jeudi 24 novembre 2016

250 000 civils affamés et bombardés dans Alep assiégée

250 000 civils affamés et bombardés dans Alep assiégée

Syrie
Damien Roustel
Mercredi, 23 Novembre, 2016
L'Humanité
  
Un Syrien évacu une femme des décombres d'un immeuble suite aux attaques aériennes signalées sur le district d'al-Hamra, contrôlé par les rebelles d'Alep, le 20 novembre 2016. Photo : AFP
Un Syrien évacu une femme des décombres d'un immeuble suite aux attaques aériennes signalées sur le district d'al-Hamra, contrôlé par les rebelles d'Alep, le 20 novembre 2016. Photo : AFP
Damas refuse de fournir une aide humanitaire aux habitants des quartiers rebelles de la deuxième ville du pays. L’ONU redoute le pire.
La vie de 250 000 habitants des quartiers d’Alep-Est tenus par la rébellion ne tient plus qu’à un fil. Ils « sont isolés, affamés, bombardés et privés d’aide médicale et d’assistance humanitaire afin de les forcer à se soumettre ou à fuir », s’est ému le patron des opérations humanitaires de l’ONU, Stephen O’Brien, lundi devant le Conseil de sécurité. « C’est une tactique délibérée (...) une forme cruelle de punition collective », a-t-il ajouté. Cette guerre totale mise en œuvre par Damas et Moscou est appliquée « de manière monstrueuse par la partie au conflit qui en premier lieu devrait défendre et protéger ses propres citoyens, même ceux qui ne sont pas d’accord avec leurs dirigeants », a poursuivi le responsable onusien. Les rares structures encore en mesure de fournir des soins médicaux aux habitants ont été très endommagées par les bombardements. Selon l’ONU, le temps est désormais compté pour éviter une catastrophe humanitaire.
Damas a rejeté le week-end dernier la proposition d’une trêve humanitaire avancée par l’émissaire de l’ONU pour la Syrie, Staffan de Mistura. La Syrie a refusé de permettre l’évacuation des malades et des blessés d’Alep-Est ainsi que l’entrée des aides et des médecins. Le chef de la diplomatie syrienne, Walid Mouallem, a expliqué que la trêve « récompenserait les terroristes » et insisté sur une reconquête d’Alep-Est par le gouvernement. La deuxième ville du pays est tombée aux mains des insurgés en 2012.
Selon un dernier bilan de l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), les bombardements menés par l’armée du président syrien Bachar Al Assad ont tué 115 civils dont 18 enfants depuis une semaine. Au total, un million de Syriens sont soumis à des sièges dans tout le pays. Le conflit syrien a fait, depuis 2011, plus de 300 000 morts.

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