mercredi 26 octobre 2016

Les revendications tous azimuts des policiers

Les revendications tous azimuts des policiers

mobilisation
Ixchel Delaporte
Mercredi, 26 Octobre, 2016
L'Humanité
  
HIer, devant le tribunal d’instance de marseille, des policiers syndiqués font entendre leur voix. photo B. langlois/afp
HIer, devant le tribunal d’instance de marseille, des policiers syndiqués font entendre leur voix. photo B. langlois/afp
AFP
Après une semaine de manifestations, les fonctionnaires appellent à un rassemblement devant l’Assemblée.
Voilà plus d’une semaine qu’ils se rassemblent quasiment toutes les nuits à Paris, Marseille, Toulouse, Lyon, Strasbourg, Nancy, sans autorisation et hors cadre syndical, par solidarité avec leur collègue, adjoint de sécurité, grièvement brûlé à Viry-Châtillon. Demain, encore, les policiers appellent à manifester, de jour cette fois, devant l’Assemblée nationale, à 14 heures. Dans une « lettre ouverte des policiers » adressée aux ministres et aux députés, on peut lire : « Nous dénonçons nos conditions de travail et appuyons des revendications qui sont depuis trop longtemps ignorées. Les promesses non tenues sont nombreuses, nous attendons les actes. » Une formule qui évite de détailler la longue liste de revendications.

« Des modes de management très violents »

En revanche, dans les tracts officieux, distribués dans les manifestations, les choses se précisent. Les policiers réclament, tous azimuts, une révision des textes de légitime défense, un matériel renouvelé, une augmentation des effectifs et des salaires, une justice non laxiste, la rupture avec la politique du chiffre, la fin des gardes statiques inutiles, entre autres. La liste déroule ainsi trente-deux revendications, mêlant les problèmes structurels et les postures idéologiques, liées à une plus grande souplesse dans l’utilisation de l’arme. Ce que réclame depuis des années le syndicat Alliance (premier syndicat de gardiens de la paix), soutenu fermement par la droite et le Front national.
C’est bien le mélange de toutes ces exigences qui finit par brouiller le message. « Nous savons bien que des réseaux d’extrême droite existent dans la police, ce n’est pas nouveau. Et qu’ils instrumentalisent la colère, c’est évident », explique Fabien Guillaud-Bataille, responsable du secteur police et justice au PCF. Il ajoute : « La police est travaillée par les sillons les plus ­régressifs, dont certains viennent de leurs propres syndicats, comme ­Alliance, qui appelle à manifester devant les tribunaux. » Mais, pour le responsable ­communiste, « cela ne doit pas occulter les racines de ce mouvement, liées à des conditions de travail objectivement insoutenables. Ils subissent, comme les autres services publics, la politique du chiffre et des modes de management très violents ». Dans un communiqué commun de la FSU Intérieur police et CGT Intérieur, le constat sur les conditions de travail est le même. « Il est temps d’ouvrir une véritable discussion avec tous les syndicats de policiers et pas seulement les “majoritaires”, et de lancer enfin un Grenelle sur les métiers de la police pour sortir de cette impasse vers laquelle notre profession se dirige. »

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