lundi 21 mars 2016

Une alliance de gauche en Europe

Une alliance de gauche en Europe

Anti-austérité
Marie-Laure Coulmin Koutsaftis
Lundi, 21 Mars, 2016
L'Humanité

Pour les dirigeants réunis à Athènes ce week-end, l’heure est à la solidarité et à la coordination.
Athènes (Grèce), correspondance. « Alliance contre l’austérité pour la démocratie en Europe », c’était le titre, et l’ambition politique, du forum organisé vendredi et samedi derniers par Syriza, l’institut Poulantzas, Transform ! et le Parti de la gauche européenne (PGE). Tandis que les négociations de la Grèce avec le quartette des créanciers se heurtent à d’insurmontables impasses, le gouvernement Tsipras appelle à la rescousse les forces de gauche dans une Europe menacée par ses propres directions austéritaires. Venus de tout le continent, quarante représentants de la gauche européenne – des dirigeants de Podemos, du Sinn Féin et du Bloc de gauche portugais, ainsi que de nombreux membres d’Attac, mais aussi des délégués socialistes et des écologistes – y ont participé.
En présence d’Alexis Tsipras, à peine rentré du Conseil européen de Bruxelles, Pierre Laurent, président du PGE, propose la création d’un forum européen permanent contre l’austérité, un organe d’évaluation, de coordination et de travail sur des problèmes concrets comme celui des réfugiés ou le droit du travail, dans une période historique où la crise économique et sociale devient une crise humanitaire. « L’Europe de la paix est devenue l’Europe de la peur, lance-t-il. Retrouvera-t-elle le chemin de la solidarité pour sortir de ces crises ? » Tous dressent le procès d’une Union européenne aveugle aux besoins des peuples, qui applique aveuglément et partout les mêmes recettes austéritaires qui ne marchent pas, sous le prétexte de la crise de la dette publique.
Lors de la table ronde « Protection des conventions collectives, sauvons le droit du travail », Ouria Belaziz, de la CGT métallurgie, évoque le succès de la mobilisation 2.0 sur le thème #OnVautMieuxQueÇa, et son prolongement avec la forte mobilisation dans la rue contre la loi El Khomri. Représentant le syndicat belge FGTB, Constant Koumbounis incite à aller plus loin : « Les gens ont besoin d’un projet pour gagner et non d’un projet pour ne pas perdre. Il est temps de s’allier entre syndicats, partis politiques, intellectuels, agriculteurs, journalistes et surtout avec les jeunes, pour endiguer la perte accélérée de nos acquis sociaux. Il nous faut un organe européen de coordination pour pouvoir lancer des grèves européennes. » Comme le souligne Pierre Laurent, « l’Europe alternative se manifeste dans les initiatives citoyennes et solidaires, dans les réflexions des penseurs et les mobilisations sociales : il y a un mouvement réel pour sortir l’Europe de l’austérité ».

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire