lundi 2 mai 2016

Primaires démocrates. Ce que Bernie Sanders a déjà gagné…

Primaires démocrates. Ce que Bernie Sanders a déjà gagné…

marc de miramon
Jeudi, 28 Avril, 2016
Humanité Dimanche

La campagne de Bernie Sanders a contraint Hillary Clinton à gauchir son discours. Et, malgré le matelas de « superdélégués » dont bénéficie l’ex-première dame, son rival espère encore l’empêcher de réunir les 2 383 délégués nécessaires lors de la convention de juillet.
En dépit des pressions de plus en plus fortes venues du camp démocrate, le progressiste Bernie Sanders n’a visiblement pas encore décidé de jeter l’éponge. Tout indique qu’il utilisera jusqu’au bout son trésor de guerre, alimenté par des petits donateurs (15 dollars en moyenne), pour disputer l’intégralité des primaires et se rendre à la convention nationale du Parti démocrate, qui se tiendra à Philadelphie du 25 au 28 juillet prochain, au cours de laquelle devra être désigné le (ou la) candidat(e) du parti à l’élection présidentielle.
Au lendemain de sa défaite à New York, État remporté par Hillary Clinton notamment grâce au fait que le vote était réservé aux militants démocrates (et non ouverts aux « indépendants », auprès de qui Bernie Sanders fait un tabac), son manager de campagne, Jeff Weaver, a confirmé l’actuelle stratégie de l’écurie Sanders : « Les superdélégués devront regarder qui est en capacité de gagner l’élection présidentielle. » En clair, le sénateur du Vermont souhaite se rendre à la convention démocrate en empêchant Hillary Clinton d’atteindre le seuil fatidique de 2 383 délégués, qui ouvrirait la voix à un sacre automatique. Puis il tentera de convaincre les fameux superdélégués de tourner le dos à la machine Clinton, devenue une caricature de l’establishment états-unien, en raison des excellents sondages qui placent Sanders en position d’ultra-favori face au milliardaire républicain Donald Trump, quand « Hillary » ne le battrait (pour l’instant) qu’avec quelques points d’écart.
Le pari risque d’être extrêmement difficile à remporter – Sanders devra pour cela gagner toutes les prochaines primaires avec au moins 70 % des suffrages –, mais l’essentiel est ailleurs : lors d’une campagne incroyablement terne côté Clinton – au cours de laquelle elle n’a cessé d’encaisser les coups pour ses liens étroits avec les multinationales et les grandes banques d’affaires, sa fortune colossale, son discours formaté par les plus prestigieuses agences de relations publiques –, le candidat progressiste a obligé celle qui faisait figure de favorite pour succéder à Barack Obama à « gauchir » un programme résolument centriste.

Et les impôts ?

Ainsi, Hillary Clinton a dû se prononcer contre le partenariat transatlantique (TAFTA), que les négociateurs états-uniens et de la Commission européenne tentent de faire adopter avant la fin de la présidence Obama, le jugeant insuffisamment protecteur vis-à-vis de l’économie et des travailleurs. Elle a promis de s’attaquer aux niches fiscales qui permettent aux établissements bancaires et spéculatifs de bénéficier de taux d’imposition faibles. Et en maintenant la pression sur l’ex-première dame, Bernie Sanders pourrait également la rallier à son projet d’augmentation du SMIC au niveau fédéral, pour le porter à 15 dollars de l’heure, quand Hillary Clinton défend une hausse à 12 dollars.
En revanche, elle maintient sa promesse de ne pas augmenter les impôts pour les classes moyennes. Bernie Sanders propose, lui, de les relever afin de financer son projet d’assurance maladie universelle. Hillary Clinton y est fermement opposée : c’est elle qui a insufflé la réforme du système de santé adoptée lors du premier mandat de Barack Obama, qui a permis de financer l’accès aux soins de millions d’Américains grâce à l’argent du contribuable et tout en préservant les intérêts des multinationales.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire