lundi 14 novembre 2016

Appel des 100 : « Notre candidat, c’est notre programme »

Appel des 100 : « Notre candidat, c’est notre programme »

Audrey Loussouarn
Dimanche, 13 Novembre, 2016
Humanite.fr

 

DR
Le collectif appellait à débattre de son projet le 12 novembre à Montreuil lors d’une grande convention nationale  ouverte aux collectifs locaux, à toutes les sensibilités de la gauche écologiste, sociale, associative, syndicale, politique.
Balayer le « défaitisme et la tétanie » et « éviter la gueule de bois qu’ont les Américains aujourd’hui ». L’ objectif est lancé par Jean-Pierre Dubois (Ligue des droits de l’homme) et partagé par Patrice Bessac, maire PCF de Montreuil - ville qui accueillait samedi la convention nationale de l’Appel des 100. « Proposer un nouveau contrat social est un devoir absolu. Ce ne sont pas l’avenir de nos courants et de nos partis qui sont en jeu », a rappelé l’édile, dans son introduction. Depuis mai, membres du Front de gauche, d’EE-LV, du PS mais aussi intellectuels, associatifs et syndicalistes se réunissent pour élaborer une alternative à la politique gouvernementale. Toute la journée de samedi, ils ont débattu pour s’entendre sur cinq priorités et cinquante propositions, travaillées lors de réunions locales à travers la France.
 
Le but d’un tel projet, pour Willy Pelletier (Fondation Copernic), est de répondre à un constat commun : « La situation sociale est caractérisée par une grande insécurité. Le gouvernement met de la sécurité partout sauf dans nos vies. Contre cela, il faut une insurrection citoyenne car soit on se fait à la politique telle qu’elle est, mais aussi à la bataille d’ego, soit on se fait les partisans de l’unité. » Gérard Filoche voit également en ce texte « rose-rouge-vert » un acte « impératif » à l’aube d’élections qui arrivent à grands pas. Un sentiment d’urgence partagé par Jean-Pierre Dubois : « La question du ‘’qui’’ a éclipsé le ‘’quoi’’. Seulement, il s’agit de savoir si nous allons poursuivre ces mesures catastrophiques ou nous intéresser aux 99% de la population. » Comment ? En évitant la seule prise de décision par le haut, « à la Bonaparte », selon Willy Pelletier. Une « co-construction » entre toutes les instances, pour Christophe Delecourt (CGT UGFF), qui, en somme, « réinvente la démocratie ».
 
Lutter contre la précarisation généralisée (chez les jeunes, à La Poste…), renforcer le code du travail et la médecine du travail, réduire le temps de travail, augmenter le SMIC à 1800 euros (« brut » doit préciser le texte, selon actent-ils ce jour-là)… chacun apporte son éclairage grâce à son expérience du terrain. La majorité des priorités avancées par les acteurs de l’appel des 100 tendent vers un renforcement des services publics, démembrés depuis des décennies, qui touchent à la fois les enjeux d’éducation, de santé ou encore des droits des femmes. « Les dernières luttes ont montré qu’il existait des bases communes. Si nous ne nous donnons pas les moyens d’une visibilité, le débat risque d’être confisqué par le patronat et la question identitaire. En mettant ces solutions en avant, nous éviterons une colère doublée d’un sentiment d’impuissance », estime Stéphanie Treillet (ATTAC).
 
Si les cinquante propositions font consensus, comment, ensuite, porter ce programme alors que la France Insoumise est d’ors et déjà en campagne, que la primaire écologiste a élu son candidat et que le PCF n’a pas encore fixé définitivement sa stratégie ? Pour Marie-Pierre Vieu (PCF), il existe un véritable espace politique pour ce collectif tant certains membres de la gauche radicale « ne sont pas convaincus par la primaire PS ou la démarche des Insoumis ». Laura, militante PCF à Montreuil, propose d’aller aux devants des abstentionnistes et de ceux qui votent FN « en se trompant de colère », quand Guy Tresallet (FSU) vise « le ralliement des classes populaires, celles qui se réunissaient contre la loi Travail », avant de « se préoccuper du candidat ». Soit « marcher sur deux jambes : la mobilisation et le temps électoral », avance une militante du collectif de Lyon. Pour José, syndicaliste à Ensemble !, « un bon projet ne sert à rien s’il n’est pas bien défendu ». « Notre candidat, c’est notre programme mais notre programme doit être porté », précise-t-il. Certains proposent d’attendre le résultat de la primaire PS ou estiment qu’il serait bon d’interpeller Jean-Luc Mélenchon pour l’appeler au rassemblement. D’autres visent dès à présent l’échéance des législatives. Pour cela, le collectif poursuit ses initiatives locales et prévoit d’interpeller les candidats pour leur soumettre ses propositions.

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