lundi 2 mai 2016

Tafta: Greenpeace confirme toutes les craintes

Tafta: Greenpeace confirme toutes les craintes

Lundi, 2 Mai, 2016
Humanite.fr

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AFP
Greenpeace a publié près de 250 pages des négociations du projet de traité de libre-échange transatlantique, entre les Etats-Unis et l’Union Européenne. Son contenu confirme bien les craintes exprimées par des années par l’Humanité, que cet accord sert avant tout les intérêts des multinationales, contre le bien commun. Et la divulgation de ce texte pourrait bien compliquer les négociations.
« Derrière un texte juridique ardu, des formules alambiquées et subtiles, et après une première analyse, ces documents montrent l’ampleur et la portée du sacrifice que devront faire les citoyens de l’Union européenne et des États-Unis afin de satisfaire les intérêts des multinationales, explique Jean-François Julliard, Directeur Général de Greenpeace France. Il est temps d’arrêter ces négociations et d’entamer le débat. »
En publiant ces 250 pages Greenpeace confirme bien que ce traité, négocié dans le plus grand secret, place les intérêts économiques des multinationales avant le bien commun. La santé et l’environnement sont sacrifiés. « Les effets du traité sont à priori subtils mais seront finalement dévastateurs, explique Greenpeace. Les lois européennes seraient jugées en fonction de leurs conséquences sur le commerce et l’investissement, au détriment de l’environnement et de la santé. » Voir en détail ci-dessous.
Ce que montre également ce document c’est que les désaccords restent profonds entre les Etats-Unis et l’Union Européenne. En négociation depuis 2013, ce traité vise à abolir les barrières commerciales entre les deux continents, en uniformisant notamment les normes sanitaires et environnementales.
"Ils reflètent les positions de négociation de chaque partie et rien d'autre", estime la commissaire au Commerce Cecilia Malmström. "Et ce n'est une surprise pour personne qu'il y a des domaines où l'UE et les Etats-Unis ont des points de vue différents". "Aucun accord commercial de l'UE n'abaissera jamais notre niveau de protection des consommateurs, de sécurité alimentaire ou de protection de l'environnement" a-t-elle affirmé. "Dans certains domaines, où nous sommes encore trop éloignés les uns des autres dans la négociation, il n'y aura tout simplement pas d'accord".

Les grandes inquiétudes pointées par Greenpeace

  • Les grands principes qui régissent la protection de l’environnement et la santé des consommateurs en Europe mis à mal : sous la forte pression des États-Unis, le principe de précaution serait remplacé par une approche basée sur le « management du risque ». Il s’agirait de gérer le risque plutôt que de l’éviter. Un produit pourrait être commercialisé massivement sans que le producteur ait à prouver son innocuité.
  • Les intérêts industriels avant et par-dessus tout : ces documents révèlent à quel point l’industrie, des deux côtés de l’Atlantique, a l’oreille attentive des négociateurs. On pense à l’influence de l’Association américaine de l’industrie chimique, citée à plusieurs reprises. Dans le même temps, d’autres parties du texte montrent une prise en compte encore plus importante qu’aujourd’hui des intérêts industriels dans les prises de décisions règlementaires.
  • La lutte contre les changements climatiques, une contrainte : les mesures de réduction d’émission de gaz à effet de serre pourraient être empêchées dans les chapitres sur la « coopération règlementaire » ou « l’accès des biens industriels aux marchés ». Par exemple, les mesures visant à limiter l’importation de pétrole à fortes émissions de CO2, comme celui issu des sables bitumineux, seraient empêchées.
Jean-François Julliard Directeur Général de Greenpeace France.  « Nous demandons aux citoyens, à la société civile, aux responsables politiques et aux industriels de s’emparer de ce texte et de s’engager ouvertement dans le débat, Nous demandons aux négociateurs de diffuser les textes les plus récents, dans leur version complète. Tant que tous ces sujets de préoccupation n’auront pas été pris en compte, nous demandons que les négociations soient interrompues. Parce que les règles qui garantissent notre santé et celle de la planète méritent un véritable débat ».
  • Les documents. Greenpeace Pays-Bas a diffusé environ les deux tiers du texte non définitif daté d’avril 2016, soit avant le début du 13e round des négociations du TTIP qui a eu lieu à New York, du 25 au 29 avril 2016. Le document final comporterait entre 25 et 30 chapitres avec de nombreuses annexes.

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