vendredi 16 septembre 2016

Nicolas Sarkozy travaille son côté anxiogène

Nicolas Sarkozy travaille son côté anxiogène

Lionel Venturini
Vendredi, 16 Septembre, 2016
Humanite.fr

 

Photo : France Télévisions
Invité du premier numéro de la nouvelle émission politique de France 2, le candidat à la primaire a balayé ses thèmes de prédilection, entre immigration et sécurité. 
Joli retournement dialectique pour Nicolas Sarkozy quand, interrogé sur sa sortie qu'il fallait "être arrogant comme l'homme pour penser que c'est nous qui avons changé le climat", selon des propos rapportés par l'hebdomadaire Marianne, l’ancien chef de l’Etat a opposé jeudi soir dans "L'émission politique" sur France 2 que le problème démographique était un problème "plus important" que le réchauffement climatique. "Combien d'habitants vont pouvoir habiter sur la planète ?" a-t-il demandé, estimant qu'il fallait résoudre le problème de la natalité galopante pour lutter contre le réchauffement.
 
Une manière pour lui de réintroduire subrepticement une de ses marottes, l’immigration, et de disputer au FN le thème de la menace de submersion démographique, qu’à l’extrême droite certains nomment « le grand remplacement ». «L'Europe ne peut pas accueillir toute l’Afrique » a-t-il lancé à propos des sept mille réfugiés que la France s’est engagée à accueillir -aucun d’Afrique, s’agissant de réfugiés syriens ou irakiens, d’ailleurs.
 
Sur la question du terrorisme, il a voulu justifier sa proposition d'interner des fichiers S suspectés de terrorisme au nom du "principe de précaution ». « A ce moment-là, il y a trois solutions. Soit il n'a rien fait et on le relâche, et éventuellement on lui présente nos excuses bien sûr (sic) ; soit ils sont en train de préparer, et les services spécialisés s'en rendent compte, un attentat, et dans ce cas-là c'est une procédure judiciaire ; soit ils sont en voie de grande radicalisation, et on les envoie dans un centre de déradicalisation ».  Avant de se risquer à un parallèle hasardeux ; « il y a chaque année en France 70.000 personnes victimes de troubles psychiatriques qui peuvent être dangereux pour eux-mêmes (se suicider) ou pour leur entourage, ces 70.000 personnes chaque année font l'objet d'un internement administratif (...). Ce qui est donc possible pour 70.000 personnes pour des raisons psychiatriques n'est pas possible pour 200-300 personnes ? » 
 
Pour autant, l’ancien chef de l’Etat a exprimé des regrets implicites sur son bilan de son quinquennat. Interrogé par un entrepreneur, responsable du Front National du Val d'Oise, Mikaël Sala, sur les travailleurs détachés, il a convenu que « ça n'a pas marché, ça a créé de la concurrence déloyale. Je ferai changer les règles européennes", a-t-il promis, en cas de réélection en 2017. Un message qui ne sera pas du goût de son soutien Angela Merkel. 
 
Nicolas Sarkozy, dont le parquet a requis le renvoi en correctionnelle pour financement illégal de campagne électorale dans le cadre de l'affaire dite "Bygmalion", a estimé jeudi avoir déjà été "lavé de toute accusation" dans ce dossier. D'après le parquet, la responsabilité de l'ex-chef de l'Etat est au contraire "pleinement engagée", notamment car il a donné des instructions en faveur d'une augmentation des dépenses, alors même que le dépassement du plafond des dépenses était acté dès… la troisième semaine de campagne.
Sarkozy président, un ministre mis en examen resterait au gouvernement : « je crois beaucoup à l'Etat de droit et à la présomption d’innocence » assure-t-il. En juillet, il n’hésitait pourtant pas à qualifier « d’arguties juridiques » cet état de droit face au terrorisme.

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