Sarkozy en patron de la rédaction sur TF1
Gérard Le Puill
Lundi, 18 Juillet, 2016
Humanite.fr
Invité hier soir sur la chaîne détenue par la maison Bouygues, le président des Républicains était venu pour en découdre avec le pouvoir en place avec en tête la primaire de la droite en Novembre pour la présidentielle de 2017
Le massacre de la Promenade des Anglais à Nice a été commis dans la ville la plus surveillée de France. L’usage d’un camion pour tuer un maximum de personnes par un individu dont on sait après coup qu’il s’est radicalisé en peu de temps au nom de l’islam permet aussi de considérer qu’un tel acte ne pouvait guère être anticipé. Dès lors, son auteur ne pouvait pas être neutralisé avant de passer à l’acte.
Il fallait avoir ces données en tête hier soir au moment où Nicolas Sarkozy était interrogé par la présentatrice du 20H de TF1. On rappellera ici que Martin Bouygues, patron de la chaîne, est aussi le parrain du plus jeune fils de Nicolas Sarkozy et on ne peut s’empêcher de penser que cette proximité avait à voir avec le choix de l’invité de ce dimanche sur TF1 pour commenter le massacre de Nice. Quand on lui donna enfin la parole après une vingtaine de minutes de reportages, le président des Républicains bouillait d’impatience et endossa le costume du patron de l’information pour s’en prendre à la présentatrice sur la manière dont l’information avait été traitée jusque là.
Hostile à toute idée de consensus durant les trois jours de deuil décidé par le Président de la République et son gouvernement, il attaqua bille en tête : « Va-t-on se faire des risettes, se sourire, se tendre la main? Je n’ai pas l’intention de venir tous les trois mois commenter de telles tragédies(…) Tout ce qui aurait dû être fait depuis dix-huit mois ne l’a pas été ». C’est possible, mais de là prévoir et anticiper le massacre de Nice, il y a un pas que la décence commande de ne pas franchir.
La ville de Nice, dont l’ancien maire Christian Estrosi demeure le premier adjoint depuis qu’il est président de la région, est sans doute celle qui consacre le plus de moyens par habitant à la vidéo surveillance et aux policiers municipaux. La lutte contre la délinquance avec de gros moyens est aussi de crédo d’Eric Ciotti, député LR et président du Conseil départemental des Alpes Maritimes. A écouter ces deux personnages, on a le sentiment qu’ils n’en reviennent toujours pas qu’un tel massacre ait pu avoir lieu à Nice plutôt que dans une ville moins « protégée ». D’où, sans doute, cette phrase d’Eric Ciotti recueillie par le Figaro de ce lundi à propos de la France : « Seulement 3,1% du PIB est aujourd’hui consacré aux missions de justice, police et de défense, quand 34% des dépenses sont absorbées par les comptes sociaux ».
Voulait-il dire par là qu’il fallait inverser la hiérarchie des moyens budgétaires en ne laissant que 3,1% du PIB aux comptes sociaux afin de multiplier par dix les moyens de la police? Même dans ce cas, rien de prouve que le massacre perpétré le 14 juillet par Mohamed Laouaiej Boulhel aurait pu être anticipé et déjoué.
Il fallait avoir ces données en tête hier soir au moment où Nicolas Sarkozy était interrogé par la présentatrice du 20H de TF1. On rappellera ici que Martin Bouygues, patron de la chaîne, est aussi le parrain du plus jeune fils de Nicolas Sarkozy et on ne peut s’empêcher de penser que cette proximité avait à voir avec le choix de l’invité de ce dimanche sur TF1 pour commenter le massacre de Nice. Quand on lui donna enfin la parole après une vingtaine de minutes de reportages, le président des Républicains bouillait d’impatience et endossa le costume du patron de l’information pour s’en prendre à la présentatrice sur la manière dont l’information avait été traitée jusque là.
Hostile à toute idée de consensus durant les trois jours de deuil décidé par le Président de la République et son gouvernement, il attaqua bille en tête : « Va-t-on se faire des risettes, se sourire, se tendre la main? Je n’ai pas l’intention de venir tous les trois mois commenter de telles tragédies(…) Tout ce qui aurait dû être fait depuis dix-huit mois ne l’a pas été ». C’est possible, mais de là prévoir et anticiper le massacre de Nice, il y a un pas que la décence commande de ne pas franchir.
La ville de Nice, dont l’ancien maire Christian Estrosi demeure le premier adjoint depuis qu’il est président de la région, est sans doute celle qui consacre le plus de moyens par habitant à la vidéo surveillance et aux policiers municipaux. La lutte contre la délinquance avec de gros moyens est aussi de crédo d’Eric Ciotti, député LR et président du Conseil départemental des Alpes Maritimes. A écouter ces deux personnages, on a le sentiment qu’ils n’en reviennent toujours pas qu’un tel massacre ait pu avoir lieu à Nice plutôt que dans une ville moins « protégée ». D’où, sans doute, cette phrase d’Eric Ciotti recueillie par le Figaro de ce lundi à propos de la France : « Seulement 3,1% du PIB est aujourd’hui consacré aux missions de justice, police et de défense, quand 34% des dépenses sont absorbées par les comptes sociaux ».
Voulait-il dire par là qu’il fallait inverser la hiérarchie des moyens budgétaires en ne laissant que 3,1% du PIB aux comptes sociaux afin de multiplier par dix les moyens de la police? Même dans ce cas, rien de prouve que le massacre perpétré le 14 juillet par Mohamed Laouaiej Boulhel aurait pu être anticipé et déjoué.
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