Le spectre d’un génocide menace le Burundi

Rosa Moussaoui

Mercredi, 23 Novembre, 2016

L'Humanité

  

Photo Carl De Souza/AFP

Il y a un an et demi, la décision du président Pierre Nkurunziza de briguer un troisième mandat plongeait le Burundi dans une dangereuse crise politique. Dans sa fuite en avant, le régime déploie une répression « aux dynamiques génocidaires », alerte la Fidh. Lire la suite

« Ils sont entrés dans ma maison et ils ont tiré et tué toutes les personnes présentes avec moi, mes deux amis Charles et Éric qui étaient venus se réfugier chez moi après avoir fui leur propre maison qui venait d’être détruite par des policiers. Ensuite, ils ont tout pillé chez moi et tout cassé (...). Dans ma parcelle, ils ont tué un nombre indéfini de personnes, je sais juste qu’il y avait beaucoup de cadavres quand je suis sorti avec les policiers. Ils m’ont pris, m’ont ligoté. Ils m’ont battu très fort et m’ont conduit dans un endroit où il y avait déjà beaucoup de corps sans vie. (...) Deux policiers m’ont alors mis une corde autour du cou et ont serré très fort pour me garrotter. Du sang a coulé de partout : des yeux, de la bouche, du sexe. Ils ont cru que j’étais mort et m’ont laissé là. »

 

Recueilli par la Fidh et la ligue Iteka, cet effroyable témoignage illustre le climat de répression qui règne depuis un an et demi au Burundi, où le président Pierre Nkurunziza s’accroche au pouvoir. Une violence potentiellement génocidaire, alertent ces ONG