Anne Hidalgo en "rage" face à la question de la déchéance de la nationalité
FABRICE SAVEL AVEC AFP
MARDI, 5 JANVIER, 2016
HUMANITE.FR
La maire de Paris Anne Hidalgo (PS) a affirmé mardi sur France Inter être dans un "état de rage" face à la politique nationale et particulièrement face à la question de la déchéance de nationalité, qui la "fait vraiment sortir de (ses) gonds". Le PCF, le PG et EELV s'insurge également contre la "déchéance pour tous".
"Je suis comme beaucoup de Français dans un état de rage, je ne supporte plus les postures, parfois les impostures, je ne supporte plus tout ça (...) Ce qui me fait vraiment sortir de mes gonds, c'est cette question de la déchéance de la nationalité", a affirmé l'édile socialiste, avant de se rendre aux cérémonies de commémoration des attentats de janvier 2015 avec François Hollande. "Franchement, tout le monde sait que ça ne sert à rien d'inscrire ça dans la Constitution, qu'on pourrait très bien -je l'ai proposé dans une tribune récemment avec (l'avocat) Jean-Pierre Mignard- avoir une peine d'indignité nationale qui permette de condamner des Français binationaux ou pas (...), mais pourquoi aller s'enferrer là dedans ? C'est quand même la question que beaucoup de gens se posent, pendant un mois, on ne va parler que de ça ?" a-t-elle poursuivi, "en colère".
Anne Hidalgo n'a pas été plus tendre avec l'idée récemment avancée d'une déchéance de nationalité pour tous les Français condamnés pour crimes terroristes (binationaux ou pas): "maintenant on va fabriquer des apatrides ?" s'est-elle emportée. "Est-ce que vous ne croyez pas qu'on pourrait se dire qu'avant de grandes décisions comme celles-là, il faut consulter, il faut discuter, il faut écouter? Je crois qu'il faut changer fondamentalement le logiciel de la politique dans notre pays", a-t-elle conclu.
Sur Twitter, le député PS Pascal Cherki a également manifesté sa désapprobation face au débat en cours: "la Constitution de la République n'est pas une motion de synthèse du PS. Stop au concours Lépine sur la déchéance. Soyons sérieux !", a-t-il protesté.
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