lundi 29 février 2016

Zika : nouveau cas en métropole

Zika : nouveau cas en métropole

santé
Mehdi Fikri
Lundi, 29 Février, 2016
L'Humanité

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La ministre Marisol Touraine, vendredi, en Martinique, où l’on recense près de 7 600 cas de personnes infectées.
Photo : AFP
Une première transmission par voie sexuelle de ce virus dangereux pour les femmes enceintes a été répertoriée en France.
La propagation du virus Zika s’accélère de manière inquiétante. Pour l’Organisation mondiale de la santé (OMS), il s’agit d’« une urgence de santé publique de portée mondiale ». Transmis par des moustiques, comme la dengue ou le chikungunya, ses symptômes sont sans réelle gravité : fatigue, fièvre, éruption cutanée, douleurs musculaires et articulaires, conjonctivite, maux de tête. Dans 80 % des cas, les malades sont même asymptomatiques. Néanmoins, les femmes enceintes sont très exposées. Le Zika pourrait provoquer chez les fœtus des troubles neurologiques, des malformations congénitales, les microcéphalies et le syndrome de Guillain-Barré, cette maladie du système nerveux.
En France métropolitaine, le virus Zika a été récemment transmis pour la première fois par voie sexuelle, et non par une piqûre de moustique, a confirmé, samedi, Marisol Touraine, la ministre de la Santé. Il s’agirait d’une femme qui n’est pas enceinte et qui a été contaminée par son compagnon revenant du Brésil. Selon le ministère de la Santé, la femme se porte bien et il n’a pas été jugé nécessaire de l’hospitaliser.
Pour l’instant, seulement une poignée de cas ont été répertoriés en Europe, dont cinq en France métropolitaine. En revanche, la Martinique, la Guadeloupe et la Guyane, où Marisol Touraine était en déplacement, sont particulièrement touchées. La Martinique, en premier lieu, avec près de 7 600 personnes infectées, suivie par la Guyane (790 cas) et la Guadeloupe (389 cas). Près de 3 à 4 millions de malades sont attendus sur tout le continent américain en 2016. La progression du Zika semble particulièrement forte au Brésil.

L’OMS accélère la recherche de vaccins et de traitements

Montrée du doigt pour son manque de réactivité lors de l’infection d’Ebola, l’OMS a décidé de lutter très activement contre cette nouvelle épidémie en accélérant la recherche de vaccins, de traitements et d’instruments de diagnostics contre le Zika. En parallèle, la surveillance des microcéphalies et des syndromes de Guillain-Barré sera renforcée dans les pays touchés par le virus. Jusqu’ici, l’OMS n’a pas encore envisagé de restrictions sur la circulation entre pays.
Les principales inquiétudes concernent les femmes enceintes. Des doutes subsistent mais il est très vraisemblable que le virus Zika provoque des dysfonctionnements cérébraux chez le fœtus pouvant aller jusqu’à une mort in utero ou peu après la naissance. Ces anomalies prennent notamment la forme de microcéphalies, une atrophie du cerveau s’apparentant à des lésions cérébrales. La microcéphalie est une manifestation très rare, et la multiplication par 20 du nombre de cas au Brésil n’a pas manqué d’alerter les autorités.
En France, la ministre de la Santé déconseille aux femmes enceintes de se rendre dans les zones touchées. Un centre spécialisé à été ouvert à l’hôpital Necker à destination des femmes enceintes s’inquiétant de leur santé. De son côté, le Haut Conseil de santé publique (HCSP) propose la mise en place « d’un système de surveillance et d’alerte spécifique à la détection d’anomalies congénitales, neurologiques ou non ».

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