Métro Charonne, le 8 février 1962 : "Je me souviens..."
Jean FRIANT, Milly-la-Foret
Dimanche, 7 Février, 2016
Humanite.fr
À l'occasion du 54ème anniversaire de la répression sauvage du 8 février 1962 lors de la manifestation contre l’OAS et la guerre d’Algérie, le PCF et la CGT rendront un hommage aux neuf victimes au métro Charonne, lundi 8 février. Jean Friant, ouvrier chez Renault à Boulogne-Billancourt et rédacteur pour Avant-Garde était dans la manifestation et témoigne de la "bestialité policière" et de l'émotion lors de l'hommage aux victimes.
À l'époque je travaillais chez Renault à Billancourt et j'étais secrétaire du cercle des Jeunesses comunistes de l'usine. Avec mon camarade Bernard B., nous avions rendez-vous à 20 heures au siège d'Avant-Garde dans le 15ème arrondissement, notre journal, pour y monter la garde de nuit. C'était prévu depuis une dizaine de jours.
Le 8 février 1962 de grandes manifestations se déroulaient contre les attentats de l'OAS à Paris. Nous rejoignons le rendez-vous avec les travailleurs de Renault au Pont-Marie, et nous remontons en cortège jusqu'à la place de l'Hôtel de ville. Soudain arrive, toutes sirènes hurlantes, un "chapelet" de cars de flics. Le temps que ceux-ci descendent et commence à charger, nous nous dispersons dans les rues étroites de ce quartier du centre de Paris. Nous prenons le métro jusqu'à la station Bir-Hakeim puis la rue Humblot (15ème) où se trouve le siège de notre journal. Soudain, une immence déflagration, des vitres tombent... Nous nous précipitons à la porte de notre journal, nous tambourinous, nous sonnons mais rien ! Du bruit à l'intérieur... Et, un quart d'heure plus tard, la porte s'entrouve : nous venons pour la garde !
Les camarades préparent l'Appel national pour la mobilisation et la grève générale pour le lendemain, le 9 février ! Dans les locaux c'est le branle-bas de combat. Nouis passons toute la nuit à appeler toutes les fédérations de France des JC pour dicter le contenu de l'appel à diffuser pour le lendemain.
Le 9 février au matin, Bernard et moi retournons directement à l'usine. Meeting monstre dans le grand hall de l'Île Seguin: 10 000, 15000 travailleurs ? Emotion et gravité ! Un million de personnes aux obsèques de nos 9 camades assassinés le 13 Février.
Un mois plus tard 19 mars 1962: cessez-le-feu en Algérie. ENFIN !
Le 8 février 1962 de grandes manifestations se déroulaient contre les attentats de l'OAS à Paris. Nous rejoignons le rendez-vous avec les travailleurs de Renault au Pont-Marie, et nous remontons en cortège jusqu'à la place de l'Hôtel de ville. Soudain arrive, toutes sirènes hurlantes, un "chapelet" de cars de flics. Le temps que ceux-ci descendent et commence à charger, nous nous dispersons dans les rues étroites de ce quartier du centre de Paris. Nous prenons le métro jusqu'à la station Bir-Hakeim puis la rue Humblot (15ème) où se trouve le siège de notre journal. Soudain, une immence déflagration, des vitres tombent... Nous nous précipitons à la porte de notre journal, nous tambourinous, nous sonnons mais rien ! Du bruit à l'intérieur... Et, un quart d'heure plus tard, la porte s'entrouve : nous venons pour la garde !
Situation un peu surréaliste après cet attentat
Sont présents dans les locaux, les dirigeants et la rédaction du journal et des responsables des jeunesses communistes.Très vite, les nouvelles tombent : au métro Charonne des morts, des blessés. La bestialité policière !….Les camarades préparent l'Appel national pour la mobilisation et la grève générale pour le lendemain, le 9 février ! Dans les locaux c'est le branle-bas de combat. Nouis passons toute la nuit à appeler toutes les fédérations de France des JC pour dicter le contenu de l'appel à diffuser pour le lendemain.
Le 9 février au matin, Bernard et moi retournons directement à l'usine. Meeting monstre dans le grand hall de l'Île Seguin: 10 000, 15000 travailleurs ? Emotion et gravité ! Un million de personnes aux obsèques de nos 9 camades assassinés le 13 Février.
Un mois plus tard 19 mars 1962: cessez-le-feu en Algérie. ENFIN !
Le 8 février 1962, 9 travailleurs syndiqués de la CGT dont 8 étaient membres du Parti Communiste Français ont été sauvagement assassinés par des brigades spéciales de police sur l’ordre de Maurice Papon, alors Préfet de police de Paris et de Roger Frey, Ministre de l’Intérieur du gouvernement de l’époque.
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