mardi 2 février 2016

Sanofi : tout pour complaire aux actionnaires

Sanofi : tout pour complaire aux actionnaires

Mardi, 2 Février, 2016

Après avoir supprimé milliers d'emplois en France ces dernières années, malgré des dividendes records versé à ses actionnaires, Sanofi annonce aujourd'hui la suppression de 600 postes en trois ans. Dans le même temps le géant pharmaceutique s'attaque au juteux marché du vaccin contre le virus Zika.
Le géant pharmaceutique a annoncé  ce mardi aux représentants des personnels l'ampleur exacte des de postes qu'il compte supprimer dans les trois années à venir.
Des Comités centraux d'entreprise (CCE) et CE extraordinaires étaient convoqués aujourd'hui dans plusieurs sociétés du groupe, avant une réunion, jeudi, des représentants des salariés au niveau du groupe.
Le laboratoire a annoncé, dans un communiqué, la suppression "d'environ 600 postes" sur trois ans en France, soit 2% des effectifs, via des départs volontaires et le financement de pré-retraites. Ce projet ne "prévoit pas de fermeture d'usine et n'aura pas d'impact sur les effectifs de la R&D", assure le groupe.
"Plusieurs centaines d'emplois vont être encore sacrifiés", alors que "Sanofi n'est pas une entreprise en difficultés" et a versé "plus de 3,8 milliards de dividendes aux actionnaires en 2015", a pour sa part souligné la CGT dans un communiqué.
Le groupe, qui emploie 27.000 salariés en France sur environ 110.000 personnes dans le monde, a annoncé en novembre un plan d'économies d'1,5 milliard d'euros d'ici 2018 via un recentrage de son portefeuille d'activités et une réorganisation de l'entreprise en cinq grandes unités commerciales.
Le groupe avait indiqué aussi qu'il envisageait de se séparer de ses activités santé animale (Merial) et génériques en Europe (Zentiva). Il est depuis entré en négociations exclusives avec Boehringer Ingelheim pour lui céder Merial (6.600 salariés dans le monde dont près de 2.000 en France) et récupérer l'activité de santé grand public du laboratoire allemand (hors Chine).
La CGT redoute désormais l'annonce d'un projet de cession de Zentiva, "qui impacterait gravement la France". Le syndicat a écrit il y a quelques jours au ministère de l'Economie pour lui demander de "défendre l'outil scientifique et industriel français".
Au fil des cessions et plans de réorganisation (visite médicale, recherche et développement...), Sanofi a supprimé ces dernières années plusieurs milliers d'emplois en France (5.000 depuis 2008 selon la CGT). Si l'on tient compte des recrutements et acquisitions opérés en parallèle par le groupe, 1.300 emplois ont été perdus sur l'hexagone entre fin 2008 et fin 2014, d'après les bilans annuels.
En 2014, les bénéfices de Sanofi ont atteint 6 milliards d'euros. L'entreprise emploie 100 000 personnes dans le monde, dont 20 000 en France. Le plan de la direction est clair : rendre Sanofi toujours plus attractif, plaire aux marchés et séduire les actionnaires avec des dividendes très élevés. L'entreprise le revendique : sur l'année 2014, elle reverse 50% de ses résultats nets à ses actionnaires
Contre Feu
Dans le même temps, la division vaccins de Sanofi, a annoncé mardi qu'il se lançait dans la recherche d'un vaccin contre le virus Zika, transmis par des moustiques et soupçonné de provoquer des malformations congénitales. Sanofi explique dans un communiqué vouloir s'appuyer "sur les succès obtenus dans le développement de vaccins contre des virus similaires", comme son vaccin contre la dengue, Dengvaxia, enregistré récemment.
 "Sanofi Pasteur répond à l'appel mondial pour le développement d'un vaccin contre le virus Zika, justifié par la rapidité de la propagation de la maladie et les risques de complications médicales", a indiqué Nicholas Jackson, directeur de la Recherche de Sanofi Pasteur, qui sera chargé du nouveau projet de vaccin.
Il n'existe à ce jour aucun vaccin ni traitement spécifique contre l'infection à virus Zika. L'OMS a averti la semaine dernière que le virus se propageait "de manière explosive" dans la région des Amériques, avec trois à quatre millions de cas attendus en 2016. sanofi ne pouvait pas rater un tel "marché" !

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