mardi 6 décembre 2016

Un roi qui savait parler de liberté aux dames

Un roi qui savait parler de liberté aux dames

Théâtre
Gérald Rossi
Mardi, 6 Décembre, 2016
Humanite.fr
  
Photo Paul Allain
Photo Paul Allain
Ce conte mis en scène par Jean-Baptiste Puech,  inspiré de la Légende du roi Arthur, est présenté en français et en langue des signes dans un univers musical et visuel envoûtant.
Le roi du « Plus beau pays du monde », là où la nature est douce, où chacun peut vivre paisiblement, où les maladies graves n’existent pas... se perd un jour d’orage dans la forêt. Franchissant sans le savoir la frontière, le voilà qui pénètre dans le Pays d’à coté, où le méchant souverain régnant le surprend et menace de le tuer lui et son peuple s’il ne revient pas dans un an jour pour jour, avec la réponse à la question : « qu’est ce que les femmes désirent le plus au monde ? ».
 
Accessible aux jeunes aux alentours de sept ans, et à tous les adultes bien évidemment, ce « Roi sans réponse », tiré de « La légende du roi Arthur » et créé par la compagnie X ou Y dirigée par Jean-Baptiste Puech (avec Erwan Courtioux, Bogdan Hatisi, Luc Pages et Patrice Rabille) est donné en version bilingue, français et langue des signes. Selon le principe de l’International Visual Theatre, animé par la comédienne Emmanuelle Laborit. Mais ce n’est pas son seul mérite.
 
Le récit du conteur, les images fantastiques filmées en direct et qui permettent aux brindilles, tissus chamarrés et autres fils de fer de devenir paysages et d’envoûter, donnent à l’ensemble une coloration  mystérieuse. S’y ajoute la musique jouée en grande partie sur scène, comme une peau supplémentaire jetée sur cet univers.
 
Ce bel ensemble étant au service de la défense d’un concept simple en vérité, celui de la liberté. Car si le gentil roi avec l’aide d’une laide et puante sorcière parvient in extremis à donner la bonne réponse, celle-ci, à l’heure ou les droits de la moitié de la population mondiale sont toujours malmenés, sonne bien comme une sentence de justice. On ne le sait pas toujours, mais ce que cherchent les femmes, de part le monde c’est « d’être libres de leurs choix et ainsi de choisir ce qui est bon pour elles ».
 
Le méchant roi, heureux de retrouver cette réponse qu’il avait oubliée, devient aimable, abandonne tout esprit de conquête et jure de la transmettre à ses descendants. Le gentil épouse la sorcière qui devient belle et radieuse. Et le conte se termine bien. Mais dans la vraie vie, ce n’est pas (hélas) gagné.

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