jeudi 21 janvier 2016

L’ex-UMP reste un bourbier pour Sarkozy

L’ex-UMP reste un bourbier pour Sarkozy

Lionel Venturini
Jeudi, 21 Janvier, 2016
L'Humanité

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Photo Lionel Bonaventure/AFP
L’enquête sur sa campagne de 2012 s’étend, avec 10 millions d’euros passés jusqu’ici inaperçus.
L’ancien chef de l’État, qui sort un livre le 25 janvier intitulé la France pour la vie (éd. Plon), censé rassembler échecs comme réussites, se passerait bien du rappel des erreurs passées que constituent les dernières mises en examen dans l’affaire de sa campagne de 2012. Les juges enquêtant sur ces comptes de campagne ont selon l’AFP organisé mardi une confrontation entre des personnes qui furent chargées du financement de l’UMP et de la présidentielle. Parmi elles figuraient le trésorier de la campagne et député LR Philippe Briand, le directeur de campagne Guillaume Lambert, l’un des avocats de l’UMP (devenue « Les Républicains »), Philippe Blanchetier, l’ancienne directrice des ressources du parti, Fabienne Liadze, ainsi que les deux experts-comptables qui ont validé les comptes de campagne.

Frais de transport, impression de tracts ou études d’opinion...

Participe également un comptable de l’UMP, qui est simple témoin dans ce dossier. Les juges entendaient les interroger sur des factures qui figurent bien dans les comptes de l’UMP, mais n’ont pas été reportées dans les comptes de campagne de Nicolas Sarkozy. Les enquêteurs s’interrogent sur de très nombreuses factures de frais de transport, l’impression et l’expédition de tracts ou de parrainages d’élus, des locations de salles de meetings, l’aménagement du QG de campagne ou encore des études d’opinion, réglées par le parti de droite sans être imputées au compte de campagne comme la loi l’y oblige. Prolongement de l’enquête sur la société Bygmalion par laquelle le scandale a éclaté, ce nouvel axe d’investigation a pour origine une ligne benoîtement intitulée « présidentielle » dans le budget 2012 du parti, indiquant 13,5 millions d’euros de dépenses engagées. Or, sur cette somme, seulement 3 millions ont été reportés dans le compte de campagne : restent 10.
Jusqu’à l’automne, les enquêteurs se concentraient sur les 18,5 millions d’euros de fausses factures émises par la filiale événementielle de Bygmalion, Event & Cie, soupçonnée d’avoir masqué une explosion du plafond légal de dépenses (22,5 millions d’euros) provoquée par l’inflation de meetings dans la campagne. S’il faut y ajouter désormais ces 10 millions que l’UMP auraient réglés de sa poche, la campagne de Sarkozy pour sa réélection serait la plus chère de toute l’histoire du pays. « Je veux vous dire, sans façon, sans artifice, ce que j’ai vraiment fait », proclame la quatrième de couverture de son livre. Chiche ?

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