L’aile gauche du PS veut une primaire statutaire
Aurélien Soucheyre
Lundi, 1 Février, 2016
L'Humanité
Des parlementaires du Parti socialiste se sont réunis à l’Assemblée nationale samedi pour appeler leur parti à respecter ses statuts, qui garantissent la tenue d’une primaire pour 2017.
L’aile gauche du PS s’est déclarée favorable à l’organisation d’une primaire de la gauche et des écologistes pour 2017. Réunis samedi à l’Assemblée nationale, de nombreux parlementaires, dont les frondeurs, ont défendu la proposition lancée il y a trois semaines par plusieurs personnalités et intellectuels dans Libération. Cette solution représenterait « la seule voie pour la gauche afin de prévenir le naufrage que nous redoutons pour l’élection présidentielle », écrivent-ils. Très virulent à l’égard du tandem composé par François Hollande et Manuel Valls – sans jamais les nommer –, le texte adopté pointe « les renoncements accumulés » de l’exécutif, et appelle le PS à « respecter ses statuts ».
« Notre loi fondamentale est très claire : les primaires ne sont pas une option, laissée à l’arbitraire, mais une obligation », a insisté le député Christian Paul. François Hollande, tout président de la République qu’il est, n’est en rien candidat automatique pour 2017. En cas de non-respect des statuts du PS d’ici deux mois, des militants socialistes songeraient même à saisir les tribunaux.
Si le PCF ou l’écologiste Cécile Duflot ne sont pas défavorables à une primaire d’alternative à François Hollande, c’est-à-dire sans sa participation, l’aile gauche du PS soutient l’appel initial, selon lequel la primaire doit rassembler toutes les sensibilités de la « gauche », de Hollande à Mélenchon, afin de faire le ménage et de créer une dynamique sur une ligne clarifiée avant le premier tour.
Un scénario sans Hollande envisagé à gauche
Les parlementaires socialistes qui avaient défendu la motion B lors de leur dernier congrès verraient d’un bon œil une élimination de Hollande à cette occasion. Ils ont cependant annoncé qu’ils se rangeraient derrière lui s’il venait à l’emporter. Une idée insupportable pour Jean-Luc Mélenchon, qui ne pourra soutenir un vainqueur avec qui il serait en désaccord total, en plus de refuser l’idée même de primaire dans le JDD : « L’expérience montre que les exclus, les chômeurs, le peuple profond ne votent pas aux primaires. La primaire a de nombreux points communs avec le PMU : on vote pour le mieux placé, davantage sur des personnes que sur des idées. »
Le premier secrétaire du PS, Jean-Christophe Cambadélis, utilise les ruptures et les « oukases » à gauche pour décrédibiliser toute idée de primaire. Quant à la nouvelle icône et radicale de gauche Christiane Taubira, que d’aucuns verraient bien jouer un rôle, elle a annoncé être « loyale au président de la République », tout en précisant qu’elle s’investirait en 2017, sans dire comment.
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