mercredi 20 janvier 2016

Campagne mondiale avec les huit grévistes d’Airbus

Campagne mondiale avec les huit grévistes d’Airbus

Cathy Ceïbe
Mercredi, 20 Janvier, 2016
L'Humanité

Soirée de solidarité à Madrid avec les salariés de ce fleuron industriel, poursuivis pour avoir fait grève, ainsi que 300 autres syndicalistes.
«Ils ne nous feront pas taire ». C’est sous ce slogan que devaient se retrouver hier soir à Madrid des personnalités et des figures du monde politique et syndical pour défendre le droit à la grève. Les « huit d’Airbus » sont au cœur de cette nouvelle rencontre de solidarité. Les salariés de ce fleuron industriel espagnol – José Alcaraz, Enrique Gil, Tomas Garcia, Armando Barco, Rodolfo Malo, Geronimo Malin, Raul Fernan, Edgar Martin – encourent une peine de six ans de prison pour avoir fait grève le 29 septembre en 2010 contre la première réforme du marché du travail. Ce jour-là, la police n’avait pas hésité à tirer à balles réelles sur le piquet de grève, rappelant ainsi les heures sombres de la répression meurtrière du dictateur Franco contre le mouvement ouvrier. Comme eux, 300 autres syndicalistes sont poursuivis par la justice au motif de l’article 315.3 du Code pénal, qui criminalise l’action syndicale. Pour preuve, les huit inculpés – accusés d’aller à l’encontre du droit au travail, de violences et d’avoir attenté aux forces de police – sont membres des Commissions ouvrières et de l’UGT. L’affaire a pris une tournure politique. Le ministère public cherche à faire pression pour que les syndicalistes reconnaissent leur tort. Ces derniers rétorquent, à juste titre, que « la grève n’est pas un délit ». Ils ont, depuis, reçu le soutien de confédérations syndicales nationales (France, Italie, ­Pologne, Suède, Bulgarie, Équateur…), continentales (Afrique, Amérique), du Groupe des travailleurs du Comité économique et social européen, de la Confédération syndicale internationale, par la voix de sa secrétaire générale, Sharan Burrow, ou encore de son homologue Luca Visentini, de la Confédération européenne des syndicats, forte des 35 millions de travailleurs qu’elle représente, qui rappelle que la grève est « un droit constitutionnel ». Le verdict est attendu à la mi-février 2016.

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