lundi 14 mars 2016

Le glyphosate gardera-t-il du champ en Europe ?

Le glyphosate gardera-t-il du champ en Europe ?

 Mars, 2016
L'Humanité

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L’actuelle autorisation de mise sur le marché du glyphosate, principal composant du Roundup, expire en juin prochain.
Photo : MediaforMedical/Alamy/Nigel Cattlin
Un comité d’experts de la Commission européenne doit décider aujourd’hui de renouveler, ou pas, l’autorisation de mise sur le marché du principal composant du Roundup de Monsanto.
Le glyphosate vit-il ses dernières heures en Europe et, si oui, combien d’années dureront-elles ? Le principal composant du Roundup, herbicide le plus utilisé au monde et commercialisé par le groupe Monsanto, revient sous le feu des projecteurs éclaboussé de nouvelles polémiques. Alors que l’autorisation de mise sur le marché (AMM) européen dont dispose le produit expire en juin, un comité d’experts de la Commission européenne est censé acter – ou pas – aujourd’hui son renouvellement. Le choix sera-t-il tranché pour autant ? Pas si sûr, quand la bataille à laquelle se livrent détracteurs et défenseurs du produit pourrait déboucher sur une décision en demi-teinte. Et ranimer au passage les suspicions qui planent sur la Commission et l’Agence européenne de sécurité des aliments (Efsa, en anglais).

six ONG environnementales ont déposé plainte contre l’Efsa et le BfR

Bref retour en arrière : mars 2015, le Centre international de recherche sur le cancer (Circ), une agence de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), rend son évaluation sur le glyphosate. Les conclusions des 17 experts internationaux sont cinglantes, qui déclarent le produit « probablement cancérogène » pour l’être humain. Huit mois plus tard, retournement de situation : en novembre, l’Efsa rend des conclusions à l’exact opposé. L’étude, effectuée en son nom par l’Institut fédéral allemand pour l’évaluation des risques (BfR), conclut que le glyphosate « n’est probablement pas cancérogène ». En d’autres termes, l’Efsa donne son feu vert au renouvellement de l’AMM.
Contre-offensive en janvier 2016 : un groupe d’eurodéputé Verts, parmi lesquels Michèle Rivasi et José Bové, publient une tribune incendiaire dans le Huffington Post. La décision de l’Efsa « a été élaborée dans la non-transparence la plus totale, écrivent les parlementaires. Certains experts qui ont conseillé l’Efsa (…) n’ont pas rempli leur déclaration de conflit d’intérêts. » Au reste, l’agence s’est « limitée à évaluer le glyphosate pur, sans prendre en compte son effet quand il est mélangé à d’autres substances » actives.
La Commission en prend elle aussi pour son grade, accusée d’orchestrer les intérêts des multinationales. En dépit d’un vote défavorable des députés de la commission Environnement et Santé publique du Parlement européen, « la Commission européenne a confirmé (l’autorisation de l’importation d’un maïs OGM en Europe). Ce maïs se trouve être le NK603 x T25 de Monsanto

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