Egypte. Un célèbre caricaturiste arrêté par la police
L'Humanité.fr avec agences
Lundi, 1 Février, 2016
Humanite.fr
La police égyptienne a arrêté dimanche le caricaturiste Islam Gawish accusé d'administrer "un site Internet sans permis", une interpellation aussitôt condamnée par des partis d'opposition qui dénoncent un climat de "restriction de la liberté d'opinion et d'expression".
Le caricaturiste Islam Gawish a été interpellé sur son lieu de travail, affirme le ministère de l'Intérieur dans un communiqué l'accusant d'administrer un site d'information sans les autorisations nécessaires. Islam Gawish a été arrêté pour "l'administration d'un site personnel sur Internet sans permis en violation de la loi", selon le communiqué, qui lui reproche également d'avoir "utilisé des copies de logiciels informatiques". Le caricaturiste y publie ses dessins, moquant parfois le président Al Sissi ou des responsables de son gouvernement, sur une page Facebook suivie par plus de 1.6 million d'utilisateurs. Il dispose en outre d'un site Internet. Un des avocats de Gawish, Ahmed Abdel Rahmane, a expliqué à l'AFP que son client sera déféré au parquet lundi.
Dans un communiqué commun, plusieurs petits partis d'opposition ont réclamé la "libération immédiate" d'Islam Gawish, dénonçant la politique de "restriction de la liberté d'opinion et d'expression adoptée dernièrement par les appareils de l'Etat". "Nous mettons en garde contre les conséquences d'un retour à l'Etat policier et à la répression des libertés", souligne le communiqué signé notamment par huit petits partis d'opposition, dont al-Dostour (Parti de la Constitution, en arabe), fondée par le prix Nobel de la paix Mohamed ElBaradei.
D’après Amnesty International, plus de 41 000 Égyptiens ont été arrêtés et emprisonnés depuis l’arrivée au pouvoir du maréchal Al Sissi en juillet 2013. Dans les mois qui avaient suivi l'éviction de Morsi, plus de 1400 manifestants islamistes réclamant son retour avaient été tués par policiers et soldats, tandis que plus de 15 000 autres étaient emprisonnés. La répression, d'abord limitée aux partisans islamistes de Morsi, s'est rapidement élargie aux mouvements laïcs et de gauche, chefs de file de la révolte anti-Moubarak. Fin novembre, le journaliste et chercheur Ismaïl Alexandrani, spécialiste des mouvements jihadistes du Sinaï égyptien et connu pour ses écrits critiques à l'égard du pouvoir, avait été arrêté à l'aéroport à son retour d'Allemagne, où il avait participé à des conférences sur la situation politique en Égypte.
Dans un communiqué commun, plusieurs petits partis d'opposition ont réclamé la "libération immédiate" d'Islam Gawish, dénonçant la politique de "restriction de la liberté d'opinion et d'expression adoptée dernièrement par les appareils de l'Etat". "Nous mettons en garde contre les conséquences d'un retour à l'Etat policier et à la répression des libertés", souligne le communiqué signé notamment par huit petits partis d'opposition, dont al-Dostour (Parti de la Constitution, en arabe), fondée par le prix Nobel de la paix Mohamed ElBaradei.
Le régime voudrait avoir un contrôle total d'internet
Bien que le gouvernement de Al Sissi a fait taire de nombreuses voix critiques dans les grands médias en Egypte, en arrêtant des journalistes ou les forcant à l'exil, il éprouve beaucoup plus de difficultés à contenir la liberté d'expression sur internet. Facebook, qui a joué un rôle déterminant dans l'organisation de la révolte de 2011, ainsi que d'autres réseaux sociaux sont suivis par des millions d'Égyptiens. En octobre 2015, un tribunal militaire a prononcé une peine de prison de trois ans à Amr Nohan, jeune avocat de 22 ans qui avait posté sur sa page Facebook une image de Sissi avec des oreilles de Mickey. Le pays n’hésite pas à déployer d’énormes moyens afin de contrôler les réseaux sociaux. « Le régime voudrait avoir un contrôle total d'internet, mais c’est un processus très difficile à mettre en place, si ce n’est impossible. Alors, il continue de cibler directement certains utilisateurs » explique un spécialiste des médias.D’après Amnesty International, plus de 41 000 Égyptiens ont été arrêtés et emprisonnés depuis l’arrivée au pouvoir du maréchal Al Sissi en juillet 2013. Dans les mois qui avaient suivi l'éviction de Morsi, plus de 1400 manifestants islamistes réclamant son retour avaient été tués par policiers et soldats, tandis que plus de 15 000 autres étaient emprisonnés. La répression, d'abord limitée aux partisans islamistes de Morsi, s'est rapidement élargie aux mouvements laïcs et de gauche, chefs de file de la révolte anti-Moubarak. Fin novembre, le journaliste et chercheur Ismaïl Alexandrani, spécialiste des mouvements jihadistes du Sinaï égyptien et connu pour ses écrits critiques à l'égard du pouvoir, avait été arrêté à l'aéroport à son retour d'Allemagne, où il avait participé à des conférences sur la situation politique en Égypte.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire