jeudi 29 décembre 2016

Israël. La fuite en avant nationaliste de Netanyahou

Israël. La fuite en avant nationaliste de Netanyahou

Gaël De Santis
Mercredi, 28 Décembre, 2016
L'Humanité

BenYamin Netanyahou JOUE SUR LA FIBRE EXTRéMISTE POUR DéFENDRE sa politique coloniALE condamnée par l’onu. PHOTO Dan Balilty/REUTERS/Pool
BenYamin Netanyahou JOUE SUR LA FIBRE EXTRéMISTE POUR DéFENDRE sa politique coloniALE condamnée par l’onu. PHOTO Dan Balilty/REUTERS/Pool
REUTERS
Furieuse de la résolution du Conseil de sécurité de l’ONU condamnant la colonisation, la diplomatie israélienne prend des mesures de rétorsion contre certains pays.
Le gouvernement israélien a subi un revers, vendredi dernier, aux Nations unies, où le Conseil de sécurité a adopté – sans veto américain, c’est une première depuis 1979 – une résolution qui appelle Israël à « cesser immédiatement et complètement toute activité de colonisation en territoire palestinien occupé, dont Jérusalem-Est ». Qu’à cela ne tienne ! Depuis ce week-end, les autorités israéliennes répondent par la provocation en matière diplomatique, et par une surenchère nationaliste sur le front intérieur.

pression sur les pays qui ont voté la résolution

Les ambassadeurs des dix pays qui ont voté la résolution au Conseil de sécurité et qui entretiennent des relations diplomatiques avec Israël ont été convoqués dimanche au ministère des Affaires étrangères. La visite du premier ministre ukrainien, Volodymyr Groïsman, a été reportée sine die. Le Sénégal, lui, sera frappé au porte-monnaie, Benyamin Netanyahou ayant réclamé l’annulation de tous les programmes d’aide en direction de ce pays. Sur la radio militaire, la ministre adjointe aux Affaires étrangères, Tzipi Hotovely, a indiqué qu’Israël avait « temporairement réduit » ses relations diplomatiques avec les pays ayant voté la résolution. Ces derniers ne peuvent pas venir « en Israël pour apprendre sur la lutte antiterroriste, la cyberdéfense, les technologies agricoles et faire ensuite ce qu’ils veulent à l’ONU », fait-elle valoir. Le ministre de la Défense d’extrême droite, Avigdor Lieberman, a, lui, botté en touche la conférence sur la paix organisée à Paris le 15 janvier prochain, estimant qu’elle n’était pas une réunion diplomatique, mais « une version moderne du procès (d’Alfred) Dreyfus avec l’État d’Israël et le peuple juif sur le banc des accusés ».
À l’adresse des Israéliens, Benyamin Netanyahou use de la vulgate nationaliste. Il s’est rendu lundi au mur des Lamentations, haut lieu de culte, à l’occasion d’une fête juive. « Je demande aux pays qui nous ont souhaité un bon Hanoucca comment ils ont pu voter pour une résolution qui dit que ce lieu, où nous célébrons Hanoucca, est un territoire occupé », a-t-il lancé. Bafouant la résolution des Nations unies, le conseil municipal de Jérusalem devrait décider, aujourd’hui, de la construction de 5 600 nouveaux logements destinés aux colons dans la partie orientale de la ville qui, selon le droit international, a vocation à revenir à l’État palestinien.

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