lundi 9 mai 2016

La "charité chrétienne" selon Robert Ménard

La "charité chrétienne" selon Robert Ménard

Dimanche, 8 Mai, 2016
Humanite.fr

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Depuis le 1er février 2015, la police municipale de Béziers est équipée d'armes à feu.
Photo : Thomas Samson/AFP
Le témoignage de Nicolas Cossange, conseiller régional PCF de la région Midi-Pyrénées-Languedoc-Roussillon suite aux provocations et violences de la part de la police municipale de Robert Ménard lors de la distribution d'un repas solidaire, vendredi soir à Béziers.
Vendredi 6 mai au soir au lendemain de la célébration municipale « Caritats », célébration historique de l'esprit de solidarité envers les plus démunis pendant le Moyen-Age dans notre ville, Robert Ménard nous a donné, via sa police municipale, sa conception de la « charité chrétienne » !

Béziers, quatrième ville la plus pauvre de France

Bref rappel. Depuis maintenant près de 6 mois, en soutien à des associations, les communistes et jeunes communistes de Béziers participent à un partage solidaire de repas au cœur même du centre-ville, sur les Allées Paul Riquet. Ce partage a lieu sans interruption tous les vendredi et samedi soir. Depuis le début il est combattu par le maire d'extrême-droite. Robert Ménard - qui vit d'ailleurs dans un bel immeuble récemment rénové sur ces mêmes allées -, qui ne supporte pas cette action imposée par l'immense pauvreté et précarité de l'hyper centre de notre ville. Lui qui travaille d'arrache-pied, depuis 2 ans qu'il est maire, à maquiller la réalité sociale d'un centre-ville qu'il imagine en vitrine de sa « révolution municipale ». Lui qui annonçait au moment de sa candidature vouloir en finir avec « les pauvres, les gitans et les Maghrébins du centre-ville ». Lui enfin qui s'évertue par une communication outrancière, fascisante et démagogique à masquer la réalité de son inaction sur les conditions de vie dans la 4éme ville la plus pauvre de France métropolitaine, ne pouvait tolérer bien longtemps en tel délit de solidarité en forme de pied-de-nez pour l'autoproclamé « Maire de tous les Biterrois » !

Les « nouvelles recrues » venues d'Orange, de Bolènne...

Depuis le début, des patrouilles de la police municipale nous rendent visite tous les soirs, pour faire les constats d'usage car la distribution ne fait l'objet d'aucune autorisation municipale. Au vu de l'exposé précédent, qu'elle autorisation avons nous à recevoir d'un maire qui fait la chasse aux pauvres ? Ces patrouilles se faisaient toujours dans un grand respect mutuel, jusqu'à ce que la situation ne devienne explosive il y a deux semaines. Les équipes de la police municipale ont alors changé de composition, nous avons vu les « nouvelles recrues » (de Bollène, d'Orange?) à l'action... Arrivée musclée, propos insultants, attitude agressive, brigade canine et crânes rasés, nous avons vite compris que devant l'impasse politique pour un maire qui ne pouvait décemment pas faire fermer une soupe populaire, le trouble à l'ordre public était sa seule porte de sortie. Intelligemment ni les bénévoles, ni les bénéficiaires des repas ne sont tombés dans le panneau. Vendredi c'est donc un pallier supérieur dans la provocation qu'il fallait que la milice aux ordres de Robert Ménard ne franchissent...

Violences extrêmes

Vers 20h30, en pleine distribution, une équipe de quatre policiers municipaux est venu interpeller avec une violence inouïe (insultes, placage au sol, coups portés et vêtements arrachés) un sans-abris mangeant dans un coin le repas que nous lui avions servi. Quand nous sommes intervenus pour cesser, en provoquant un attroupement, ces abus policiers insupportables, les agents municipaux se sont alors retournés de façon extrêmement violente contre nous. Appelant des renforts, deux voitures et six agents sont arrivés en plus, nous menaçant et faisant usage de leurs bombes lacrymogènes (une adolescente a été directement aspergée sans sommation et alors qu'elle ne faisait rien), usant de violence physique (une bénévole violemment projetée au sol, plusieurs coups portés sans raison apparente), brandissant une matraque (qu'il n'a heureusement pas utilisée) et en dépit des consignes de leur supérieur hiérarchique qui hurlait à ses agents de s’arrêter. Au final c'est une intervention de la police nationale qui est venu mettre fin à une situation totalement hors de contrôle de la municipale qui l'avait provoquée et qui aurait pu se terminer bien plus mal.

Interdire les brigades nocturnes

Nous avions à faire à des policiers municipaux totalement dépassés par les événements, en panique, visiblement pas formés pour des situations de ce genre et pourtant armés de bombes lacrymogènes, de matraques et de leur fameux « meilleur ami » le pistolet. Fort heureusement aucun d'entre eux ne s'est risqué à le sortir, heureusement la police nationale est intervenue assez vite. Entre un manifeste et très inquiétant mouvement de panique de la part de la municipale et peut-être pour quelques agents un certains plaisir militant, se pose la question de la sécurité des Biterrois. Il est urgent, au vu des éléments de ce vendredi, que la préfecture interrompe immédiatement les brigades nocturnes de la police municipale qui n'a visiblement aucune formation pour en assumer les missions.
Nicolas Cossange, conseiller régional PCF et bénévole aux repas partagés « la bonne franquette »

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