lundi 2 mai 2016

Loi travail : à défaut de converger, Nuit debout et la CGT se rapprochent

Loi travail : à défaut de converger, Nuit debout et la CGT se rapprochent

Adrien Rouchaleou
Samedi, 30 Avril, 2016
Humanite.fr

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Le secrétaire général de la CGT Philippe Martinez Place de la République à Paris lors de la "Nuit Debout" le 28 avril
AFP
Les contacts entre le mouvement citoyen de la place de la République dans la capitale et la centrale de Montreuil se multiplient autour de l'objectif commun du retrait de la loi El Khomri.
Cela fait quelques années, voire quelques décennies que l'unité n'a plus vraiment le vent en poupe dans le camp de la défense et de la conquête des droits sociaux. Combien de manifestations syndicales en cortèges séparés, de collectifs avortés... Depuis quelques semaines pourtant, l'espoir porté par beaucoup d'une « convergence des luttes » retrouve quelques couleurs. Jeudi soir, dans la suite de la manifestation interprofessionnelle de la journée, les syndicalistes avaient rendez-vous place de la République à Paris pour participer à la Nuit debout.
C'était un souhait exprimé de plus en plus fortement. Une AG de Nuit debout avait déjà appelé les syndicalistes à se joindre au mouvement. Un appel co-signé par des militants syndicaux et les piliers de la place de la République François Ruffin et Frédéric Lordon appelait explicitement à se mettre « ensemble pour leur faire peur ». Sans rien présager de l'aboutissement de la démarche, la journée de jeudi aura permis d'avancer en ce sens. Dans la journée une délégation de la CGT rencontrait une délégation de Nuit debout. « On s'est mis d'accord sur un objectif principal commun : le retrait de la loi El Khomri », explique Catherine Perret, responsable confédérale de la CGT. Ce qui n'empêche aucunement le syndicat d'être « prêt à travailler ensemble sur d'autres sujets ».
Un pas important dans la contestation du projet de loi travail, mais « on ne parle pas de convergence », précise la dirigeante syndicale qui insiste sur l'importance d'être « attentifs à ne pas briser l'intersyndicale ». Car toutes les centrales ne sont pas sur la même longueur d'onde. Si Solidaires n'a pas hésité un seul instant, du côté de Force ouvrière, on explique s'inquiéter de « la dispersion » qui serait celle des Nuits debout.
Catherine Perret prévient aussi du risque de « braquer les citoyens qui ne sont pas dans les organisations ». De fait jeudi soir, place de la République, quelques « noctambules » s'inquiétaient bien d'un risque de « récupération ». On dénonce aussi la tentation de la « co-gestion » à laquelle certains assignent la centrale de Montreuil, mais dans l'ensemble, les interventions de syndicalistes « du rang » aidant, l'écoute et l'attention étaient bien là, au milieu d'appels pressants à la « grève générale ». « La grève générale, c'est aujourd’hui, c'est dimanche pour les salariés du commerce, et c'est de nouveau le 3 mai. Vous pouvez compter sur la CGT pour que ce slogan devienne une réalité ! » rassure le secrétaire général de la CGT Philippe Martinez venu sur les lieux, et qui prévient tout de même qu'« une grève générale, ça ne se mène pas tout seul ».
L'union reste sans doute un combat, mais contact est pris. Nuit debout et la CGT se retrouveront côte-à-côte au front, contre la loi El Khomri.

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