lundi 9 mai 2016

Agressions sexuelles en politique: la parole se libère contre Denis Baupin

Agressions sexuelles en politique: la parole se libère contre Denis Baupin

Lundi, 9 Mai, 2016
Humanite.fr

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Capture Twitter
Après les journalistes qui ont dénoncé le sexisme et les agressions sexuelles dont elles ont été victimes par des hommes politiques, ce sont des élues et collaboratrices qui parlent aujourd’hui. Plusieurs d’entre elles dénoncent des comportements de harcèlement sexuel et d’agression dont se serait rendu coupable le vice-président de l’Assemblée Nationale, l’écologiste Denis Baupin.
Deux déclencheurs ont libéré la parole. La tribune, parue dans , «Nous, femmes journalistes politiques et victimes de sexisme...», parue l’année dernière. Et le déclic : cette photo de Denis Baupin, le 8 mars dernier, le rouge aux lèvres « contre les violences faites aux femmes ». Pour Elen Debost, adjointe EELV au maire du Mans et qui aurait reçu des dizaines de SMS obscènes de Baupin, « cette photo m’a fait vomir ». Pour Sandrine Rousseau, porte-parole du parti, qui accuse le député d’agression sexuelle, ce cliché a été « un électrochoc ».
Ces témoignages ont été diffusés ce lundi par et le site d'informations . Ils portent sur des faits remontant jusqu'à la fin des années 1990 même si, soulignent les deux médias, aucune plainte n'a été déposée à ce jour contre le vice-président de l'Assemblée nationale. Huit témoignages ont été recueillis contre Denis Baupin.
Celui de Sandrine Rousseau, recueilli par Mediapart et France Inter, porte sur des faits présumés qui remontent à octobre 2011, lors d'une réunion d'Europe Ecologie-Les Verts à Montreuil. "A un moment donné, j'ai voulu faire une pause", a-t-elle raconté. "Dans le couloir qui longe la salle, Denis Baupin est venu. Il m'a plaquée contre le mur en me tenant par la poitrine, et a cherché à m'embrasser. Je l'ai repoussé violemment".  Sandrine Rousseau dit avoir ressenti "un très grand malaise". "J'ai immédiatement pensé que c'était absolument anormal que je subisse ça. Mais le mot agression sexuelle, je l'ai mis très longtemps après".
La direction du parti avait eu connaissance de certains de ces témoignages. François de Rugy a reconnu être intervenu dans le passé auprès de Denis Baupin pour faire cesser des messages dénoncés par une collaboratrice du groupe EELV de l'Assemblée, parlant de "propos un peu équivoques" mais rien qui soit assimilable à du "harcèlement ou encore moins de l'agression"... Barbara Pompili, à l’époque co-directrice du parti avec de Rugy confirme auprès de France Inter. Ils ont parlé avec Denis Baupin. « Avec François (de Rugy), on s’est dit qu’il fallait qu’on règle cette question. Depuis, c’est réglé, il n’y a plus eu d’ambiguïté » explique-t-elle à propos d’une collaboratrice qui s’était plainte de SMS du député l’invitant notamment et sans équivoque, à le rejoindre dans son bureau…  
Denis Baupin n’a pour l’instant pas réagi.
Osez le féminisme ! tient tout d’abord à exprimer toute sa solidarité aux trois femmes qui ont accepté de témoigner des agressions qu’elles ont subies. Leur courage force le respect et nous les remercions infiniment : en brisant le silence, elles contribuent à faire avancer le combat contre les violences machistes. […] Penser que l’affaire Denis Baupin est isolée est une erreur : depuis plusieurs années, des hommes politiques ont été impliqués dans des affaires de violences machistes : Dominique Strauss-Kahn (qui mit fin à la procédure judiciaire américaine par une transaction financière), George Tron (renvoyé aux Assises pour viols aggravés), plus récemment Jean-Michel Baylet (article paru le 10 mars dernier), Michel Sapin, et maintenant Denis Baupin. Pour 5 affaires qui sortent publiquement, combien d’autres sont étouffées, dissimulées, condamnant les victimes au silence…
PCF. En respectant naturellement la présomption d’innocence, à laquelle chacun a le droit, si ces faits sont avérés, ils sont extrêmement graves.
Ils témoignent, une nouvelle fois, de la difficile mise en lumière par les victimes de ce genre d’agissements, et de l’existence de comportements sexistes dans le monde politique, comme ailleurs.
Ces femmes ont eu le courage de témoigner pour que cesse enfin la loi du silence. Il est intolérable que de telles pratiques puissent perdurer. Les hommes politiques ne sont pas au-dessus des lois. Comme tout citoyen, ils doivent les faire respecter, d’autant plus qu’ils les élaborent et les votent la main sur le cœur !

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