lundi 14 mars 2016

« Une langue qui s’abîme, c’est une société qui décline »

« Une langue qui s’abîme, c’est une société qui décline »

Claude Baudry
Jeudi, 10 Mars, 2016

Une quarantaine de chaînes et de radios participent à la Journée de la langue française dans les médias audiovisuels, lundi 14 mars.
Chic, on va oublier le prime time, et l’access qui le précède. Aujourd’hui, c’est la « Journée de la langue française dans les médias audiovisuels ». 40 chaînes télé et radios y participent. Surtout, on ne va plus voir ces anglicismes qui cernent le téléspectateur dans la publicité, sur les enseignes de magasins et à la télé. Le live remplace le direct, le talk-show l’émission-débat. On parle bashing quand on peut dire éreintage, best of quand florilège fait l’affaire, briefing et débriefing quand réunions préparatoire et bilan suffisent, guest stars pour invités vedettes. On n’entraîne plus, on coache… et on s’étonne des contre-sens. Ou des pléonasmes dont le « tri sélectif », «l’ apanage exclusif » et le « projet d’avenir » sont quelques fleurons.
Alexandre Romanès, poète gitan à la tête d’un cirque qui porte son nom, le dit à la fin de ses spectacles : « La langue française s’est, au fil de son histoire, enrichie de mots étrangers mais ajoute-t-il, à chaque fois en les francisant. Ce n’est pas le cas avec la langue anglaise ».
Cette journée organisée à l’initiative du CSA ouvre la semaine de la langue française que lancera ce matin, Audrey Azoulay, la nouvelle ministre de la Culture et de la communication.
En présentant cette journée, Olivier Schrameck président du CSA le rappelait : « La maîtrise de la langue est un rempart contre l’exclusion et la discrimination » en rappelant que pour beaucoup « l’audiovisuel est un des accès essentiels à la langue, et sans doute encore plus pour celles et ceux que la France accueille et qui trouvent dans la radio et la télévision des voies primordiales de découverte et de compréhension de notre vie commune ».
C’est pour lui, un premier défi. Le second défi est celui de l’adaptation de la langue à l’évolution rapide de notre environnement : « la globalisation économique et la révolution numérique génèrent autant de nouveaux mots que de nouvelles manières d’écrire et de parler. La langue est pour nous le gage de notre culture et de notre compétitivité ». Mais précise-t-il « chacun d’entre nous en est conscient : une langue qui s’appauvrit, c’est une société qui s’affaiblit ; une langue qui s’abîme, c’est une société qui décline ».
Qu’elle qu’en soit sa qualité, une autobiographie vaut mieux qu’un biopic. Et pour un appareil électroménager le télé plug and play est-il plus facile à écrire que prêt à l’emploi ? Allez, on reste fun.

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