mardi 26 janvier 2016

Présidentielle. La gauche à la recherche d’une issue

Présidentielle. La gauche à la recherche d’une issue

Julia Hamlaoui
Mardi, 26 Janvier, 2016
L'Humanité

323730 Image 0

La réflexion va se poursuivre au PCF jusqu’à son congrès de juin. Ici Pierre Laurent avec Jean-Luc Mélenchon lors de la présentation de ses vœux au siège du PCF.
Photo : Patrick Nussbaum
Après les appels à la tenue d’une primaire, ceux qui, à gauche, ne partagent pas la politique de l’exécutif, poursuivent leurs échanges, tentant d’éviter le piège tendu par l’élection phare de la Ve République.
La question de 2017 occupe la gauche, en particulier celle qui cherche à éviter de voir se jouer un match à trois ­(Hollande, Sarkozy, Le Pen) lors de l’élection présidentielle. Après l’appel paru dans Libération pour une primaire « des gauches et des écologistes » le 11 janvier, et avant le lancement dimanche dernier d’un « comité d’organisation » (lire encadré), des personnalités et responsables politiques du Front de gauche, dont Pierre Laurent et Jean-Luc Mélenchon, de l’aile gauche du PS, d’EELV, mais aussi du mouvement social se sont réunis jeudi soir pour un échange « informel ». Un « tour d’horizon » des positions des uns et des autres qui devrait donner lieu à une nouvelle rencontre mi-février.

« Ouvrir le débat »

« On a au moins un point commun : la critique radicale de la politique du gouvernement », constate Éric Coquerel, le coordinateur du Parti de gauche, qui voit dans la candidature de Jean-Luc Mélenchon « la meilleure solution ». « On n’a plus beaucoup d’atouts dans notre manche, vu qu’on s’est débrouillé pour dilapider en partie le potentiel de 2012 », fait-il valoir, estimant que les lignes doivent bouger au-delà de 2017, quitte à fonder un mouvement susceptible d’effacer les frontières actuelles des partis. En attendant, le PG, hostile à la primaire, en souligne « l’ambiguïté », notamment sur son périmètre (certains incluant et d’autres excluant Hollande, Valls ou Macron). Pas de doute, en revanche, pour Julien Bayou, porte-parole d’Europe Écologie-les Verts, signataire du « comité d’organisation » d’une telle primaire lancé dimanche dernier : « Son bilan disqualifie François Hollande. Il s’agit avec cette démarche de rompre avec la politique menée autour de trois piliers : l’orientation économique, un big bang démocratique et un projet pour l’Europe », précise-t-il. Son parti, lui, ne devrait pas trancher la question avant fin mai lors de son congrès. La réflexion devrait également se poursuivre au PCF jusqu’à son congrès de juin. « On ne veut ni de Hollande ni d’une candidature rendue marginale par l’argument du vote utile. Nous voulons trouver le moyen d’ouvrir le débat, et de mener bataille sur le projet », explique Marie-Pierre Vieu. D’ici là, Pierre Laurent, son secrétaire national, lance « à partir du 1er février, “les lundis de la gauche – portes ouvertes sur 2017” qui, chaque semaine, permettront la rencontre et l’échange pour une dynamique et un projet de gauche », a fait savoir le PCF, hier.

Le PS enterre la primaire

L’aile gauche du PS, quant à elle, devrait se prononcer dès samedi prochain sur l’opportunité d’une primaire, alors que la porte-parole du parti, Juliette Méadel, a déjà enterré le projet : « À partir du moment où toute la gauche ne souhaite pas s’engager dans une primaire, ça veut dire que finalement cet appel, pour l’instant, a fait flop », a-t-elle déclaré, hier, sur LCP, faisant mine d’ignorer que cela pourrait arranger le « candidat naturel du PS ». Mais « si tout notre courant (porteur de la motion B lors du dernier congrès – NDLR) se prononce samedi pour des primaires, c’est 30 % du PS qui s’engagent pour une autre candidature et un autre programme que ceux de François Hollande », explique le député Pouria Amirshahi. L’hypothèse d’une primaire demeure cependant « fragile », selon l’élu, les obstacles étant nombreux, à commencer par l’absence de candidats déclarés. « Il y a une impasse dans laquelle on avance à marche forcée », estime-t-il, jugeant que l’urgence est à ouvrir une « perspective positive qui refait cause commune entre les citoyens ».

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire