CQFD, le code du travail comme une évidence
Lionel Venturini
Jeudi, 24 Mars, 2016
Humanite.fr
Le Collectif le Code du travail Qu'il Faut Défendre (CQFD) a tenu un meeting unitaire à Montreuil (93) mercredi soir, en prélude à la journée d’action de ce jeudi.
Comme une veillée d’armes. La contestation de la loi El Khomri a permis mercredi soir à Montreuil (Seine-Saint-Denis) un meeting unitaire rassemblant une palette large de la gauche, comme rarement depuis 2012. C’est à peu près le seul point positif à mettre au crédit du projet de loi écrit à Matignon et l’Elysée, et porté par la ministre du Travail. Car pour le reste, la réunion accueillie par Patrice Bessac, le maire (PCF) de Montreuil, mêlant à la tribune syndicalistes comme responsables politiques, lycéens, intermittents, s’est voulue dans sa nature même comme la première pierre de l’édifice à bâtir.
Contre « le salariat low cost, des jobs ubérisés » qui sont ainsi encouragés par le projet de loi, dénonce Fabrice Angei, du bureau confédéral de la CGT, « la voie de la confrontation n’est pas facile, évidemment, mais c’est la seule possible », résume Didier Bourgoin (FSU). Gérard Filoche, du Bureau National du PS, en convient, « il faut encore convaincre pour avoir un, deux millions de personnes dans la rue ». Il rappelle aussi que le ministère du Travail a « été créé pour échapper à celui de l’Economie », et qu’il y revient aujourd’hui. « C’est notre barricade de papier, ce Code », embraye Willy Pelletier, Coordinateur général de la Fondation Copernic et membre du Collectif le Code du travail Qu'il Faut Défendre (CQFD) rappelant que chaque année, « il y a 500 accidents du travail mortels, 700 suicides, 4500 handicapés du travail ».
Eric Coquerel, coordinateur national du PG, souligne la tartufferie du raisonnement proposé par la ministre : « parce que des gens seraient plus inquiets de leur avenir, ils travailleraient mieux ? » Karl Ghazi du Clic P (intersyndicale du commerce), en donne un autre exemple et ironise sur un projet qui prévoit qu’un référendum en entreprise, avec la loi El Khomri, ne peut pas porter sur la hausse des salaires, mais uniquement… sur leur baisse. Qu’il faut représenter 50% des salariés pour être considéré représentatif, mais 30% seulement s’il s’agit de signer un accord. « Drôle de démocratie que l’on nous propose ici », tempête-il. Judith Krivine, du Syndicat des avocats de France, poursuit qu’avec le projet, en inversant la hiérarchie des normes, « primerait désormais l’accord d’entreprise sur la loi ».
Quand on fragilise les salariés, ce sont d’abord les plus fragiles qui trinquent ; Giuseppe Massimo, de l’UNL rappelle « qu’un lycéen sur huit travaille déjà durant ses études ». « La moitié des étudiants aussi », renchérit pour l’UNEF William Martinet son président, qui pour faire taire les procès en illégitimité qui lui sont faits, raconte comment un patron de resto rapide lui a fait comprendre le sens des termes «salarié flexible » à coups d’intimidation. Ana Azaria, de Femmes Egalité, souligne que « les femmes sont déjà confrontées aux horaires fragmentés, dans le commerce, le nettoyage, les services à la personne. Tous secteurs où se concentrent les abus ». Et il faudrait diminuer encore leur protection ? Sophie Tissier, intermittente du spectacle qui vient de faire plier le groupe Canal plus, a témoigné qu’en brisant le silence, « on peut gagner. Pour mon cas, les juges ont admis qu’en prenant la parole à la télévision, j’étais dans mon droit ».
Contre « le salariat low cost, des jobs ubérisés » qui sont ainsi encouragés par le projet de loi, dénonce Fabrice Angei, du bureau confédéral de la CGT, « la voie de la confrontation n’est pas facile, évidemment, mais c’est la seule possible », résume Didier Bourgoin (FSU). Gérard Filoche, du Bureau National du PS, en convient, « il faut encore convaincre pour avoir un, deux millions de personnes dans la rue ». Il rappelle aussi que le ministère du Travail a « été créé pour échapper à celui de l’Economie », et qu’il y revient aujourd’hui. « C’est notre barricade de papier, ce Code », embraye Willy Pelletier, Coordinateur général de la Fondation Copernic et membre du Collectif le Code du travail Qu'il Faut Défendre (CQFD) rappelant que chaque année, « il y a 500 accidents du travail mortels, 700 suicides, 4500 handicapés du travail ».
Le référendum en entreprise, avec la loi El Khomri, ne peut pas porter sur la hausse des salaires, mais uniquement… sur leur baisse
Le projet El Khomri en réalité vient de loin, rappelle Cécile Drilleau, (Intersyndicale du ministère du travail) « il y a dedans des traces de la refondation sociale voulue par le Medef dans les années 90 ». De quoi convaincre Christian Pierrel, (PCOF), que l’on a là « un texte ni amendable, ni négociable ».Eric Coquerel, coordinateur national du PG, souligne la tartufferie du raisonnement proposé par la ministre : « parce que des gens seraient plus inquiets de leur avenir, ils travailleraient mieux ? » Karl Ghazi du Clic P (intersyndicale du commerce), en donne un autre exemple et ironise sur un projet qui prévoit qu’un référendum en entreprise, avec la loi El Khomri, ne peut pas porter sur la hausse des salaires, mais uniquement… sur leur baisse. Qu’il faut représenter 50% des salariés pour être considéré représentatif, mais 30% seulement s’il s’agit de signer un accord. « Drôle de démocratie que l’on nous propose ici », tempête-il. Judith Krivine, du Syndicat des avocats de France, poursuit qu’avec le projet, en inversant la hiérarchie des normes, « primerait désormais l’accord d’entreprise sur la loi ».
Quand on fragilise les salariés, ce sont d’abord les plus fragiles qui trinquent ; Giuseppe Massimo, de l’UNL rappelle « qu’un lycéen sur huit travaille déjà durant ses études ». « La moitié des étudiants aussi », renchérit pour l’UNEF William Martinet son président, qui pour faire taire les procès en illégitimité qui lui sont faits, raconte comment un patron de resto rapide lui a fait comprendre le sens des termes «salarié flexible » à coups d’intimidation. Ana Azaria, de Femmes Egalité, souligne que « les femmes sont déjà confrontées aux horaires fragmentés, dans le commerce, le nettoyage, les services à la personne. Tous secteurs où se concentrent les abus ». Et il faudrait diminuer encore leur protection ? Sophie Tissier, intermittente du spectacle qui vient de faire plier le groupe Canal plus, a témoigné qu’en brisant le silence, « on peut gagner. Pour mon cas, les juges ont admis qu’en prenant la parole à la télévision, j’étais dans mon droit ».
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