mardi 31 janvier 2017

Benoît Hamon face au défi du rassemblement

Benoît Hamon face au défi du rassemblement

Hamon, le jour d’après
Lundi, 30 Janvier, 2017
Humanite.fr

Le désormais candidat PS à la présidentielle a une lourde tâche : rassembler les socialistes, y compris pro-Valls, derrière lui. Au-delà de son camp, l’ex-ministre de Hollande tente de lancer une discussion avec ses concurrents à gauche, les appelant à la construction d’une « majorité gouvernementale cohérente ».
Après la désignation de Benoît Hamon comme candidat socialiste, c’est une nouvelle campagne qui débute. La gauche compte désormais un candidat de plus sans avoir écarté le risque de ne pas être présente au second tour de la présidentielle. Dans son discours de vainqueur de la primaire, Benoît Hamon a souligné dimanche soir la nécessité de rassembler désormais les socialistes, que le quinquennat a tant divisé durant cinq années. Une tâche qui s’annonce difficile. Certains élus pro-Valls, ou plus généralement sociaux-libéraux du PS, ont déjà annoncé leur ralliement à Emmanuel Macron, estimant que le candidat désigné n’est pas le leur mais celui de l’aile « frondeuse » du PS. Ceux-là mêmes qui avaient évoqué vendredi un « droit de retrait » en cas de défaite de l’ex-premier ministre. Sur la cinquantaine de membres du « Pôle réformateur », aile droite du PS, « moins d’une dizaine » devrait rejoindre la marche de l’ex-banquier, tente de rassurer l’un d’eux, Philippe Doucet. Préoccupation qui sera discutée mardi lors d’une réunion de ces élus "réformateurs". « Benoît Hamon a dans les quinze jours qui viennent un choix à faire. Il doit élargir. Il faut qu'il passe d'un projet pour la primaire à un projet pour la présidentielle. Il y a des convergences possibles, même s'il peut y avoir un désaccord philosophique », a souligné le député socialiste.
Après un entretien avec Benoît Hamon, lundi après-midi, le premier ministre Bernard Cazeneuve a, lui aussi, souligné cet impératif qui « le place face à une responsabilité imminente : celle de convaincre nos citoyens. C'est à lui de rassembler, de trouver les mots, les gestes, les thèmes pour le faire ». Lui adressant ses « félicitations » pour sa victoire et ses « vœux sincères » pour la présidentielle, il l’a appelé à prendre sa part du bilan du quinquennat car « la gauche doit être fière de ce qu'elle a accompli ». « Satisfait », Benoît Hamon s’est cependant dit « pas convaincu sur la loi travail » après cet échange. Le candidat, qui souhaite son abrogation, a expliqué vouloir « maintenir le cap, l'horizon (qu’il) a dessiné » tout en « s'enrichissant des contributions des uns et des autres ».
Mélenchon laisse une petite porte ouverte
Sur ce point, le candidat du PS tente plutôt, pour l’heure, de se tourner vers sa gauche. Dimanche, il soulignait sa volonté de discuter dès ce lundi avec Yannick Jadot, candidat d’EE-LV, et Jean-Luc Mélenchon, candidat de la France insoumise, en les appelant à la construction d’une « majorité gouvernementale cohérente ». Le candidat élu à la primaire écologiste a réagi dès lundi matin, en invitant Benoît Hamon « à s'émanciper d'un Parti socialiste qui n'a jamais fait sa conversion écologiste ». Il s’est interrogé sur le terme de « cohérence » employé par l’ex-ministre du gouvernement : « Est-ce que Benoît Hamon va faire le nouveau François Hollande de la synthèse ? Ou est-ce qu’il est prêt avec nous à la grande aventure, à la grande aventure écologique et sociale? » Et justement, c’est sur ce volet écologiste du programme du candidat PS que son équipe compte peser. « Benoît Hamon dit ‘’si on cherche, on va trouver’’ (des points communs). Par exemple l'écologie, c'est quelque chose qui est central dans son projet, ça peut fédérer à gauche », a souligné son porte-parole Alexis Bachelay. Jean-Luc Mélenchon, qui séduit nombre d’électeurs avec cette fibre écologiste depuis 2012, l’a fait remarquer dimanche soir, laissant une petite porte ouverte : « Que l’instrument au PS en ait été Benoît Hamon, qui a chanté des paroles si proches des nôtres, est une source de satisfaction supplémentaire. Que pour désigner son candidat le PS ait préféré nos mots à ceux de son propre gouvernement est un fait qui donnera ses fruits le moment venu. »

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