiraud rétorque : « l’obligation permet à tous les jeunes d’y participer,  qu’importe leurs conditions de vies. Cela forge une cohésion sociale et met tout le monde sur un pied d’égalité. Le jeune qui n’a pas besoin de 1 300 euros pour vivre rencontrera celui qui est en difficulté ».

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