mardi 18 octobre 2016

Alpes-Maritimes: des associations ouvrent un lieu d'accueil pour les réfugiés

Alpes-Maritimes: des associations ouvrent un lieu d'accueil pour les réfugiés

avec afp
Mardi, 18 Octobre, 2016
Humanite.fr
  
Une cinquantaine de réfugiés érythréens arrivés via l'Italie sont hébergés depuis lundi soir à Saint-Dalmas-de-Tende dans un "lieu d'accueil humanitaire de transit" établi par des associations mais dont le département des Alpes-Maritimes et la région Paca ont aussitôt exigé "le démantèlement sans délai".
"Sans réponse des pouvoirs publics, gouvernement/préfecture et conseil départemental, qui fuient leurs responsabilités, le collectif +Solidarité Roya-Frontière franco-italienne+ a pris la décision d'ouvrir un lieu d'accueil humanitaire de transit", ont indiqué dans un communiqué ces associations (Cimade, LDH, MRAP, ADN, Habitat et Citoyenneté). "J'appelle le gouvernement à faire respecter la loi en procédant sans délai au démantèlement de ce campement illégal, en expulsant ses occupants et en poursuivant les associations à l'origine de cette action", a réagi de son côté le président LR du département, le sarkozyste Eric Ciotti.
"Non aux micro-jungle du gvt & aux refuges d'accueil illégaux. Je demande intervention du préfet pour démantèlement immédiat #StDalmasDeTende", a de son côté réagi sur Twitter le président de la région Paca, Christian Estrosi, dénonçant des "associations irresponsables".
 
Le 22 septembre, le département des Alpes-Maritimes à majorité LR a voté une motion pour s'opposer à l'accueil de migrants en transit à Calais. De son côté, la préfecture n'a identifié aucun lieu dans le cadre du plan gouvernemental de fermeture de la jungle de Calais d'ici la fin de l'année. "Malgré le faux prétexte humanitaire (...), il s'agit bien là d'aider des étrangers en situation irrégulière, dont nous ne savons rien", a dénoncé M. Ciotti. Cela conduit, a-t-il ajouté, "à déjouer la vigilance de la France à ses frontières, et ce, au moment où la crise migratoire est plus que jamais source de tensions et d'inquiétudes chez nos concitoyens et où la réalité de l'infiltration de djihadistes dans les flux migratoires est incontestable".
 
Les 53 hommes, femmes et enfants, mis à l'abri par les associations dans un ancien centre de colonie de vacances de Saint-Delmas-de-Tende, sont originaires d'Erythrée, un pays parmi les plus pauvres d'Afrique soumis à un régime totalitaire. "On considère qu'il y a des hommes et des femmes qui ont besoin d'aide, donc nous nous portons secours aux gens dans le besoin", a expliqué George Faye, membre de Roya Citoyenne. "On ne veut pas défier les autorités, on voudrait qu'elles comprennent. Le département a dit qu'il ne voulait pas de migrants, et pas de mineurs alors que c'est son devoir". "A titre humanitaire, c'est parfaitement légal", a assuré Hubert Jourdan qui, depuis 15 mois, a accueilli plusieurs centaines de migrants chez lui à La-Colle-sur-Loup. Son action lui a valu six heures de garde à vue en septembre.
Ces associations et Médecins du Monde avaient demandé solennellement le 10 octobre la réouverture de la frontière franco-italienne, que des milliers de migrants franchissent souvent au péril de leur vie, et accusé la France de violer ses propres engagements internationaux.

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