lundi 16 janvier 2017

Climat. 1 million d’emplois potentiels d’ici à 2020

Climat. 1 million d’emplois potentiels d’ici à 2020

Alexandra Chaignon
Vendredi, 13 Janvier, 2017
L'Humanité

Alors que la transition écologique s’installe dans la campagne, un collectif d’associations et de syndicats lance le débat sur le sujet.
Créer un million « d’emplois climat » d’ici à 2020, c’est possible ! Tel est la proposition lancée par un collectif de syndicats, associations sociales et environnementales (1) qui s’est réuni au sein d’une plateforme pour travailler à une meilleure articulation entre politique climatique, protection des salariés et création de nouveaux emplois. Même si la loi sur la transition écologique souligne le lien important entre des politiques de transition écologique et la question des emplois, les actions en faveur de la lutte contre les changements climatiques sont encore insuffisantes.

« Donner une réponse au chômage »

Pour les signataires de ce rapport, l’objectif est de « soumettre au débat public une proposition qui permet de donner une réponse au chômage et d’entrer de plain-pied dans la transition écologique nécessaire au regard de l’urgence climatique ». Une proposition qui s’appuie sur un certain nombre d’études et de travaux existants : le rapport propose ainsi la création de 350 000 emplois dans le secteur du bâtiment et de la rénovation, 330 000 dans celui des énergies renouvelables, 100 000 dans l’administration publique, 50 000 dans l’agriculture paysanne, 20 000 dans les transports ferroviaire/en commun. « Pour arriver à 1 million d’emplois net, il faut créer 1,5 million de postes afin de prendre en charge les salariés qui perdront leur travail à cause de la fragilisation de certains secteurs d’activité comme les centrales à charbon ou le transport routier », précisent les signataires.
Ce rapport montre aussi que cette transition écologique est largement finançable, en s’attaquant aux niches fiscales en faveur des énergies fossiles, en élargissant la taxe sur les transactions financières ou encore en récupérant les recettes dues à la fraude et à l’évasion fiscales. « Les dépenses et investissements publics et privés nécessaires pour réussir ce pari se chiffrent à 105 milliards d’euros par an », table le rapport.
Alors que Jean-Luc Mélenchon et Benoît Hamon ont mis cette question au cœur de leurs programmes respectifs, Maxime Combes, économiste membre d’Attac France et signataire de ce rapport, assène : « Ce n’est ni l’activité, ni l’argent qui manquent, mais la volonté politique. » « Cette question de la lutte contre le dérèglement climatique n’est pas un supplément d’âme à rajouter à des programmes politiques. C’est une pièce cardinale, insiste-t-il. Avec ce rapport, on a l’ambition de poser un certain nombre de jalons dans tous les débats publics, et pas seulement le débat présidentiel. »
Certaines propositions posent néanmoins question, comme celle sur le développement des emplois aidés (230 000) ou d’emplois publics pour des personnes « acceptant de travailler au salaire minimum », qui peut paraître paradoxale quand on défend des emplois de « bonne qualité ». L’économiste d’Attac concède qu’il y a là une « véritable problématique ». « On ne prétend pas avoir tout résolu. Ce rapport ne détermine ni le but, ni le chemin à parcourir, ni les mesures à mener. C’est, je le répète, une proposition dans le débat public. Que tout le monde s’en empare, le critique, le complète ! »

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