mardi 20 décembre 2016

Ça se passe en France : l’insupportable misère des lycéens SDF

Ça se passe en France : l’insupportable misère des lycéens SDF

Précarité
Mardi, 20 Décembre, 2016
L'Humanité

À Sain-Ouen, sept lycéens, issus de quatre familles différentes, vivent à la rue. Les enseignants organisent la solidarité. Photo : Hugo Aymar
À Sain-Ouen, sept lycéens, issus de quatre familles différentes, vivent à la rue. Les enseignants organisent la solidarité. Photo : Hugo Aymar
En quelques semaines, les enseignants du lycée Auguste-Blanqui à Saint-Ouen (93) ont découvert que sept lycéens, issus de quatre familles différentes, vivaient à la rue. Depuis, ils mènent chaque jour une lutte admirable pour sortir leurs élèves de la grande précarité. Et alertent sur ce phénomène inquiétant des jeunes sans abri. 
 
Ce vendredi, Aminata (1) a le sourire. Accompagnée de sa sœur, les bras chargés de sacs de courses, l’adolescente va pouvoir goûter à un peu de repos. En cette veille de vacances, comme ses camarades de terminale, elle sort d’une épreuve de bac blanc. Les professeurs ne doutent pas de sa réussite. Aminata est une élève brillante. Elle qui a choisi l’une des filières les plus exigeantes a de l’ambition pour son avenir. Et même un rêve : devenir aiguilleuse du ciel. Vêtue à la mode, discrètement maquillée, Aminata ne se distingue pas des autres élèves du lycée Auguste-Blanqui de Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis). À ceci près que, il y a quelques semaines, Aminata n’avait plus d’endroit où rentrer en sortant de cours. Elle, sa sœur et leur mère étaient à la rue. SDF. Aminata n’est pas la seule dans ce cas. Depuis le début de l’année, les enseignants de son lycée ont dénombré sept élèves dans cette situation extrême.
 
Les lourdes conséquences de la vie à la rue
La précarité extrême laisse des traces profondes chez les enfants, avec de lourdes conséquences sociales et psychologiques. En 2013, l’enquête menée par l’observatoire du samu social de paris avait constaté des états de santé très préoccupants : 20 % des mineurs sans toit présentaient des troubles de santé mentale et plus de 80 % avaient un retard du développement. La malnutrition qui touche la plupart de ces familles entraîne, chez les enfants, de nombreux cas d’anémie (38 %), de surpoids (22 %), voire d’obésité (4 %). Leur avenir est évidemment beaucoup plus incertain. 10 % de ces enfants à la rue ne fréquentent pas les bancs de l’école. Et beaucoup risquent de développer une estime de soi dégradée, cet environnement très précaire les empêchant d’imaginer positivement leur propre avenir.

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