mardi 19 janvier 2016

Pacte de stabilité. Moscovici rappelle Hollande sur l’austérité


Pacte de stabilité. Moscovici rappelle Hollande sur l’austérité

AURÉLIEN SOUCHEYRE
LUNDI, 18 JANVIER, 2016
HUMANITE.FR

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Photo : François Lenoir/Reuters
Le Commissaire européen aux Affaires économiques affirme que Paris doit respecter ses engagements de réduction des déficits, en dépit des déclarations de François Hollande sur un « pacte de sécurité » prioritaire.
« Le pacte de sécurité l’emporte sur le pacte de stabilité » avait annoncé François Hollande le 17 novembre 2015 devant le Congrès. Pour la première fois dans la bouche du président de la République, la priorité de la réduction des déficits s’effaçait devant un autre objectif, preuve que cela est possible, bien que l’exécutif s’y soit toujours refusé sur la question de l’urgence sociale ou de l’urgence écologique.
Bruxelles, devant qui la France s’est engagée à ramener son déficit public sous la barre des 3% de son produit intérieur brut en 2017, a réagi en deux temps, par le biais de Pierre Moscovici. Le Commissaire européen aux Affaires économiques s’est d’abord exprimé le 17 novembre 2015. « Le pacte de stabilité n’est ni rigide, ni stupide. Il est capable de faire face à bien des situations » a-t-il lancé, semblant ouvrir une porte, avant de la refermer doucement en précisant que « les règles du pacte de stabilité n’empêchent pas les Etats de définir leurs priorités ». Le sous-entendu, sur un ton diplomatique, semblait clair : rien n’empêche la France de modifier son budget pour augmenter ses dépenses en matière de sécurité, si elle le souhaite, à condition de rogner ailleurs pour respecter l’enveloppe finale.
Pour ceux qui en doutaient, le rappel a définitivement sonné le 14 janvier 2016. « Si la France fait l'effort structurel suffisant, elle peut évidemment être en dessous de 3% en 2017. Elle a bénéficié deux fois d'un délai de deux ans, qui ne saurait être encore prolongé. C'est donc pour elle une question forte de crédibilité que de respecter cet objectif » a insisté Pierre Moscovici, basant son argumentaire sur le respect des traités sans faire référence à la moindre priorité gouvernementale, qui ne saurait être supérieure aux accords économiques passés.
Le ministre de l’Economie, Michel Sapin, s’est montré confiant, annonçant un déficit de l’Etat réduit à 70 milliards d’euros en 2015, soit « quatre milliards de moins que prévu ». Question : à quelle « priorité » servira ce bonus ?

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