lundi 21 décembre 2015

Candidature Paris 2024: la caisse est déjà vide

Candidature Paris 2024: la caisse est déjà vide

Alexandre Terrini
Lundi, 21 Décembre, 2015
L'Humanité

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Photo : Thomas Samson/AFP
Pour Patrick Kanner, ministre des sports et Denis Masseglia, président du Comité national olympique, le rêve est loin d’être réalisé.
Photo : Thomas Samson/AFP
Le Comité national olympique et sportif français (CNOSF), qui doit remettre son dossier technique 
de candidature en février prochain, peine à trouver les fonds pour formaliser et constituer un dossier solide.
Il paraît que 60 millions est le montant nécessaire pour monter puis défendre comme il convient une candidature pour accueillir les jeux Olympiques d’été en 2024. Une somme conséquente en ces temps de crise et qui, surtout, risque de passer en pertes et profits si Paris n’est pas désigné en 2017. Sur ces 60 millions,
30 seront abondés par les pouvoirs publics. L’autre moitié doit être collectée par le Comité national olympique et sportif français (CNOSF). Lequel espérait convaincre 2 024 entreprises de mettre la main à la poche jusqu’en 2024. Or les mécènes potentiels ne se bousculent pas. Même apathie du grand public.

Hier, seuls 629 580 euros avaient été récoltés sur les 10 millions attendus

Pourtant, le CNOSF a mis en place une série d’offres pour attirer les donateurs : commercialisation de bracelets « Je rêve des Jeux » à 2 euros, lancement d’un SMS 2024 (0,65 euro par SMS + prix du SMS) ou la possibilité, moyennant 20,24 euros, de voir son nom figurer sur le mur virtuel du site officiel jerevedesjeux.com. Résultat : seuls 629 580 euros avaient été récoltés hier sur les 10 millions attendus sous forme de dons. Alors que faire en attendant que le ministre des Sports, Patrick Kanner, se saisisse du dossier en janvier comme il l’a promis ? Deux mesures sont à l’étude : financer la candidature tricolore par l’impôt ou prélever un ou plusieurs euros sur chaque licence des fédérations olympiques. Président de la Fédération française de lutte, Alain Bertholom est hostile à cette dernière idée : « Nous ferons quelque chose par le biais d’actions volontaires initiées par les structures qui le souhaitent mais nous ne prélèverons pas d’argent sur les licences. Les pratiquants et les clubs sont déjà très sollicités financièrement et cela passerait mal. Et si c’était la fédération qui reversait cette somme sans augmenter le prix des licences, cela mettrait à mal notre budget. J’aimerais plutôt que les entreprises s’investissent comme partenaires. »
À la tête de la Fédération française d’athlétisme, Bernard Amsalem approuve l’idée puisqu’il en est… le promoteur : « Si l’on veut les Jeux, il faut que l’on ait la capacité de mobiliser l’ensemble du mouvement sportif, qui est le premier mouvement social en France. C’est une opportunité de l’entraîner dans une démarche vertueuse et de montrer qu’il s’engage fermement. Aujourd’hui, cela va être compliqué de remobiliser les fédérations. La stratégie est un peu défaillante. C’est un problème de crédibilité du mouvement sportif. Par ailleurs, il ne faudrait pas que le sport soit instrumentalisé au travers d’une nouvelle taxe fiscale. »
En revanche, ni l’un ni l’autre ne s’offusquent qu’il faille débourser autant pour une candidature. « Il faut savoir ce que l’on veut », tonne Amsalem. « Il y a de la concurrence en face avec Los Angeles, Rome et Budapest. Si l’on perd, c’est qu’il y aura meilleur que nous », conclut Bertholom.

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