mardi 2 février 2016

Allocations Chômage : le retour de la dégressivité ?

Allocations Chômage : le retour de la dégressivité ?

Fanny Doumayrou
Mardi, 2 Février, 2016
L'Humanité

La baisse progressive du montant des allocations est à l’étude pour redresser l’assurance chômage.
Alors que les négociations entre patronat et syndicats, gestionnaires de l’assurance chômage, doivent commencer mi-février pour aboutir au 1er juillet prochain à une nouvelle convention, les signes d’une forte attaque contre les droits des chômeurs se multiplient. Après le rapport de la Cour des comptes mi-janvier dénonçant un régime généreux et préconisant des mesures radicales pour redresser un régime qui devrait cumuler 29,4 milliards d’euros de déficit fin 2016, la piste de la dégressivité des allocations fait son retour. Dimanche, la ministre du Travail, Myriam El Khomri, a indiqué que cette option pourrait être envisagée par le gouvernement si jamais les négociations n’aboutissaient pas. Hier matin, sur i-Télé, le ministre des Finances, Michel Sapin, a confirmé cette piste, promettant une contrepartie pour les chômeurs sous forme de « droits à la formation et à la reprise d’emploi ».
La dégressivité des allocations, qui consiste à abaisser par paliers le montant des allocations à mesure que le temps passe, avait été mise en place à l’Unedic en 1992 sous la présidence de la dirigeante de la CFDT Nicole Notat, avant d’être supprimée en 2001. D’après le patronat, elle incite le chômeur, toujours soupçonné de se complaire dans sa situation, à reprendre un emploi. C’est surtout une mesure d’économie pour le régime, qui appauvrit le chômeur et augmente ses angoisses à mesure que les mois passent. Une étude de Brigitte Dormont, de l’Insee, publiée en 2001, conclut que la dégressivité entre 1992 et 2001 « aurait plutôt ralenti le retour à l’emploi ».

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