lundi 21 décembre 2015

Les 7 secrets de la Saga Star Wars

Les 7 secrets de la Saga Star Wars

 

« Le réveil de la force », septième épisode de la mythique saga née en 1977, vient de débarquer sur les écrans français. les producteurs n'ont pas lésiné sur les moyens : près de 400 millions d'euros auraient été dépensés, dont la moitié pour le film proprement dit, et le reste pour le marketing. Pour aider ses lecteurs à se mettre au parfum, l'« HD » dévoile quelques-unes des facettes les moins connues de « star Wars ».

PARLEZ-VOUS L'AUREBESH?

Que « Star Wars », triomphe planétaire, ait été doublé dans des langues telles que le japonais, le chinois ou le russe n'a rien de surprenant. Mais, au fil des ans, la saga a été déclinée dans des langues bien plus rares, parlées parfois par quelques dizaines de milliers de personnes. En 2013, les producteurs ont ainsi annoncé que le premier épisode allait être doublé dans la langue des Indiens Navajo, peuple vivant dans le sud-ouest des États-Unis. Il paraît que c'est le directeur du musée de la nation navajo, situé en Arizona, qui en a soufflé l'idée à Lucas Film afin de promouvoir sa culture...
Mais le rapport de la saga aux langues ne s'arrête pas là. Les personnages de « Star Wars » utilisent leur propre alphabet, l'aurebesh (contraction des deux premières lettres, aurek et besh). Cet alphabet ne comporte pas moins de 34 lettres. Toujours en quête de coups de pub, Google a récemment annoncé que son service gratuit de traduction, Google Translate, permettrait dorénavant d'écrire en aurebesh. Les fans peuvent donc s'envoyer des mails dans la langue de Han Solo !


AFP

LE TSUNAMI DE PRODUITS DÉRIVÉS

Lancée en 1977, la saga « Star Wars » s'est transformée en machine à cash. Contrairement à ce que l'on pense souvent, ce ne sont pas les films en eux-mêmes qui ont rapporté le plus d'argent, mais les produits dérivés. Les royalties générées par ces derniers ont fait rentrer deux fois plus d'argent dans les caisses de la société de George Lucas ­ et désormais de Disney, qui a racheté la boîte en 2012 pour 3,7 milliards d'euros ­, que les films. Même s'il est difficile d'évaluer le chiffre d'affaires global de la série, on estime qu'elle aurait rapporté près de 30 milliards d'euros depuis sa création. Les producteurs peuvent remercier les fans, qui déboursent chaque année des millions pour acquérir vaisseaux spatiaux miniatures, jeux vidéo ou autres peignoirs à l'effigie de Chewbacca. En France, il y a de fortes chances que le sabre laser soit le cadeau le plus demandé par les enfants pour Noël... George Lucas avait vu venir la déferlante dès le début. En 1977, il renonce à son salaire au profit d'un pourcentage sur les recettes des films et des produits dérivés.

LES ORIGINES DE LA SAGA

Quatre années furent nécessaires pour aboutir au scénario de « Star Wars IV, un nouvel espoir ». Après « American Graffiti » (1973), George Lucas veut adapter Flash Gordon, héros de BD ­ connu en France sous le nom de Guy l'Éclair ­ déjà porté au cinéma dans les années 1930. Le projet ne verra jamais le jour. En janvier 1973, le réalisateur lance ses idées sur deux pages intitulées « le Journal des Whills ». Ce maigre récit servira de genèse à l'univers Jedi. Il s'étoffera par la rencontre d'un livre: « le Héros aux mille et un visages ».
En 1949, Joseph Campbell, modeste professeur, analyse et décortique les grands mythes fondateurs de l'humanité. Cela deviendra le livre de chevet de Lucas pour donner de l'épaisseur tant à l'intrigue qu'à ses personnages. Quatre mois plus tard, « Star Wars » voit le jour: 14 pages narrent les aventures de Luke Skywalker. Mais la science-fiction peine à convaincre. Lucas essuie les échecs et remanie son scénario. Quatre versions plus tard et appâtée par le succès de son précédent film, la 20th Century Fox se laisse tenter.

CEUX QUI ONT REFUSÉ LE RÔLE

« Star Wars » a fait d'Harrison Ford une star. Pourtant, d'autres comédiens plus connus à l'époque ont été en lice pour le rôle de Han Solo : Al Pacino, déjà nommé à deux reprises pour l'oscar du meilleur acteur, a révélé avoir refusé ce rôle parce qu'il n'avait rien compris au scénario ; Burt Reynolds, considéré alors comme le moustachu le plus sexy des États-Unis, a également décliné l'offre en raison d'un scénario trop « enfantin ». Pour « l'Attaque des clones » et « la Revanche des Sith », Leonardo DiCaprio a été envisagé pour incarner Anakin Skywalker adulte, rôle tenu par l'inconnu Hayden Christensen, mais des problèmes d'agenda l'ont mis hors course.
Les refus ne concernent pas que les acteurs. David Lynch, pressenti pour réaliser « le Retour du Jedi », a préféré passer son tour. Tout comme David Cronenberg. Finalement, la mise en scène échut au Britannique Richard Marquant, qui dut faire face à l'interventionnisme de George Lucas au point de dire : « C'est comme essayer de diriger le "Roi Lear" avec Shakespeare dans la pièce d'à côté. »

QUAND LES INTELLECTUELS EXPLORENT UNE GALAXIE LOINTAINE

Un simple clic sur un moteur de recherche donne à voir l'ampleur du phénomène. Pléthore de livres s'intéressent à « Star Wars ». Longtemps considérée comme des films pour enfants, la double trilogie fascine aujourd'hui les intellectuels. Petite revue. En 2005, Roland Lehoucq publiait « Faire des sciences avec "Star Wars" » (éd. Le Bélial) : l'astrophysicien, qui a passé au crible la saga du point de vue de la rigueur scientifique, démêle ainsi le vrai du faux du possible. Agrégé de philosophie, Gilles Vervisch bâtit, lui, des passerelles entre les grands penseurs et la série. Son livre « Star Wars, la philosophie contre-attaque » (éd. Le Passeur) débusque les concepts sousjacents dans l'oeuvre de Lucas. Le philosophe Ollivier Pourriol, lui, publie un essai ludique, « Ainsi parlait Yoda » (éd. Michel Lafon), où il relie chaque personnage de la saga à un courant philosophique. L'historien Thomas Snégaroff préfère voir, dans ces films, l'histoire même de l'Amérique : « Je suis ton père » (éd. Naïve) met au jour les démons de la société états-unienne

STAR WARS, C'EST AUSSI DE LA POLITIQUE

« Star Wars » est aussi le produit d'une époque. Comme l'analyse l'historien Thomas Snégaroff dans « Je suis ton père » (éd. Naïve), la première trilogie est directement liée à la guerre du Vietnam. George Lucas a été, comme l'ensemble des Américains, très marqué par le conflit. Après avoir voulu s'engager sans succès, il est devenu un opposant farouche à cette guerre. Dans « le Retour du Jedi », les Ewoks sont directement inspirés du Viêt-minh. Quant à l'empereur Palpatine, dont certains voudraient voir un clone d'Hitler ou de Staline, il s'agit, au dire même de Lucas, de Richard Nixon. Il illustre ainsi le basculement d'une démocratie aux visées impérialistes à la dictature. Au grand désarroi de l'auteur, Ronald Reagan récupérera « la Guerre des étoiles » à des fins politiques. La deuxième trilogie est elle aussi inspirée de l'Amérique de l'époque, celle qui a fait la guerre du Golfe et s'apprête, après le 11 septembre 2001, à abandonner une partie de ses libertés pour, croit-elle, assurer sa sécurité.


LA FOLIE DU 7

Il est peu risqué de miser sur un nouveau succès planétaire pour le 7e opus de « Star Wars ». Et les records de tomber. En seulement 24 heures, la bande-annonce finale du « Réveil de la force » a été visionnée plus de 112 millions de fois. Le film, non encore dévoilé, a déjà permis à Disney d'engranger 50 millions de dollars de recettes de préréservations sur le territoire américain. Les produits dérivés inondent les grandes surfaces. Le robot jouet BB-8, au « doux prix » de 170 euros, est en rupture de stock. Pour en revenir au film, programmé dans plus de 1000 salles pour la sortie française, 300000 places ont d'ores et déjà été vendues. La première semaine d'exploitation affiche complet! Sorti en France deux jours avant sa sortie mondiale, le 7e volet est source de toutes les folies: la compagnie Air France a affrété des avions afin d'« offrir » la primeur du film aux fans états-uniens. Le prix du billet? Entre 1200 et 4500 euros. Avec « Star Wars », la passion a définitivement un prix.

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