mercredi 25 mai 2016

Dette : un nouvel accord sur le dos des Grecs

Dette : un nouvel accord sur le dos des Grecs

Mercredi, 25 Mai, 2016
Humanite.fr
 
AFP
Les ministres des Finances de la zone euro et le FMI se félicitent d’un nouvel « accord » sur la dette grecque. Ils offrent juste un peu de marge au gouvernement de Tsipras pour rembourser les banques, mais maintiennent fermement le pays dans l’austérité.
« Je me félicite de l’accord tout à fait décisif auquel nous sommes parvenus » a tweeté Pierre Moscovici, commissaire européen aux affaires économiques et financières. La zone euro et le FMI ont décidé d’accorder un nouveau prêt de 10,3 milliards d’euros à la Grèce, dont une première tranche de 7,5 milliards d'euros sera déboursée dès juin, car le pays va devoir immédiatement utiliser 7,2 milliards d'euros pour rembourser de la dette, y compris à la BCE… Rien ne change sur le fond, la commission et le FMI se débrouillent juste pour permettre à la Grèce de rester à la limite du solvable et rassurer les banques et les marchés financiers.
Ce n’est pas tant l’accord qui est important pour la troïka, mais le fait qu’ils ont l’impression aujourd’hui d’avoir mis au pas Alexis Tsipras et son gouvernement de gauche, élu sur un programme anti-austérité. C’est ce qu’il faut comprendre derrière les grandes déclarations satisfaites des créanciers. "Nous sommes parvenus à une vraie avancée sur la Grèce, qui nous permet d'ouvrir un nouveau chapitre du programme d'assistance financière", a dit le président de l'Eurogroupe Jeroen Dijsselbloem. "Cela va plus loin que ce que j'aurais cru possible il n'y pas si longtemps", a-t-il ajouté. Cet accord est un "acte de confiance" envers la Grèce d'aujourd'hui, a déclaré Michel Sapin en sortant de la réunion.
Cet accord sert juste à repousser l’inévitable. La dette grecque n’est pas soutenable et désormais même le FMI en est convaincu. Plutôt que de l’annuler, ou au pire de l’alléger immédiatement, les discussions sont repoussées à 2018. Après les élections fédérales allemandes. On laisse donc la Grèce sous l’eau. Comme toujours c’est l'Allemagne qui refuse d'aborder la question de l’allègement de la dette. Depuis des mois, Athènes, simple spectateur, regarde Washington et le FMI d’un côté, et l’Allemagne et la zone euro de l’autre, débattre de son avenir sans avoir voix au chapitre.

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