lundi 9 janvier 2017

A Nevers, le maire en marche avant l’heure


A Nevers, le maire en marche avant l’heure

Dimanche, 8 Janvier, 2017
Humanite.fr
Photo : AFP
Photo : AFP
Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’Emmanuel Macron arrivait en terrain conquis en choisissant Nevers (Nièvre) pour son meeting sur la santé le 6 janvier. Le maire Denis Thuriot avait en effet déroulé le tapis rouge au candidat à l’avance.
Avec sans doute un peu trop de zèle puisque la page Facebook de la ville de Nevers annonçait déjà la venue du candidat d’ « En Marche! » dès le 28 décembre, proposant même un lien pour s’y inscrire. Une publication supprimée depuis, mais qui a mis la puce à l’oreille à de nombreux citoyens sur  l’impartialité prétendue d’un maire qui s’est fait élire « sans étiquette ». Mais peut-être n’était-ce qu’un simple égarement après tout.
Sauf que dans le même temps, le bulletin municipal, distribué dans les 23 000 boites aux lettres de Nevers, annonçait lui aussi l’accueil d’Emmanuel Macron par Denis Thuriot. « Ca ne fait pas partie des usages de faire paraître l’accueil d’un candidat à la présidentielle dans les publications municipales », note François Diot, conseiller municipal d’opposition (PCF). C’est pourtant bien plus qu’un accueil protocolaire que l’édile neversois a exprimé lors de son discours d’ouverture du meeting d’En marche ! Commençant par évoquer l’attache familiale de la grand-mère d’Emmanuel Macron en citant le livre écrit par le candidat (« Révolution »), celui qui était encore au PS six mois avant les élections municipales s’est appuyé sur la stratégie sans étiquette « Nevers avenir », avec laquelle il s’est fait élire en 2014, afin de faire passer le message à peine subliminal d’un « mouvement transpartisan pour sortir des clivages politiques du siècle dernier ». Il n’en a pas fallu davantage pour rendre encore plus visible son soutien au candidat qu’il annonce à la tribune par un tonitruant «  Emmanuel, à toi d’exposer ta vision d’avenir de la France ! »  et qui se confirmera dans un entretien que Macron livrera au Journal du Centre dévoilant le parrainage de Denis Thuriot.. L’ex-ministre de l’Economie a d’ailleurs trouvé à qui parler en développant les questions de santé de son programme telles que l’accroissement de la concurrence pour faire baisser les prix des lunettes, prothèses dentaires et auditives, la création d’un "Doctissimo Public" pour lutter contre les déserts médicaux, ou encore la facilitation du travail libéral des médecins hospitaliers. Un projet qui, loin de mettre les profits à contribution pour financer la santé publique, a l’air de plaire aux participants les plus libéraux du public. Car, pour gagner la mairie face à la liste de gauche qui unissait socialistes, verts et communistes, Denis Thuriot avait fusionné entre les deux tours avec les listes UDI et UMP. Un laboratoire pour « En Marche! » mais « surtout de l’enfumage politique car on voit bien que lorsqu’on est sans étiquette, on n’est ni de gauche, ni de gauche », ironise François Diot.

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