jeudi 12 mai 2016

Valls creuse le fossé au PS

Valls creuse le fossé au PS

majorité
Adrien Rouchaleou
Jeudi, 12 Mai, 2016
L'Humanité

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Photo : Dominique Faget/AFP
Autour du premier ministre, on cherche désormais à épurer le Parti socialiste des frondeurs.
A près l’échec constaté de la « Belle Alliance populaire » de Cambadélis ou de « Hé oh la gauche ! » du lieutenant de Hollande, Stéphane Le Foll, ce sont les proches de Manuel Valls qui s’agitent désormais, avec l’option inverse : acter la rupture, creuser le fossé entre deux gauches et espérer en sortir majoritaire. Ainsi, depuis mardi et le 49-3, c’en est fini des appels à jouer « collectif » et à se plier à la « discipline de groupe ». Car la fronde est devenue contagieuse et nombre de députés jusqu’alors « loyalistes » ont eu la tentation de la mutinerie. C’en est trop pour Matignon, qui veut désormais amputer la partie gangrenée. Comment comprendre autrement l’escalade dans les déclarations : Christophe Caresche, député de Paris tout au bout de l’aile droite du PS, qui – on ne sait en quelle qualité — annonce que, si des frondeurs votaient une motion de censure, « ils seraient exclus du PS », le sénateur ami de Valls Luc Carvounas, issu de la même minorité, qui affirme sans honte : « Pour moi, les députés frondeurs ne font plus partie du PS. » C’est Jean-Marie Le Guen, le libéral surnommé « ministre des Tensions avec le Parlement » qui, tout au long de sa carrière, n’a jamais cessé de taper sur son parti quand il était trop à gauche, et qui fait mine de ne pas comprendre que l’on puisse critiquer la ligne Valls et, « en même temps, rester au PS ». C’est un élu proche du premier ministre qui parle en privé de « tuer » ceux qui voteront la censure, et enfin, la ministre El Khomri elle-même qui insulte ses camarades opposés à son texte en estimant qu’ils seraient « de droite » s’ils votaient la motion de censure. La rupture semble consommée au PS.

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